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Actualités - CHRONOLOGIE

Exécutif - Conseil des ministres « apolitique », hier Le Conseil économique et social cible de vives critiques au sein du gouvernement

La réunion que le Conseil des ministres a tenue hier soir sous la présidence du chef de l’État, le président Émile Lahoud, a été en quelque sorte «apolitique», dans la mesure où elle a été axée essentiellement sur certains problèmes d’ordre administratif et socio-économique, en sus d’un ordre du jour de pure routine. Comme prévu, le dossier du dernier train de nominations pour le pourvoi à certains postes de première catégorie n’a pas été évoqué au cours de la séance. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a précisé sur ce plan, à l’issue de la réunion, que les démarches de conciliation se poursuivent entre les pôles du pouvoir afin de dégager un terrain d’entente entre eux avant de procéder aux nominations qui font l’objet de tiraillements entre certains hauts responsables, notamment entre le chef du Législatif Nabih Berry et le Premier ministre Rafic Hariri. Certaines sources généralement bien informées avaient indiqué hier dans la journée que le Conseil des ministres pourrait désigner un directeur général par intérim de la Caisse nationale de la Sécurité sociale (poste qui est au centre du différend apparu entre MM. Berry et Hariri). Cette nomination n’a toutefois pas eu lieu. Le mandat du direceur général en exercice étant venu à expiration en décembre dernier, un directeur par intérim pourrait en définitive être désigné sous peu par le conseil d’administration de la CNSS, parmi les hauts responsables de cet organisme, dans l’attente d’un consensus entre les pôles du pouvoir à ce propos. Pour en revenir aux débats du Conseil des ministres, ils ont porté principalement sur un projet de loi visant à abolir le service militaire afin de le remplacer par un «service social» de durée réduite. Ce projet n’a pas été retenu en raison, notamment, de l’opposition du commandement de l’armée. Le ministre de l’Information a cependant souligné que la plupart des membres du gouvernement ont précisé que cette question devrait être examinée sérieusement. «Rien n’empêche que ce dossier soit à nouveau discuté à la lumière des observations des ministres, a déclaré M. Aridi. Ces remarques pourraient être soumises au ministre de la Défense qui pourrait, le cas échéant, présenter des suggestions portant sur la loi actuelle. Certaines observations ont d’ailleurs été évoquées au cours de la séance». Haro sur le CES La séance d’hier a, d’autre part, été marquée par les vives critiques formulées par certains ministres à l’égard du Conseil économique et social. La discussion à ce propos a éclaté lorsque les membres du gouvernement ont été saisis d’une proposition visant à approuver les frais de voyage d’une délégation du CES en Algérie et en Tunisie. Cette question a amené plusieurs ministres à adresser des critiques acerbes au CES, affirmant que cet organisme ne remplit pas son rôle alors que le Trésor assume ses frais de fonctionnement. Certains membres du gouvernement ont même proposé l’abolition pure et simple du CES. Cette suggestion n’a toutefois pas été discutée dans la mesure où le CES a été créé sur base d’une loi votée au Parlement. Répondant aux questions des journalistes à l’issue de la séance du cabinet, le ministre de l’Information devait indiquer qu’il partageait le point de vue des détracteurs du CES, soulignant que cet organisme avait été «vidé de son contenu». Sur un tout autre plan, le Conseil des ministres a été saisi, en marge de l’ordre du jour ordinaire, d’une proposition du ministre du Développement administratif, Fouad el-Saad, visant à consacrer une partie de chaque séance du cabinet à un débat portant sur les problèmes politiques de l’heure. Le président Lahoud a donné son aval à cette suggestion, à condition que le ministre qui souhaite soulever un problème politique quelconque en informe au préalable le secrétariat général de la présidence du Conseil. En ce qui concerne le dossier des nominations administratives, le ministre de l’Information a indiqué que le président Lahoud, appuyé en cela par le Conseil des ministres, a souligné la nécessité de donner libre cours aux organismes de contrôle afin qu’ils s’assurent que les fonctionnaires nommés à des postes-clés assument convenablement leurs responsabilités. «Il y aura un suivi et un contrôle pour vérifier la rentabilité de ceux qui ont été désignés ainsi que de ceux qui n’ont pas été nommés ou promus», a déclaré M. Aridi. Le chef de l’État a réclamé sur ce plan que des rapports sur la rentabilité et le travail des directeurs généraux soient établis dans un délai de trois mois par les organismes de contrôle. Le débat sur ce dossier a poussé des membres du gouvernement a dénoncer le fait que certains fonctionnaires aient reçu des bonus élevés en diverses occasions. Le président Lahoud a demandé que le versement de tels bonus soit suspendu dans l’attente que le Conseil des ministres définisse un mécanisme précis et unifié sur ce plan. Signalons, par ailleurs, qu’en réponse aux questions des journalistes, M. Aridi a dénoncé l’attitude du quotidien Asharq al-Awsat, qui a publié lundi dernier une information faisant état d’une tentative d’assassinat du président Lahoud. Le ministre de l’Information a souligné que cette information a porté préjudice non seulement au chef de l’État, mais au pays tout entier. Il a invité à ce propos les journalistes à vérifier ce genre d’informations auprès des responsables concernés avant leur publication par les organes de presse. Enfin, le ministre de l’Information a affirmé, en réponse à une question, que le différend apparu entre MM. Berry et Hariri concernant les nominations n’affecterait pas le bon déroulement du débat sur le budget au Parlement. Les résolutions officielles À l’issue de la réunion qui s’est tenue en l’absence de MM. Talal Arslan, Sleiman Frangié et Bassel Fleyhane, le ministre de l’Information a donné lecture des principales résolutions du Conseil des ministres qui a chargé une commission, présidée par M. Issam Farès, d’établir les critères à suivre dans l’application de l’accord de coopération rurale conclu entre le Liban et le Fonds international de développement agricole. La commission est constituée des ministres Bahige Tabbarah, Marwan Hamadé, Fouad Siniora, Michel Pharaon, Ali Kanso, Élias Murr et Ali Abdallah. Le gouvernement a formé une autre commission, également présidée par le vice-président du Conseil, pour déterminer les bases en fonction desquelles les Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) seront répartis sur l’ensemble des régions libanaises. Elle comprend les ministres Assaad Diab, Abdel Rahim Mrad, Ghazi Aridi, Ghassan Salamé et Élias Murr. Il a en outre donné son feu vert à la réhabilitation d’une partie du chemin de fer entre la région de Rayak et la frontière libano-syrienne.
La réunion que le Conseil des ministres a tenue hier soir sous la présidence du chef de l’État, le président Émile Lahoud, a été en quelque sorte «apolitique», dans la mesure où elle a été axée essentiellement sur certains problèmes d’ordre administratif et socio-économique, en sus d’un ordre du jour de pure routine. Comme prévu, le dossier du dernier train de...