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Presse - Poursuites contre le quotidien arabe pour « atteinte à la dignité du chef de l’État » Aridi revient à la charge : Levez la censure sur « Acharq el-Awsat »

La Sûreté générale libanaise a fait retarder hier la distribution du quotidien arabe Asharq el-Awsat, pour la quatrième journée consécutive, malgré le flot de protestations contre ces mesures, notamment celles du ministre de l’Information, Ghazi Aridi. Le quotidien est soumis à une censure préalable suite à la parution lundi dernier, en première page du quotidien, d’une information faisant état d’une tentative d’assassinat contre le président de la République Émile Lahoud, le 28 décembre, au large de Monte-Carlo. L’information avait été catégoriquement démentie par le bureau de presse du palais de Baabda. Outre le permis de distribution, le journal est désormais soumis à l’obtention d’un permis d’exportation. Ces permis, accordés jusque-là de manière automatique, le seront désormais au jour le jour, a-t-on appris auprès de la Sûreté générale. Le procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, Joseph Maamari, a par ailleurs décidé de poursuivre en justice le quotidien arabe devant le tribunal des publications pour «atteinte à la dignité du chef de l’État, le président Émile Lahoud» et «publication d’informations mensongères visant à provoquer l’instabilité conformément aux articles 3 et 23 annexés à l’article 26 de la loi sur les imprimés». Il a ensuite déféré le dossier devant le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, pour que l’enquête se poursuive. De son côté, M. Aridi a de nouveau appelé à la levée des mesures de rétorsion prises à l’encontre du quotidien. Interrogé par Radio Monte-Carlo, M. Aridi a réfuté toute interprétation selon laquelle l’affaire est «un règlement de comptes entre la Sûreté générale et l’Information libanaise». «S’il s’agissait d’un règlement de comptes, j’aurais adopté une position différente : ce journal nous a plusieurs fois pris à parti dans le passé», a-t-il indiqué, rappelant qu’il s’agissait d’un journal «très loyaliste». Appelant tout le monde au respect des lois libanaises, M. Aridi a plaidé pour une solution «dans le cadre des institutions libanaises». Il a souligné qu’il était en contact avec toutes les parties concernées, du directeur de la Sûreté générale au procureur général près la Cour de cassation. Il a enfin affirmé que l’affaire n’aura pas de répercussions sur les relations libano-séoudiennes. Le député Boutros Harb s’est lui aussi élevé contre les «mesures illégales» prises par la Sûreté générale, appelant à la levée immédiate des sanctions mais déplorant la publication de l’article incriminé dans le quotidien concerné. M. Harb a réclamé qu’on se «suffise des poursuites entamées» par la justice libanaise à l’encontre des responsables du journal à Londres et le directeur du bureau au Liban, Ibrahim Awad. Le député de Batroun a enfin condamné «la répression des libertés» au Liban. Répondant à M. Harb, la Sûreté générale a précisé dans un communiqué que «selon les lois libanaises, les publications provenant de l’extérieur sont soumises à un permis d’entrée ainsi qu’à d’autres mesures administratives, lesquelles sont rattachées aux prérogatives légales de la direction de la Sûreté générale». Par contre, «les journaux possédant une licence libanaise ne sont pas soumis à des mesures préalables». «Asharq el-Awsat est un quotidien étranger qui paraît à l’extérieur et à l’intérieur du Liban avec une licence libanaise. Compte tenu de ce cas de figure, il lui faut nommer un directeur responsable vis-à-vis des autorités libanaises, et non pas un directeur de bureau qui ne possède aucune prérogative réelle au sein de la rédaction. Le directeur du bureau du journal à Beyrouth, Ibrahim Awad, a affirmé qu’il n’était pas responsable des informations qui paraissent dans le journal puisque les films arrivent directement de Londres et sont imprimés au Liban. Il en ressort que la situation du journal est semblable à celle d’un journal étranger, dont les conditions d’entrée sont régies par les lois libanaises», a conclu la Sûreté générale.
La Sûreté générale libanaise a fait retarder hier la distribution du quotidien arabe Asharq el-Awsat, pour la quatrième journée consécutive, malgré le flot de protestations contre ces mesures, notamment celles du ministre de l’Information, Ghazi Aridi. Le quotidien est soumis à une censure préalable suite à la parution lundi dernier, en première page du quotidien, d’une...