Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Virgin - La polémique bat son plein Boutros Harb : De graves violations de la loi et un ton inacceptable

Entre Boutros Harb et la direction de la Sûreté générale, c’est la guerre des communiqués. Le député avait ouvert le feu en critiquant la descente des agents de la Sûreté au Virgin Megastore et l’interdiction du quotidien Asharq el-Awsat, et la Sûreté avait répondu en l’accusant pratiquement de «faire feu de tout bois, sans prendre la peine de rechercher des informations exactes, pour gagner de la popularité». Dans une déclaration détaillée, Harb a donc riposté une nouvelle fois, réaffirmant son attachement aux libertés et aux principes démocratiques. Selon lui, le plus grave dans le comportement de la Sûreté générale, c’est qu’elle consacre la violation de la loi et une situation inacceptable au sein de l’État libanais. «Le système démocratique au Liban n’est pas un objet de tiraillements politiques et ne peut être passé sous silence, même si les politiciens et les ministres sont contraints à l’accepter malgré eux. De même, le droit des Libanais à jouir des libertés publiques ne doit pas dépendre d’une poussée d’autoritarisme chez un responsable sécuritaire ou politique». Le député relève aussi le fait que plus personne ne respecte les règles légales, puisqu’un fonctionnaire qui relève du ministre de l’Intérieur s’arroge le droit d’interpeller un membre du pouvoir législatif, sans prendre une autorisation préalable de son ministre. «C’est pourquoi je demande au ministre d’ouvrir une enquête sur la réponse de la Sûrété à ma première déclaration et de prendre les sanctions qui s’imposent à l’encontre de ceux qui ont outrepassé leurs prérogatives». « Asharq el-Awsat », un quotidien libanais M. Harb exprime ensuite son étonnement devant le ton, jugé inexplicable, de la réponse de la Sûreté et il rappelle qu’il s’est voué à la défense des libertés et des droits des citoyens «que j’ai l’honneur de représenter». Concernant la saisie par la Sûreté générale de films DVD et de CD au Virgin, Harb précise qu’il ne s’oppose pas à la confiscation des pièces achetées sans paiement des taxes légales, mais à celles qui ont été prises parce qu’elles porteraient atteinte aux sentiments religieux, aux mœurs et aux règles de boycott d’Israël. Harb se demande ainsi comment la Sûreté s’est soudain souvenue de ces règles, alors qu’elle avait elle-même autorisé la diffusion de ces mêmes films sur les écrans des télévisions libanaises. C’est notamment le cas des films Jésus de Nazareth, Ben Hur, My fair lady. «Faut-il donc en conclure qu’en autorisant la diffusion de ces films, la Sûreté générale avait failli à ses responsabilités et qu’elle veut maintenant se rattraper au moment où elle s’apprête à assurer la protection de chefs d’État et de responsables arabes qui ont signé des accords avec Israël et ont échangé des visites avec les responsables de l’État hébreu ?», se demande le député. Concernant les mesures prises contre le quotidien Asharq el-Awsat, considéré comme un quotidien étranger et soumis par conséquent à une autorisation préalable, Harb rappelle que ce quotidien a une licence libanaise et doit donc être soumis à la loi sur les imprimés libanais qui ne prévoit aucune autorisation préalable. Le député relève aussi que la Sûreté générale a utilisé, dans ce domaine, les prérogatives du ministre de l’Information à l’insu de ce dernier. Ce qui, selon lui, constitue incontestablement une grave violation de la loi. Les commentaires de la Sûreté Dans un communiqué distribué à la presse, le bureau d’information de la Sûreté générale a commenté laconiquement les nouveaux propos du député Harb, faisant une allusion à sa précédente réponse – qui avait provoqué l’ire du député – et se référant au communiqué du conseil de l’Ordre de la presse (voir plus bas), qui selon lui, a mis les points sur les «i» au sujet de la situation juridique du quotidien Asharq el-Awsat. Le bureau d’information s’est aussi désolé du fait que M. Harb ne se soit pas immédiatement adressé au ministre de l’Intérieur pour rassembler ses informations, au lieu de s’empresser de critiquer violemment ladite Sûreté qui relève du ministère de l’Intérieur. Ce qui a contraint la Sûreté à lui répondre directement. La Sûreté générale rappelle toutefois qu’elle respecte la loi dont elle tire d’ailleurs toute sa force et qu’elle agit après avoir obtenu l’approbation du parquet concerné, sous la supervision du ministre de l’Intérieur. Quant à M. Harb, il a le droit d’adresser une question parlementaire en tant que député ou de porter plainte en tant qu’avocat si les intérêts ou les droits de ses clients sont menacés.
Entre Boutros Harb et la direction de la Sûreté générale, c’est la guerre des communiqués. Le député avait ouvert le feu en critiquant la descente des agents de la Sûreté au Virgin Megastore et l’interdiction du quotidien Asharq el-Awsat, et la Sûreté avait répondu en l’accusant pratiquement de «faire feu de tout bois, sans prendre la peine de rechercher des...