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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Le patriarche maronite reçoit l’ambassadeur d’Iran N. Mouawad : « L’État est à la dérive… c’est le temps des fromagistes » (photo)

Le patriarcat maronite continue à être au cœur de la vie politique libanaise. Reçue hier par le patriarche Sfeir, Mme Nayla Mouawad s’est fait l’écho de ce que pense une bonne partie des Libanais. L’épouse du président assassiné René Mouawad a comparé le Liban à «un vaisseau sans capitaine, un navire à la dérive». Selon elle, les dirigeants «n’ont pas une vision claire des moyens de sortir de la crise». «La querelle des présidents, a encore dit Mme Mouawad, a confirmé les Libanais dans leur impression que l’État n’existe pas et qu’ils ont affaire à des chasses gardées qui servent des intérêts privés». Répondant à une question sur les nominations, Mme Mouawad a dénoncé ce que le président Chéhab appelait les «fromagistes», ceux qui veulent se tailler une part du gâteau . «Les nominations prouvent qu’il n’y a aucune réforme administrative», a-t-elle affirmé, ajoutant : «À supposer que nous croyons au principe d’une répartition équitable des postes, montrez-moi donc la part de Tripoli et de Zghorta dans les nominations ?». «Nous gardons le silence parce que nous savons que l’étape actuelle exige une solidarité indispensable pour faire face aux pressions financières. En temps normal, nous ne nous serions pas tu», a conclu Mme Mouawad. Par ailleurs, le patriarche maronite a eu un tête-à-tête de 40 minutes avec M. Élie Ferzli, vice-président de la Chambre. Il a évoqué, avec ce dernier, la situation parlementaire ainsi que le jeu des institutions en général, ainsi que la brouille entre le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre. «Berry ne menace pas, c’est le rôle du Parlement de contrôler l’Exécutif», a rappelé M. Ferzli, qui a démenti la volonté de M. Berry de faire «de l’obstruction» au gouvernement. «Mais comme chef d’un important bloc parlementaire, il a certainement un avis à donner», a-t-il encore dit. Niant être engagé dans une médiation entre les deux hommes, M. Ferzli a souhaité que le règlement de leur contentieux s’inscrive «dans le cadre du fonctionnement des institutions» et «tienne compte de l’intérêt supérieur de l’État». Enfin, M. Ferzli a indiqué que le sommet arabe doit insister sur le fait que Yasser Arafat, contesté par Israël, est «le seul représentant légitime du peuple palestinien». Le dialogue, destin des Libanais Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu hier l’ambassadeur d’Iran, Mohammed Ali Sobhani, avec lequel il a évoqué la situation mondiale, notamment en Afghanistan et en Palestine. L’injustice faite aux Palestiniens est à la base de ce qui se passe en Palestine, a déclaré en substance le diplomate, pour qui «la situation restera tragique tant que le peuple palestinien est frustré de ses droits». Pour M. Sobhani, le patriarche a prouvé tout au long de sa tournée en Amérique latine qu’il distinguait clairement entre terrorisme et résistance. «Le Liban a le droit de résister», a-t-il souligné. Président des ulémas de Jabal Amel, Afif Naboulsi a abordé avec le patriarche Sfeir le sujet du dialogue islamo-chrétien, «destin des Libanais» et outil irremplaçable pour l’avènement d’une convivialité réussie entre musulmans et chrétiens libanais. Condamnant sans équivoque les «crimes» du 11 septembre, M. Naboulsi a affirmé quand même que «ce n’est pas une raison pour accepter les pressions que l’on exerce sur le Liban», pressions qui, selon lui, sont destinées à «affaiblir le Liban et la résistance». M. Sami Irani, président de l’Association des commerçants du Kesrouan, a plaidé auprès du patriarche Sfeir la cause d’un report à 2004 de l’application de la TVA, dont il redoute les conséquences sur les secteurs productifs. Les pays qui ont appliqué la TVA ont obtenu le contraire de ce qu’ils escomptaient, a déclaré M. Irani, à sa sortie du siège patriarcal. La Turquie, la Jordanie, l’Égypte, l’Algérie et d’autres pays aux économies bien plus solides que les nôtres ont vu leurs économies affaiblies, leur croissance baisser et leur dette croître, quand ils ont appliqué la TVA, a expliqué le responsable économique.
Le patriarcat maronite continue à être au cœur de la vie politique libanaise. Reçue hier par le patriarche Sfeir, Mme Nayla Mouawad s’est fait l’écho de ce que pense une bonne partie des Libanais. L’épouse du président assassiné René Mouawad a comparé le Liban à «un vaisseau sans capitaine, un navire à la dérive». Selon elle, les dirigeants «n’ont pas une vision...