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RÉFORME - Le bureau central des informations, un premier pas dans la bonne direction La refonte de l’administration, un moyen d’atténuer l’esprit confessionnel du citoyen

Un vétéran de la vie politique libanaise souligne dans les cercles privés que la refonte de l’administration publique, la lutte contre la corruption et la désignation de fonctionnaires sur base des critères de compétence sont autant de mesures qui pourraient contribuer, si elles sont appliquées d’une manière sérieuse, à atténuer la mentalité confessionnelle qui marque l’esprit et le comportement des citoyens. Pour le politicien en question, toute entreprise de déconfessionnalisation implique qu’il faudrait au préalable combattre le confessionnalisme dans les esprits plutôt que de s’attaquer d’abord aux textes et aux lois en vigueur. La source susmentionnée précise dans ce cadre que l’initiative prise par le ministre d’État pour les affaires du développement administratif, Fouad el-Saad, de créer un bureau central pour les informations administratives constitue un premier pas sur la voie d’un changement des mentalités au niveau des citoyens. Certes, M. Saad a qualifié cette démarche de «modeste» et de «premier pas» dans la bonne direction. Mais il reste que ce qui importe dans le contexte présent, c’est de permettre à la population d’obtenir que les formalités soient effectuées dans les délais les plus brefs et dans les meilleures conditions possibles. Le bureau créé à l’initiative de M. Saad a pour but d’informer le citoyen des démarches qu’il doit suivre pour effectuer une formalité. Le politicien précité souligne à ce propos qu’il se n’agit pas uniquement, pour donner une nouvelle impulsion à l’administration, d’«informer» la population, mais plutôt de «simplifier» les formalités. La faille réside non pas dans l’information, mais dans la longue procédure qui doit être suivie. C’est précisément cette longue et lente procédure qui favorise le clientélisme politicien et, dans certains cas, l’émergence de réflexes confessionnels, dans la mesure où le citoyen a parfois recours à la solidarité partisane ou communautaire pour tenter de faire hâter l’achèvement de la formalité le concernant. Pour lutter contre ce genre de comportements, le politicien susmentionné suggère, à partir de l’initiative du ministre Saad, de créer au sein de chaque administration un office autonome, un bureau qui aurait pour tâche de prendre en charge lui-même les formalités que doit effectuer le citoyen. Ce dernier n’aurait plus besoin, ainsi, de s’adresser à plusieurs fonctionnaires. Il suffirait de confier sa formalité au bureau créé au sein de l’administration, ce qui aurait pour avantage de diminuer au maximum les risques de corruption et réduire les pots de vin. Et cela diminuerait d’autant le recours à la solidarité confessionnelle ou partisane. Mais indépendamment de ces mesures d’ordre purement administratif, le politicien en question souligne que d’autres initiatives à caractère politique pourraient être prises afin que, progressivement, le confessionalisme soit aboli dans les esprits avant d’être aboli dans les textes. De telles initiatives se présentent comme suit : – L’amendement de la loi sur les partis afin que les directoires et les bureaux politiques soient formés sur une base nationale plutôt que confessionnelle. La nouvelle loi devrait, en outre, favoriser l’organisation des élections législatives en fonction de programmes politiques précis et non pas de considérations régionales, claniques ou confessionnelles. – Adopter un statut d’état-civil laïc unifié et instaurer le mariage civil facultatif. – Adopter une orientation nationale au niveau scolaire et dans les médias. – Élaborer un livre d’éducation civique pour favoriser l’allégeance au Liban. – Mettre au point un livre d’histoire unifié en trouvant une solution aux différends apparus lors de l’élaboration du premier manuel d’histoire unifié, il y a quelques mois. – Développer les écoles publiques. – Imposer de fortes sanctions pénales à ceux qui, par leurs actions, exacerbent les tensions confessionnelles. Cet ensemble de mesures restent dans les circonstances présentes purement théoriques et aléatoires. Les milieux politiques soulignent dans que toute déconfessionnalisation ne peut être que le fruit d’un très long processus nécessitant, d’abord, un vaste consensus national entre les composantes communautaires dont est formé le tissu social libanais. Émile KHOURY
Un vétéran de la vie politique libanaise souligne dans les cercles privés que la refonte de l’administration publique, la lutte contre la corruption et la désignation de fonctionnaires sur base des critères de compétence sont autant de mesures qui pourraient contribuer, si elles sont appliquées d’une manière sérieuse, à atténuer la mentalité confessionnelle qui marque...