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Dossier régional - Pour l’Onu et les USA, les fermes de Chebaa restent syriennes Mises en garde contre une escalade imprévisible

Des sources diplomatiques ont écarté la probabilité d’une attaque israélienne contre l’hinterland en réponse à la dernière opération du Hezbollah contre des positions militaires dans le secteur des fermes de Chebaa. En effet, la riposte de l’État hébreu devrait vraisemblablement se limiter à celle qui a eu lieu aussitôt après l’action du parti islamiste. Les mêmes sources estiment que ni Israël ni le Hezbollah ne voudraient d’un nouveau front au Liban. À travers ses opérations, le parti intégriste chercherait uniquement à montrer que les menaces américaines qui lui sont adressées de temps à autre ne l’effrayent nullement et que rien ne l’oblige à respecter une trêve quelconque avec l’État hébreu alors que ce dernier continue à occuper une portion du territoire libanais. En outre, les coups portés par la Résistance ne justifient pas de ripostes démesurées de la part de Tel-Aviv d’autant plus qu’ils n’ont pas fait de victimes dans les rangs de l’armée israélienne. Mais une escalade reste toujours possible dans la mesure où les attaques du Hezbollah pourraient faire des victimes. Une véritable guerre entre Israël d’une part, le Liban et la Syrie d’autre part ne serait plus alors à exclure. Les États-Unis, l’Onu et l’Union européenne ont d’ailleurs mis en garde Beyrouth contre les conséquences des actes de la Résistance. Certes, pour les Nations unies, rien ne justifie les violations de la ligne bleue par l’aviation israélienne; en revanche, elles restent moins graves que les opérations armées du Hezbollah. Sans compter qu’on entrerait alors dans le cycle interminable des attaques et des contre-attaques. Par ailleurs, Washington et New York n’ont de cesse de rappeler aux autorités libanaises que les opérations du Hezbollah contre les fermes de Chebaa constituent une violation de la résolution 425 qui, selon eux, a été entièrement appliquée. Le secteur en question est donc régi par la résolution 242. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrivent les propos qu’a tenus le porte-parole de la section Proche-Orient du département d’État américain Graig Sullivan. Ce dernier avait indiqué que les attaques contre Chebaa ne constituaient pas seulement une violation de la 425, mais aussi de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, dont l’application est surveillée par l’Undorf. Par conséquent, ce qui est grave, c’est que la responsabilité d’une attaque dans le secteur des fermes de Chebaa n’est pas imputable à une quelconque faction libanaise mais à la Syrie elle-même. D’où le danger d’une véritable guerre entre Israël et la Syrie. Selon les sources susmentionnées, la déclaration du responsable américain constitue ainsi une mise en garde à Damas qui doit assumer, d’après lui, la responsabilité des opérations de la Résistance libanaise, du fait que les fermes de Chebaa font partie du territoire syrien. Les différents émissaires qui ont récemment défilé à Beyrouth ont tous adressé le même message aux responsables libanais. L’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Terje Roed-Larsen, a d’ailleurs été très clair après avoir rencontré le président de la République, le général Émile Lahoud. Il avait alors affirmé : «Pour le Conseil de sécurité, les hameaux de Chebaa font partie des territoires syriens occupés (par Israël), et nul de ceux qui respectent le droit international et les résolutions de l’Onu ne peut prétendre le contraire». M. Roed-Larsen aurait ajouté : «Jusqu’à nouvel ordre, et conformément à nos documents, les fermes de Chebaa demeurent syriennes. Et si les dirigeants à Damas ont dit aux responsables à Beyrouth qu’ils les considéraient libanaises, les Nations unies n’en ont pas été informées. Nous attendons toujours une carte du tracé des frontières élaborée et entérinée par les deux pays nous n’avons encore rien reçu», aurait encore affirmé l’émissaire de Kofi Annan. Émile KHOURY
Des sources diplomatiques ont écarté la probabilité d’une attaque israélienne contre l’hinterland en réponse à la dernière opération du Hezbollah contre des positions militaires dans le secteur des fermes de Chebaa. En effet, la riposte de l’État hébreu devrait vraisemblablement se limiter à celle qui a eu lieu aussitôt après l’action du parti islamiste. Les mêmes...