Sommet - Les ministres libanais dépêchés par Lahoud dans les capitales arabes Hammoud à Ryad : Priorité à la cause palestinienne (photo)

Résultats des premiers contacts entrepris par les différents ministres libanais auprès des dirigeants arabes invités au sommet arabe qui aura lieu à Beyrouth en mars prochain : les présidents égyptien et algérien, Hosni Moubarak et Abdel Aziz Bouteflika se sont d’ores et déjà engagés à participer à la réunion. Une autre réponse est attendue au Liban, dans la perspective du contentieux qui oppose la communauté chiite à Tripoli : celle du président libyen Mouammar Kadhafi, que le ministre Abdel Rahim Mrad doit rencontrer cet après-midi. Mais d’ores et déjà, le chef de la révolution libyenne a fait savoir qu’il ne participera pas personnellement à la conférence mais qu’il se fera représenter par un membre de son gouvernement. Dressons entre-temps un bilan des invitations qui ont déjà été lancées par les responsables libanais. Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a rencontré hier à Ryad le roi Fahd d’Arabie séoudite à qui il a transmis l’invitation du président de la République Émile Lahoud au sommet. «La cause palestinienne sera le principal sujet sur l’agenda du sommet arabe», a-t-il déclaré à l’issue de la réunion. Le chef de la diplomatie libanaise a été reçu aussi par le prince héritier, l’émir Abdallah ben Abdel Aziz, avec lequel il a indiqué avoir évoqué «les préparatifs du sommet et la nécessité de conjuguer les efforts pour en assurer le succès avec l’adoption de résolutions reflétant les préoccupations des Arabes et répondant aux attentes des peuples». Le roi Fahd ne participe plus aux sommets arabes depuis plusieurs années, en raison de ses ennuis de santé, se faisant d’habitude représenter par le prince héritier Abdallah. La veille, samedi, le chef de l’État égyptien Hosni Moubarak avait déjà promis à M. Hammoud d’être présent à Beyrouth les 27 et 28 mars. Était notamment présent à l’entretien, le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher, invité à participer à la réunion préparatoire des ministres arabes des AE qui aura lieu deux jours avant, le 25 mars. M. Hammoud devait rentrer au Liban tard dans la nuit. Par ailleurs, le président algérien Abdel Aziz Bouteflika a lui aussi confirmé sa venue à Beyrouth au ministre de la Culture Ghassan Salamé. Ce dernier a été reçu hier par M. Bouteflika pour un entretien qui a duré plus d’une heure. Le chef de l’État a notamment déclaré à l’issue de la réunion que «l’Algérie insiste pour que, dans les circonstances actuelles, ce sommet se déroule à la date et au lieu prévus». M. Salamé avait conféré auparavant avec le ministre des AE, Abdel Aziz Belkhadem. Le ministre de la Culture quittera mardi Alger pour se rendre au Maroc où il transmettra l’invitation au sommet au roi Mohammed VI. De son côté, le ministre de l’Intérieur Élias Murr est parti samedi pour les Émirats arabes unis pour y rencontrer cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan, avant de gagner Qatar où il devait être reçu par l’émir, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani. Autre émissaire de M. Lahoud : le ministre de la Défense Khalil Hraoui, qui quittera aujourd’hui Beyrouth à destination du Koweït où il transmettra demain mardi l’invitation du chef de l’État à l’émir, cheikh Jaber Ahmed el-Sabbah. Le cas libyen Mais parmi tous les envoyés du président de la République, c’est le ministre de l’Éducation, Abdel Rahim Mrad, qui a sans doute le programme le plus chargé. Il s’est envolé hier à l’aube pour la Libye via Rome. M. Mrad devrait être reçu cet après-midi par le numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Le dirigeant libyen a déjà fait savoir qu’il ne viendra pas à Beyrouth mais qu’en tout état de cause, une délégation libyenne y sera. On connaît le lourd contentieux qui l’oppose à la communauté chiite du Liban. Celle-ci en effet continue de l’accuser d’être à l’origine de la disparition de l’imam Moussa Sadr, à Tripoli, en 1978. Rappelons que M. Kadhafi avait d’abord réclamé le transfert de la réunion des chefs d’État de Beyrouth au Caire, «pour des raisons de sécurité», puis il a fini par se rétracter avant de faire savoir, par une annonce répercutée par la télévision de son pays, qu’il sera représenté à la conférence. Tripoli n’est que la première étape du périple que devra accomplir le ministre Mrad. En effet, après la Libye, le ministre de l’Éducation devra se rendre successivement en Tunisie, puis au Soudan. Il rencontrera le président tunisien Zine el-Abidine ben Ali mercredi, à Tunis, puis le président soudanais Omar Hassan Ahmed el-Bachir, vendredi, à Khartoum.