Crime de la jalousie

Marié à Najwa Salam Rabah dont il était l’aîné de quelque 25 ans, et souffrant d’une jalousie morbide, le ressortissant syrien Moursel Ali Hassoun Nasr avait décidé de l’assassiner en même temps que son fils aîné Omar qu’il soupçonnait d’entretenir des relations incestueuses avec sa mère. Ayant acquis une corde et de l’essence, le mari jaloux a décidé de mettre son plan en exécution, même en l’absence de Omar, qui effectuait son service militaire en Syrie. Le 10 février 2001, Moursel pénètre dans la cuisine du domicile conjugal situé à Roueissate Majdel Baana (caza d’Aley) où Najwa préparait le déjeuner familial et, la saisissant par la tête, lui plonge le visage dans le bec allumé de la cuisinière à gaz. Atrocement brûlée, la malheureuse s’est débattue, réussissant même à griffer son mari au visage. C’est alors que Moursel s’est emparé de la corde qu’il avait enroulée autour de sa taille pour la cacher et a entrepris de lui ligoter les bras. Il lui a également passé la corde au cou et a continué à serrer jusqu’au moment où il a constaté que sa langue pendait hors de sa bouche. Profitant de ce répit, il s’est saisi du bidon d’essence et en a aspergé les habits de son épouse avant d’y mettre le feu et de sortir de l’appartement pendant que la malheureuse hurlait de douleur. Il est revenu une dizaine de minutes plus tard pour constater la mort de Najwa et entreprendre de verser de l’eau sur son corps pour camoufler son crime en accident, tout en appelant les voisins à l’aide. Interrogés par le parquet, les enfants de la victime ont témoigné des mœurs irréprochables de leur mère et de la brutalité dont Moursel faisait preuve. Son fils Omar a même exhibé devant le tribunal les cicatrices de deux coups de baïonnette que lui avait portés son père à l’épaule et au ventre. Siégeant sous la présidence du juge Akram Baassiri, la cour criminelle du Mont-Liban a condamné Moursel à la peine de mort.