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Actualités - REPORTAGE

Vie universitaire - « Portes ouvertes » à l’USJ pour l’orientation des élèves du secondaire La grande anxiété des diplômés de demain

Les journées «portes ouvertes», destinées à l’orientation des élèves du secondaire, préparées par l’Université Saint-Joseph, ont débuté hier et se poursuivront aujourd’hui samedi dans les campus des sciences techniques (Esib - Mar Roukoz), des sciences sociales (rue Huvelin), des sciences médicales et des sciences humaines de la rue de Damas. Le fait marquant de la première journée aura été la «désorientation» des élèves face au choix de leur avenir professionnel. «Près d’une soixantaine d’écoles de toutes les régions libanaises, soit plus de 3 000 élèves du secondaire, sont attendues au cours de ces deux journées destinées à leur permettre de choisir leurs futures orientations professionnelles», déclare à L’Orient-Le Jour le directeur du service d’information et d’orientation de l’USJ, M. Ghassan Abi Zeid Daou. Mais il semble que la réalité soit toute différente. En effet, le taux d’élèves qui se sont rendus au campus des sciences sociales, par exemple, est de loin inférieur aux estimations. «La crise économique, l’émigration ainsi que le mauvais temps des derniers jours en sont les principales causes», selon les propos de l’administrateur du campus des sciences sociales, M. Edwin Vittali. Les élèves, eux, sont nettement plus pessimistes. «Nous avons peur pour notre avenir et le marché de travail ne nous offre aucune garantie valable». «Nous sommes complètement désorientés, et quelle que soit la formation que nous aurons choisie, nous ignorons comment nous pourrions en profiter au Liban». Pourtant, l’université a bien fait son travail. Les élèves qui arrivent au campus sont rapidement pris en charge par des accompagnateurs (choisis parmi les étudiants). La tournée se fait en une heure et suivant un circuit englobant toutes les facultés et instituts présents sur le campus (faculté de droit et des sciences politiques, des sciences économiques, de gestion et des assurances). À chaque stand, des enseignants exposent le système académique de la faculté, les matières enseignées ainsi que les différents débouchés possibles. Faculté des sciences humaines Le campus des sciences humaines est, pour sa part, négligé. En effet, les élèves qui recherchent un avenir dans la littérature, l’audiovisuel, la psychologie, la sociologie sont peu nombreux. Et ceux qui aimeraient se lancer dans la philosophie, l’éducation ou les études religieuses ne s’y aventurent même pas. «Mauvaise orientation dans les écoles», «peur des débouchés», «pressions familiales» sont des mots qui reviennent sans cesse lorsque les responsables des stands tentent d’expliquer ce désintérêt. Certaines formations proposées sont d’ailleurs rejetées avant même d’avoir été abordées. Pourquoi ? Réponses : «On aime bien, mais on trouvera pas de travail». Ou encore : «On préfère virer vers des métiers qui rapportent plus d’argent». Et, plus honnête : «Mes parents n’accepteraient jamais». Quant aux étudiants du campus des sciences humaines, ils usent de plusieurs moyens pour combattre les réticences des élèves. Ils expliquent qu’ils doivent sans cesse clarifier en quoi leurs études consistent. Selon les universitaires, le problème naît à l’école, où les matières scientifiques sont privilégiées et où les branches littéraires sont réservées à ceux qui n’ont pas «le niveau requis» pour intégrer les filières scientifiques. De plus, l’orientation n’est pas assez «pointue» et certaines formations sont négligées. Mais en ce qui concerne le problème des débouchés, les étudiants précisent : «Il n’est pas vrai qu’il n’y a pas de travail du tout, mais il n’y en a pas assez». Pour eux, l’État devrait octroyer des aides financières afin de créer des centres de recherches pour les licenciés en études religieuses, des maisons de production cinématographique. Il devrait aussi recourir, par exemple, à des sociologues. Mais finalement lorsque les «grands», eux, se débattent dans une situation économique particulièrement difficile, les cadets appréhendent le jour où ils devront faire face à cet avenir gris. Pour se prémunir contre les incertitudes à venir, ils préfèrent mettre de côté leurs envies professionnelles et se diriger vers des formations plus «sûres». Rami AZZAM Karen KHLAT
Les journées «portes ouvertes», destinées à l’orientation des élèves du secondaire, préparées par l’Université Saint-Joseph, ont débuté hier et se poursuivront aujourd’hui samedi dans les campus des sciences techniques (Esib - Mar Roukoz), des sciences sociales (rue Huvelin), des sciences médicales et des sciences humaines de la rue de Damas. Le fait marquant de la...