Sfeir déplore les tiraillements entre les pôles du pouvoir

Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir a célébré hier la messe de l’Épiphanie en l’église Notre-Dame du siège patriarcal de Bkerké. Dans son homélie placée sous le thème «Bienheureux les pauvres en esprit car le royaume des Cieux leur appartient», Mgr Sfeir s’est penché sur l’injustice sociale et les dangers qu’elle entraîne. «Quand le fossé se creuse entre les différentes classes sociales d’un même peuple, la classe moyenne disparaît pour ne laisser sur scène qu’une infime minorité de riches et une écrasante majorité de pauvres. Nous craignons que le Liban n’ait atteint le seuil du danger, alors que les responsables sont plongés dans des conflits personnels sur la répartition des postes au sein de l’Administration. Comme s’il n’existait pas d’institutions légales capables de les départager sans recourir à un quelconque arbitrage. Seule la loi doit les départager, sans médiation et sans médiateurs», a assuré Mgr Sfeir. À l’issue de l’office divin, le patriarche maronite a reçu les membres d’une délégation de l’Action paroissiale universitaire au Liban. Dans une allocution de circonstance, Mgr Sfeir a appelé les universitaires à avoir foi dans l’avenir et dans la patrie. «Ne craignez jamais la vérité, car elle seule est capable d’assurer le salut (…). La patrie n’est pas faite uniquement de terre et de pierres, mais également d’hommes qui savent comment souder leurs rangs pour sauver leur pays. Votre patrie ne peut qu’être à votre image, car vous la façonnerez vous-mêmes. Vous devez assumer cette responsabilité car celui qui faillit à ses engagements perd sa qualité d’homme, et Dieu a voulu différencier l’homme des autres créatures en lui accordant le sentiment de la responsabilité sans lequel la liberté n’existe pas», a affirmé Mgr Sfeir.