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Actualités - OPINION

Vie politique - Sécurité, Sud et présence militaire L’opposition répond point par point à Murr

Dans une récente déclaration radiodiffusée, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, M. Élias Murr, avance les assertions suivantes : – Le département de l’Intérieur et les services sécuritaires ou militaires qui en relèvent contrôlent l’ordre sur le terrain sous tous ses aspects. Assurant de la sorte la stabilité et la paix civile. – La demande d’envoi de l’armée au Sud, où elle servirait de garde protégeant la soldatesque israélienne, est déplacée. Il existe une force mixte de mille éléments, en sus de huit cents hommes répartis entre les postes de police, pour veiller à l’ordre public et assurer la sécurité de la population. En outre, l’État est présent à travers les municipalités comme à travers le mohafez ou le caïmacam. – L’appel au retrait ou au redéploiement de l’armée syrienne est également inopportun. Ceux qui soutiennent une telle revendication changeraient d’avis s’ils étaient au pouvoir. Car les réalités sur le terrain impliquent, carte géosécuritaire sur table, la nécessité de la présence militaire syrienne dans des régions déterminées. Il faut de plus reconnaître à la Syrie le mérite d’avoir aidé à la réédification et au réarmement de notre institution militaire. Bien évidemment, les pôles de l’opposition ne sont pas du tout d’accord avec les positions qu’affiche M. Murr. Et lui répondent en développant l’argumentation suivante : – L’Intérieur soutient que ses services contrôlent le terrain et garantissent la paix civile ainsi que la stabilité du pays. Mais y parvient-il par ses seuls instruments propres ou avec le concours des forces syriennes ? S’il est le maître autonome de la situation de terrain, les Libanais, toutes tendances confondues, en seraient aussi fiers que ravis. Car cela voudrait dire que leur État peut assurer la stabilité tout seul. En se passant du concours syrien. Ce qui devrait lui permettre de demander à la Syrie, en la remerciant avec gratitude, de mettre un terme à sa présence militaire dans ce pays. Si, par contre, le pouvoir n’est toujours pas capable de se passer du soutien syrien dans un certain nombre de régions, il doit avouer du même coup qu’il est gravement défaillant. Car la plus élémentaire des obligations d’un État veut qu’il garantisse l’autonomie, sécuritaire ou autre, de la patrie. Il est sans doute exact que les réalités du terrain continuent à imposer la présence syrienne dans certaines régions. Mais, justement, pourquoi n’a-t-on pas travaillé ce point comme il le fallait ? L’on aurait dû constituer dès 1992, conformément aux prescriptions de Taëf, une commission technique mixte qui aurait défini les régions concernées. Pour qu’ensuite les deux gouvernements s’entendent sur le volume des troupes syriennes encore nécessaires, sur la durée de leur présence et sur la préparation de la relève totale par les forces régulières libanaises. – La Syrie a contribué à la réhabilitation des unités libanaises. Ce n’est certainement pas pour que ces forces, indéniablement considérables toutes proportions gardées, restent indéfiniment incapables d’assurer seules la sécurité de ce minuscule pays. – Le chapitre défense et sécurité du traité bilatéral conclu en 1991 prévoit des plans communs pour contrer toute agression ou toute menace extérieure visant la sûreté ainsi que d’éventuels troubles intérieurs. Les services nationaux doivent neutraliser toute activité sécuritaire, politique ou médiatique, portant préjudice au partenaire. Chacun s’engage à ne pas servir de port d’attache, de refuge ou de transit à des individus ou des organisations activement hostiles au pays voisin, et à les livrer le cas échéant. Les deux pays mènent également une lutte commune contre la drogue, le terrorisme et l’espionnage. Un tel document vient se substituer, par sa nature même et son exhaustivité, à la nécessité d’une présence syrienne physique au Liban. – En ce qui concerne la sécurité urbaine ou rurale supposée régner au Sud, il convient de rappeler qu’aux côtés des unités régulières, pullulent des forces de facto répandues dans toutes les zones. Lorsque des troubles mettent aux prises des groupes ou des éléments, on voit bien comment les questions se règlent et où se trouvent les centres de vraie décision. Alors les Sudistes se demandent qui, dans la confusion ambiante, domine l’autre, l’État ou les milices. Le mot de clôture est laissé à l’ancien député et ministre M. Nasri Maalouf qui relève que «le gel délibéré des dispositions de Taëf a enrayé la souveraineté et le pouvoir de décision du Liban. Quand un tel pouvoir échappe aux mains de l’État, cela signifie que le pays est fini. La non-exécution de certaines clauses de Taëf se traduit par une impotence manifeste de l’État libanais. Il n’est pas étonnant dès lors de voir que certaines puissances étrangères préfèrent s’adresser directement aux parties qui détiennent effectivement le pouvoir de décision, autrement dit aux tuteurs de l’État libanais. Cela étant, il faut bien comprendre que demander le retrait ou le redéploiement des forces syriennes ne signifie pas que l’on voue de l’hostilité à la Syrie». Émile KHOURY
Dans une récente déclaration radiodiffusée, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, M. Élias Murr, avance les assertions suivantes : – Le département de l’Intérieur et les services sécuritaires ou militaires qui en relèvent contrôlent l’ordre sur le terrain sous tous ses aspects. Assurant de la sorte la stabilité et la paix civile. – La demande d’envoi...