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Hezbollah - Un test pour le Liban officiel L’Europe espère que sa compréhension est justifiée

Selon un diplomate européen, le Vieux Continent soumet actuellement le Liban officiel à un test probatoire indirect. Dans ce sens qu’en s’abstenant d’inscrire le Hezbollah sur sa propre liste noire, l’Union européenne veut laisser aux autorités de Beyrouth la chance de prouver que les activités du parti de Dieu sont d’ordre uniquement intérieur, sans ramifications et sans débordements à l’étranger. L’Europe, rappelle cette source, considère que tout peuple qui subit une occupation a légitimement le droit de résister, comme le reconnaît la Charte des Nations unies. C’est, certes, ce que le Liban a fait, notamment par le biais du Hezb, pour obtenir le retrait israélien du Sud. Mais une fois la libération homologuée par la ligne bleue de l’Onu, les opérations sur le terrain ne se justifient plus. Cet ambassadeur souligne volontiers que pour le fond, comme pour le moment, l’Europe reste sur la même longueur d’onde que le Liban officiel : en aucune manière, l’action de résistance menée antérieurement ne peut être classée sous la rubrique terroriste. De même, quand le Hezbollah limite ses mouvements au cadre intérieur, il ne peut être qualifié de subversif. Mais s’il se démarque de cette conception, il se met hors la loi. Et il lui faut prouver en actes, non en paroles, qu’il n’a ni antennes ni permanences au-dehors. Et que son soutien à des formations extérieures reste purement politique ou informationnel, sans apport de fonds, d’armes ou de cycles d’entraînement dans ses camps. Faute de quoi, l’Europe rejoindrait la position adoptée par les États-Unis. Ce qui signifierait une remise en cause, même après signature, de l’accord d’association avec le Liban. D’autres sources européennes, détaillant ce point de vue, répètent que les tabous s’énumèrent comme suit : – Les hameaux de Chebaa ne peuvent être libérés par les armes. Car, jusqu’à nouvel ordre, ils se trouvent aux yeux de la légalité internationale sous souveraineté syrienne et relèvent dès lors de la 242, non de la 425. Une situation qui peut être modifiée par un traité frontalier libano-syrien dont l’Onu serait notifiée. Auquel cas, et auquel cas seulement, le Liban pourrait demander que la région de Chebaa soit placée sous la juridiction de la 425. Et, éventuellement, y exercer un droit de résistance qui actuellement ne lui est pas du tout reconnu. – Malgré le jumelage des deux volets, ni le Liban ni a fortiori le Hezbollah n’ont le droit d’agir sur le terrain pour obtenir la libération du Golan syrien. La finalité déclarée des opérations serait extérieure, domaine juridiquement prohibé au Hezb sous risque d’être classé comme subversif. Pour l’Europe, comme pour la légalité internationale, le partenariat libano-syrien signifie simplement qu’aucun des deux pays ne signerait la paix avec Israël sans l’autre. – Le Hezbollah n’est pas en droit de soutenir militairement, financièrement ou logistiquement l’intifada palestinienne. Il ne peut lui fournir ni armement ni équipement ni entraînements. Une telle contribution est strictement interdite. La Résistance libanaise ne peut s’immiscer ni sécuritairement ni économiquement dans la situation à l’intérieur des territoires autonomes et aucun jumelage n’est permis. Non seulement parce que cela compliquerait un dossier déjà explosif. Mais aussi, et surtout, parce que, sur le plan légal, l’Autorité palestinienne est elle-même opposée à une alliance de ce genre, depuis qu’elle s’est dégagée du front dit de l’étau, en signant des accords séparés avec Israël. Du reste, ajoutent ces sources, le Liban n’a pas à se montrer plus royaliste que le roi, lui qui a déjà tant enduré, tant subi d’invasions et de guerres intestines pour la cause palestinienne. Le diplomate européen cité conclut en réaffirmant que le Hezbollah doit prouver qu’il n’a pas d’activités extérieures, renoncer à toute opération dans l’enclave de Chebaa comme à toute action en faveur du Golan ou de la Cisjordanie. Pour la bonne raison que chaque pays occupé doit lui-même assumer sa lutte de libération et que le Liban, meurtri, ne peut plus consentir des sacrifices pour autrui. Émile KHOURY
Selon un diplomate européen, le Vieux Continent soumet actuellement le Liban officiel à un test probatoire indirect. Dans ce sens qu’en s’abstenant d’inscrire le Hezbollah sur sa propre liste noire, l’Union européenne veut laisser aux autorités de Beyrouth la chance de prouver que les activités du parti de Dieu sont d’ordre uniquement intérieur, sans ramifications et...