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Spéculations sur l’ordre du jour Résolutions variables, en fonction du rapport de force Sharon-Arafat

La controverse sur la date et le site du prochain sommet arabe, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Le vrai problème, c’est l’ordre du jour. Qui préfigure en lui-même la batterie de résolutions finales. Au stade actuel, note un diplomate libanais, il serait hasardeux de se livrer à des pronostics. Car le conflit israélo-palestinien imprime à la région un fort mouvement d’instabilité. Susceptible de modifier toutes les donnes d’ici le printemps. A priori, cependant, une perpétuation ou une escalade du cycle de violences devraient produire des options dures. Comme la rupture de toute relation avec l’État hébreu, le rétablissement d’un boycott total et un soutien multiforme inconditionnel à l’intifada. Ainsi qu’un net encouragement à la poursuite de la résistance active libanaise. Par contre, mais dans la même logique, une éventuelle décrispation se traduisant par la reprise du dialogue israélo-palestinien conduirait les Arabes à se montrer coulants. Tout en mettant l’accent sur leur appui à l’Autorité palestinienne. Ce qui constituerait du reste autant un message aux extrémistes palestiniens, hostiles à la paix, qu’aux négociateurs israéliens. Il y a d’ailleurs, dans cette optique, un tout récent précédent. On sait en effet que lors de la dernière réunion du Conseil de la Ligue au niveau des ministres des AE, les participants se sont abstenus de mentionner l’intifada. Pour la bonne raison qu’à ce moment-là, l’Autorité venait d’ordonner l’arrêt de l’agitation sur le terrain. Les Arabes n’avaient donc pas à se montrer plus royalistes que le roi en l’occurrence. Leur position, il faut néanmoins le rappeler, avait été arrêtée à la majorité et non à l’unanimité. En effet ni la Syrie ni l’Irak n’en étaient satisfaits, estimant pour leur part déraisonnable de baisser pavillon devant Sharon et d’enterrer l’intifada à son profit. Quoi qu’il en soit, pour que les Arabes se montrent unis, encore faut-il que les Palestiniens le soient. C’est ce que souhaite la source diplomatique citée. En précisant qu’il serait fortement préjudiciable que des groupes palestiniens d’importance en viennent à dénoncer la position que l’Autorité prendrait lors du sommet de mars. La même remarque vaut, ajoute cette personnalité, pour l’État libanais et le Hezbollah. Qui doivent faire montre d’une solidarité sans faille devant la conférence. Étant entendu que le choix de base doit appartenir aux autorités légitimes du pays et non à telle ou telle formation. L’harmonisation, souligne derechef le diplomate, est d’autant plus nécessaire qu’elle assure la solidité du front intérieur ainsi que la crédibilité extérieure du Liban. Dont les dirigeants doivent certes tenir compte des desiderata d’une résistance qu’ils ne renient pas, mais sans se laisser commander par elle. Il est évident que ce sont là de simples vœux pieux. Autant en ce qui concerne le Liban que les Territoires. Il paraît peu probable en effet que les forces qui rejettent, ça et là, le principe même de la paix, s’alignent sur des autorités publiques qui souscrivent au processus de Madrid. Ainsi on voit mal les radicaux palestiniens accepter les accords d’Oslo. Ou le Hezbollah renoncer à tenter de libérer Chebaa par les armes au profit d’une récupération par les voies diplomatiques. Bien qu’à dire vrai, est-il besoin de le souligner, la décision dépende beaucoup en pratique de la Syrie. Qui pourrait, selon les possibilités offertes, vouloir continuer à exercer des pressions concrètes par le biais d’opérations hezbollahies bien ciblées. Ou refuser de se laisser entraîner, par ricochet, à une confrontation avec Israël dont elle n’aurait pas choisi elle-même le timing. Selon la source citée, la libération éventuelle de Chebaa par la résistance active doit donc être une responsabilité commune libano-syrienne, du moment que les deux volets sont jumelés. Et aussi du moment que l’État hébreu a clairement fait savoir qu’il riposterait le cas échéant en frappant aussi bien la Syrie, ou du moins ses forces stationnées sur notre territoire, que le Liban. Parce que l’enclave de Chebaa, légalement considérée comme syrienne par les Nations unies, est placée sous la juridiction de la 242 et non de la 425. Pour en revenir en conclusion au sommet arabe, le diplomate pense qu’étant données les divisions arabes, cette conférence aurait peu de chances de réussir si entre-temps les Palestiniens et les Israéliens n’ont pas repris le chemin des négociations de paix. Émile KHOURY
La controverse sur la date et le site du prochain sommet arabe, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Le vrai problème, c’est l’ordre du jour. Qui préfigure en lui-même la batterie de résolutions finales. Au stade actuel, note un diplomate libanais, il serait hasardeux de se livrer à des pronostics. Car le conflit israélo-palestinien imprime à la région un fort...