Réunion - Ouverture ce matin de la conférence des ministres arabes de l’Intérieur Beyrouth au cœur de la sécurité régionale(photo)

C’est un grand moment pour le Liban. Pour la première fois, depuis sa création il y a 19 ans, la réunion des ministres arabes de l’Intérieur s’ouvre au Liban sous la présidence de M. Élias Murr. La réunion qui dure trois jours a un programme chargé puisqu’elle doit examiner les problèmes de sécurité dans le monde arabe, la lutte contre le terrorisme, la drogue et la situation dans les territoires autonomes. Cette réunion donne un avant-goût de ce que pourrait être le sommet arabe prévu à Beyrouth en mars et c’est pourquoi il est impératif pour le Liban qu’elle soit une réussite. Le ministre de l’Intérieur Élias Murr a passé la journée d’hier en allers-retours de l’aéroport à l’hôtel Phoenicia pour accueillir les six ministres arabes arrivés dans le courant de la journée et les quatre autres arrivés dans la soirée. En principe, ce matin, tous les ministres arabes de l’Intérieur sauf celui de la Palestine, empêché par les autorités israéliennes de quitter Ramallah, devraient assister à la séance d’ouverture fixée à 10h, à l’hôtel même, pour réduire les déplacements. Car, pour éviter tout dérapage sécuritaire et montrer qu’au Liban, malgré la récente explosion d’une voiture piégée à Hazmieh, la situation demeure rassurante, le secteur de l’hôtel Phoenicia est transformé en un véritable camp retranché. De même, les accès menant à l’hôtel sont sous haute surveillance, les policiers contrôlant en permanence les routes et fermant certaines d’entre elles au passage des convois ministériels. Avec l’arrivée dans la journée d’hier des ministres de l’Intérieur d’Arabie saoudite, de Bahreïn, du Koweït, des Émirats arabes unis, d’Oman, de Tunis, du Qatar, du Yémen, de Mauritanie, d’Égypte et du Maroc, quinze pays sont déjà représentés, puisque les ministres irakien, syrien, soudanais et jordanien les avaient devancés au cours du week-end. Notons que le ministre algérien est attendu ce matin. Vers une coopération approfondie À leur arrivée, les ministres se sont déclarés optimistes quant à la possibilité d’aboutir à un accord, à travers les recommandations finales, puisque tous les pays arabes ont déjà exprimé leur opinion au sujet du terrorisme, insistant sur la nécessité de faire une distinction entre celui-ci et la résistance. De même, à travers les séances, dont la plupart se tiendront à huis clos, il s’agira essentiellement de renforcer la coopération sécuritaire entre les pays arabes. En tout cas, l’ordre du jour comporte 23 points qui commencent par la lecture du rapport du secrétaire général de la réunion ministérielle arabe, M. Mohammed Ali Koumane, arrivé au Liban samedi, suivie par la lecture du rapport du ministre de l’Intérieur saoudien l’émir Nayef ben Abdel Aziz qui présidait la précédente session et qui est d’ailleurs le président honoraire du Conseil des ministres de l’Intérieur arabes. Les projets de coopération en cours seront ensuite examinés, ainsi que des mesures concrètes pour aider la police palestinienne actuellement en grande difficulté. La tenue d’une telle rencontre est particulièrement importante puisque c’est la première fois depuis les événements du 11 septembre que les responsables de la sécurité intérieure des pays arabes évoqueront ensemble les problèmes communs et les moyens de lutter contre le terrorisme. Il ne s’agit pas seulement de faciliter les échanges sécuritaires mais d’adopter une vision commune pour les pays arabes. S’ils y parviennent – ce dont tous se déclarent convaincus –, ils faciliteraient la tâche du sommet arabe, et le Liban, qui accueille les deux rencontres, deviendrait ainsi l’initiateur d’une nouvelle coopération arabe, à la hauteur des défis actuels.