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Électricité - À Zouk et à Beddaoui, les cargos ont réussi à décharger leur carburant Une meilleure distribution du courant dans les heures à venir

La fée électricité a agi hier à la dernière minute. Elle a évité ainsi un retentissant scandale à l’EDL. En soirée, comme par miracle, les cargos, chargés de fuel-oil et de mazout, ont réussi à décharger leurs carburants à Zouk et Beddaoui. Le déchargement à la centrale de Zouk devait se terminer à 23 heures. Le miracle ne sera pas pourtant complet : il a été impossible jusqu’à tard dans la soirée d’hier au bateau qui attendait depuis des jours en mer devant la station de Zahrani d’accoster. L’électricité sera donc progressivement restaurée. La centrale de Zouk devait, à partir de 23 heures hier, fonctionner à plein rendement. Et pour éclairer le tableau, la ville, et le pays, et réchauffer les cœurs – et les foyers – des citoyens qui grelottent, le courant acheminé de la Syrie a été restauré sur la ligne de Ksara, en fin d’après-midi hier. La ligne reliant le Liban-Nord à Tartous fonctionnerait à nouveau dans les heures à venir. «L’alimentation en courant de Beyrouth devrait atteindre au plus tôt les 18 heures par jour. Si l’on réussit à décharger le cargo à la station de Zahrani, l’on pourrait alimenter la capitale 22 heures sur 24», a rapporté à L’Orient-Le Jour une source au ministère de l’Énergie, qui a requis l’anonymat, en signalant que «l’EDL doit à ses fournisseurs en carburant 100 millions de dollars d’arriérés». Le Liban doit également à la Syrie, pour la totalité de 2001, 120 millions de dollars. Attention cependant, tout n’est pas aussi rose : en tout, 15 mille tonnes de mazout ont été déchargés à Beddaoui et 20 mille tonnes de fuel-oil à Zouk. Pas grand-chose en d’autres termes. «Ces quantités pourraient couvrir les besoins du pays durant une semaine uniquement», indique-t-on. Faire le ménage à l’EDL Gros arriérés, absence d’entretien et pas de planification. Tels sont les trois grands maux de l’EDL. Est-ce uniquement la mauvaise gestion dans cet office autonome qui prive le Liban de son électricité à chaque coup de chaleur ou à chaque coup de vent, ou bien le pays est incapable effectivement de subvenir à ses besoins en électricité ? Interrogé à ce sujet, un expert occidental répond à la question en soulignant que «le Liban pourrait subvenir en fait à ses besoins en électricité avec sa production nationale s’il n’avait pas fait l’impasse trop longtemps sur la rénovation de son réseau de distribution». Dans le même cadre, la source qui a requis l’anonymat au ministère de l’Énergie confirme à L’Orient-Le Jour que «le Liban est capable de répondre à ses besoins en électricité. Il faut effectuer des travaux d’entretien dans les diverses stations et centrales électriques, importer des pièces de rechange et planifier l’approvisionnement en carburant». Si la solution au problème est aussi simple, pourquoi le ministère de l’Énergie n’a-t-il pas agi pour prévenir la catastrophe. Ce dernier se défend comme il peut : «Le ministère n’est qu’une institution de tutelle, et l’EDL est un office autonome», dit-on. Son nouveau directeur général, Kamal Hayek, se démenait en Syrie hier pour restaurer le courant, négociant la reconduction d’un accord en vertu duquel la Syrie achemine au Liban 200 mégawatts de courant par mois. Cette renégociation a été rendue possible après un entretien téléphonique entre le Premier ministre, Rafic Hariri, et son homologue syrien, Moustapha Miro. M. Hayek a signé, au cours de l’après-midi d’hier, dans la capitale syrienne, deux accords : le courant passera à nouveau de la Syrie au Liban, et Damas rééchelonnera la dette de l’EDL. «Il faudra donner six mois au nouveau directeur de l’office autonome pour mettre de l’ordre à l’EDL», déclare la source précitée à L’Orient-Le Jour. Reste à savoir si l’EDL est capable de payer ses 220 millions de dollars d’arriérés... Des sources versées dans le dossier indiquent pour leur part que «les carences en électricité sont dues à un problème de liquidités, le Trésor rechignant à continuer de financer l’EDL au moment où le gouvernement veut limiter les dépenses pour faire face à l’accroissement de la dette publique». Pour sa part, l’ancien directeur de l’office autonome Georges Moawad avait indiqué, mardi dernier, que «l’EDL est au bord de la faillite». L’une des tâches auxquelles devrait s’atteler Kamal Hayek serait d’améliorer la collecte... On n’a qu’à lui souhaiter bonne chance. Il en a terriblement besoin. Patricia KHODER
La fée électricité a agi hier à la dernière minute. Elle a évité ainsi un retentissant scandale à l’EDL. En soirée, comme par miracle, les cargos, chargés de fuel-oil et de mazout, ont réussi à décharger leurs carburants à Zouk et Beddaoui. Le déchargement à la centrale de Zouk devait se terminer à 23 heures. Le miracle ne sera pas pourtant complet : il a été...