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Actualités - OPINION

Contacts discrets pour une reprise des négociations syro-israéliennes

Comment sauver le processus de Madrid, fortement compromis par la guerre Sharon-Arafat ? La question induit une réponse évidente : il faut essayer, à tout hasard, de repêcher l’opération par la bande. En remettant sur le tapis diplomatique le volet syrien, et par conséquent libanais. Comme en atteste le récent passage à Damas de M. Edward Djerjian, ancien ambassadeur US en Syrie, des contacts officieux, masqués du reste sous couvert de la coordination antiterrorisme, sont actuellement en cours pour le redémarrage des pourparlers syro-israéliens. Les Européens participent également à ces efforts, axés sur le dégagement du Golan à travers l’application des résolutions 242 et 338. Auxquelles Beyrouth voudrait rajouter la 425, pour l’enclave de Chebaa. Mais en supposant que Damas accepte de jouer en solo, ce qui paraît assez improbable, le traitement global du dossier régional s’en trouverait-il facilité ? Certains experts le pensent. En faisant valoir que, jusqu’à présent, l’on n’a avancé qu’à coups d’accords séparés. D’abord ceux de Camp David entre Le Caire et Tel-Aviv. Ensuite ceux d’Oslo entre Israéliens et Palestiniens. Et enfin, le traité de Wadi Arba liant la Jordanie et l’État hébreu. Les négociations syro-israéliennes n’ont pour leur part pas abouti, traversant des cycles alternatifs de progrès et de reculs. Les Syriens ont en effet constaté que les Israéliens n’hésitaient pas, comme ils l’ont fait avec les Palestiniens qui se sont sans doute mordu les doigts d’avoir signé, à renier leurs engagements. Ainsi les gouvernements qui ont suivi celui de Rabin ont gommé la garantie qu’il avait donnée d’un retour, sur le Golan comme sur les rives du lac de Tibériade, aux lignes frontalières du 4 juin 1967. Cependant, les optimistes estiment que, tout compte fait, un accord israélo-syrien reste à portée de main, ce qui n’est pas le cas pour les territoires autonomes. Ils ajoutent que du reste un règlement du côté du Golan contribuerait à promouvoir également l’élan de paix sur le plan israélo-palestinien. D’autant que la Résistance libanaise, qui attise en partie le climat de tension dans la région, se trouverait ipso facto neutralisée. Cependant d’autres sources soulignent que, sans un traitement simultané des trois volets qui restent pendants, on ne peut pas espérer voir la paix s’instaurer pour de bon dans la région. Un éventuel arrangement syro-israélien sécuriserait sans doute le front bilatéral comme le front libanais. Mais cela resterait aussi provisoire que précaire tant que les Palestiniens n’auront pas obtenu leurs droits de leur côté. Car, soulignent ces personnalités, nul ne peut ignorer, ou oublier, que la cause palestinienne est le nucleus même du dossier. Et qu’elle garde son rôle de détonateur potentiel général, si elle n’est pas réglée. Surtout que ces dernières années, elle a largement débordé le cadre arabe pour occuper le devant de la scène dans l’ensemble du monde islamique. Par voie de conséquence, selon ces analystes qui se veulent réalistes, si l’on veut obtenir un résultat tangible en matière de paix globale, il faut traiter en priorité le dossier palestinien. Qui est, à leurs yeux, la clé pour les autres questions et non l’inverse. Ces mêmes observateurs relèvent en outre que l’on voit mal comment Damas et Beyrouth pourraient signer tant que le problème des réfugiés palestiniens, qui dépend des pourparlers entre l’Autorité et Israël, n’est pas résolu. D’autant que les camps du Liban constituent toujours une bombe à retardement pour toute la région. Quoi qu’il en soit, les contacts diplomatiques actuels visent à désamorcer le front libano-israélien et le conflit israélo-syrien. Par un éventuel retrait israélien du Golan comme de Chebaa. Sans que cela ne suscite forcément un accord de paix, qui ne serait signé que lorsque le problème des territoires autonomes aura été réglé. Il reste à savoir si Sharon serait disposé à jeter du lest dans le Golan, et cela semble douteux.` Émile KHOURY
Comment sauver le processus de Madrid, fortement compromis par la guerre Sharon-Arafat ? La question induit une réponse évidente : il faut essayer, à tout hasard, de repêcher l’opération par la bande. En remettant sur le tapis diplomatique le volet syrien, et par conséquent libanais. Comme en atteste le récent passage à Damas de M. Edward Djerjian, ancien ambassadeur US en...