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Infrastructure - Réunion d’évaluation Beydoun-Hayeck L’État vivement critiqué pour sa gestion du secteur de l’électricité

Si le courant électrique a été rétabli dans la capitale et dans quelques secteurs de la banlieue, plusieurs autres régions restent plongées dans le noir et ne reçoivent le courant que par intermittence sans que le maintien du programme de rationnement ne soit justifié. À l’EDL, on semble principalement occupé par le rapport détaillé, exigé jeudi en Conseil des ministres par le chef de l’État, le général Émile Lahoud. Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, et le nouveau PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, ont tenu hier une réunion pour évaluer la distribution du courant, «qui s’est nettement améliorée dans toutes les régions libanaises et qui est redevenue ce qu’elle était avant la dernière crise», selon un communiqué officiel. Ce point de vue n’est cependant pas partagé par deux députés, Jean Oghassapian et Georges Dib Nehmé, qui ont vivement critiqué l’EDL et le ministre de l’Énergie. Les deux parlementaires ont relevé la persistance des coupures du courant électrique et estimé que les raisons avancées pour les justifier restent «contradictoires et illogiques». «Le ministre de l’Énergie ne fait que réitérer ses promesses d’assurer l’électricité 24 heures par jour, mais il ne réussit qu’à avancer des prétextes et à rejeter sur d’autres la responsabilité» des coupures du courant, a indiqué M. Oghassapian, avant de poser une série de questions, également soulevées par tous les Libanais depuis que le pays a été subitement plongé dans le noir, lundi dernier : «Qui est responsable de la baisse des réserves de fuel d’un seul coup, dans toutes les centrales électriques, pour que la crise atteigne ce stade ? Qui est supposé à la base assurer les fonds pour l’achat de carburants ? Ces personnes seront-elles sanctionnées pour négligence ?». Et de poursuivre : «Qu’en est-il des rumeurs faisant état de transactions louches de vente de fuel et de générateurs électriques ? Qui assume la responsabilité des pertes de l’EDL, lesquelles s’élèvent à plus d’un million de dollars par jour, ou de ses dettes auprès des fournisseurs de fuel ou de la Syrie ? Quelles sont les mesures qui seront prises à l’encontre du ministre de tutelle au cas où il ne présenterait pas son rapport dans le délai fixé (15 jours) ? Comment peut-il ne pas se considérer responsable des coupures du courant ? Qui est donc responsable ?». Quinze jours de fuel M. Georges Dib Nehmé a rappelé pour sa part que les quantités de fuel déchargées suffisent pour deux semaines seulement, avant d’inviter le gouvernement à adopter rapidement des mesures pour régler la crise de l’électricité. Il a mis en garde contre les atermoiements et le «recours aux prétextes que nous avons entendus récemment». M. Nehmé a exprimé l’espoir que le délai accordé au gouvernement pour établir un rapport détaillé sur l’électricité en vue de régler ce problème, une fois pour toutes, sera «réellement le dernier». «La situation n’est plus tolérable et les prétextes avancés de manière répétitive ne tiennent plus», a-t-il ajouté. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a indirectement fait assumer à M. Beydoun la responsabilité de ce qui se passe au niveau de l’électricité, en soulignant, en réponse à une question de la presse à ce sujet, que «chaque ministre assume la responsabilité de son département dans le cadre de ses prérogatives et de son pouvoir». «La loi définit la relation entre le ministre et son département. Chaque ministère a ses spécificités. En définitive, c’est le ministre qui assumera la responsabilité», a déclaré M. Aridi. Privatisation compromise ? M. Aridi a indiqué que les auteurs du rapport demandé au ministère de l’Énergie doivent «mettre les points sur les “i” au niveau du problème qui se pose, afin que le Conseil des ministres sache quelle décision prendre et savoir ce qu’il doit couvrir». «Il n’est pas vrai, a ajouté M. Aridi, que nous avons couvert telle ou telle partie. Le problème n’est pas celui d’un conflit entre des personnes ou des services» . Il a estimé que la crise de l’électricité a remis en cause plusieurs données, en rapport avec la privatisation. «Comment, quand et au profit de qui la privatisation doit-elle être appliquée ? Ce qui s’est passé a porté préjudice à l’EDL et a ébranlé la confiance dans ce secteur, et cela ne peut que se répercuter négativement sur le dossier de la privatisation», a poursuivi le ministre de l’Information. Pour le PNL, ce n’est pas le ministre de tutelle qui assume seul la responsabilité des défaillances du secteur de l’électricité. La responsabilité est partagée entre le ministre, les responsables de l’EDL et le Conseil des ministres, a estimé le conseil supérieur de ce parti, qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Dory Chamoun. «Dans un État de droit, et si le peuple pouvait réellement s’exprimer, ce scandale aurait entraîné la démission des personnes concernées», a indiqué le PNL, alors que le conseil exécutif de la Ligue maronite, qui s’est réuni sous la présidence de M. Harès Chéhab, a jugé «illogique que le Liban s’associe à l’Europe et que le gouvernement impose aux contribuables des techniques fiscales évoluées au moment où les Libanais sont privés des services les plus élémentaires». «Le scandale de l’électricité, a souligné la Ligue, prouve de manière flagrante à quel point l’Administration a besoin d’une réforme fondée sur une méthodologie scientifique nouvelle, basée à son tour sur le principe du contrôle et des comptes qu’on demande». «Le gouvernement doit sérieusement s’occuper des dossiers qui touchent directement aux Libanais. Le peuple en a assez de la manière dont les affaires publiques sont gérées et aspire à un changement radical, susceptible de rétablir ses droits à bénéficier de services sans avoir à assumer des frais énormes, incompatibles avec ses moyens financiers».
Si le courant électrique a été rétabli dans la capitale et dans quelques secteurs de la banlieue, plusieurs autres régions restent plongées dans le noir et ne reçoivent le courant que par intermittence sans que le maintien du programme de rationnement ne soit justifié. À l’EDL, on semble principalement occupé par le rapport détaillé, exigé jeudi en Conseil des ministres...