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Actualités - CHRONOLOGIES

VIE POLITIQUE - Médiation de Aridi auprès des présidents de la Chambre et du Conseil - Damas refuse d’intervenir - dans le litige opposant Berry à Hariri

Le ministre Ghazi Aridi déploie tous ses talents de médiateur pour aboutir à une réconciliation entre les deux présidents de la Chambre et du Conseil, Nabih Berry et Rafic Hariri, qui n’arrivent décidément pas à s’entendre sur un candidat à la direction de la CNSS. Les bons offices de M. Aridi semblent d’autant plus nécessaires que M. Berry s’était déchaîné jeudi contre le chef du gouvernement, l’accusant notamment de se prendre pour Louis XIV. Ils sont d’autant plus nécessaires aussi que les responsables à Damas, «écœurés», ne veulent en aucun cas intervenir dans ce genre de litiges. C’est du moins ce qu’indiquent des sources bien informées qui précisent en outre que le ministre de l’Information s’est rendu hier chez M. Berry après avoir rencontré la veille, jeudi, M. Hariri. Grosso modo, la tendance serait à l’apaisement malgré les nombreux griefs que nourrit le chef du Législatif à l’encontre du Premier ministre et du président de la République, le général Émile Lahoud, en filigrane, bien sûr. Pour cause : M. Berry accuse les deux responsables de l’Exécutif de l’avoir dupé en lui affirmant que les nominations administratives auraient lieu conformément à un mécanisme respectant les formes, et donc l’avis des organismes de contrôle. Or, les milieux proches du président Berry estiment que c’est le partage d’influence qui a prévalu dans le dernier train des nominations au détriment de l’un des trois piliers de la troïka, en l’occurrence, lui-même. «J’ai été très patient, et c’est sans doute pour cela qu’ils m’ont ignoré», confie-t-il à ses proches. Le chef du Parlement accuse notamment M. Hariri d’avoir tout fait pour se débarrasser des fonctionnaires qui lui sont dévoués. La preuve, selon lui : Hussein Nehmé a été limogé contrairement à Assaad Ghanem qui est demeuré à son poste au service des douanes. «Il faut en finir avec le complexe des miliciens», conclut M. Berry qui accuse le Premier ministre de vouloir s’en débarrasser à tout prix. Notons par ailleurs que le président de la Chambre doit se rendre aujourd’hui au Caire en visite privée pour regagner Beyrouth mardi prochain. D’autres sources insistent sur le fait que M. Hariri est prêt à renoncer à son candidat au poste de directeur de la CNSS, Ghazi Youssef. Il se contenterait de réclamer un technocrate compétent qui remettrait de l’ordre dans les affaires de cet organisme. De Freige : Un nuage d’été Membre du bloc Hariri à l’Assemblée, le député Nabil de Freige rend bien compte de la tendance du Premier ministre à l’apaisement. Dans une déclaration à l’agence al-Markazia, il a affirmé en effet que le litige opposant les deux présidents de la Chambre et du Conseil est «un nuage d’été». Et de dissiper l’ambiguïté dans les propos que M. Hariri avait tenus jeudi en précisant à ce sujet : «Quand le chef du gouvernement a déclaré que le directeur général de la CNSS doit être proche de l’État, il voulait dire en fait que ce dernier doit relever de tous. Je crois donc que ses propos ont été mal compris», a-t-il ajouté. M. de Freige a souhaité dans ce contexte que «l’entente règne entre les trois présidents», l’essentiel étant de sauvegarder l’intérêt de la nation, sur le plan économique en particulier. Qu’en dit le ministre Sleiman Frangié qui a été interrogé là-dessus à l’issue d’une entretien hier avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir ? «Il n’est vraiment pas nécessaire que les choses en arrivent là, car le pays ne peut plus supporter ces problèmes», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «On m’en a voulu quand j’ai dit que le partage d’influence prévalait dans les nominations. Or, il s’est avéré que c’était bien le cas». Selon le ministre, il s’agit surtout d’éviter tout climat de «défi car le pays est bâti sur un équilibre bien déterminé». M. Frangié est convaincu par ailleurs que le conflit entre MM. Berry et Hariri sera réglé «localement», sans que les responsables syriens ne s’en mêlent. Le député Georges Kassarji a dénoncé pour sa part l’hypocrisie des dirigeants qui, selon lui, ont prouvé, à travers l’affaire des nominations, que «leurs slogans attrayants ne sont que de la poudre aux yeux visant à camoufler le partage d’influence». Il a ainsi demandé au président de l’Assemblée de convoquer les députés à une réunion plénière dont l’objectif serait de retirer la confiance à «ce gouvernement que personne ne regrettera», a-t-il ajouté. Même son de cloche chez le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, qui a souligné la nécessité de mettre fin aux «polémiques» stériles. Dans son prêche du vendredi, il a notamment estimé que «l’intérêt supérieur de la nation est de loin plus important que les intérêts des communautés religieuses et des personnes». Le parti démocratique libanais, qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence du ministre Talal Arslane, a publié pour sa part un communiqué dans lequel il indique que «le problème essentiel dont pâtissent aujourd’hui les Libanais est la mentalité des responsables qui considèrent tous que l’État est leur propriété et celle de leur communauté». Dans ces conditions, impossible, selon lui, de bâtir un État moderne. Pour le parti de M. Arslane, les dernières nominations «constituent le plus grand des scandales». Réuni hier aussi sous l’égide de Dory Chamoun, le Parti national libéral a estimé dans le même sens que la polémique opposant MM. Berry et Hariri dévoile une fois de plus la nature «instable» du régime.
Le ministre Ghazi Aridi déploie tous ses talents de médiateur pour aboutir à une réconciliation entre les deux présidents de la Chambre et du Conseil, Nabih Berry et Rafic Hariri, qui n’arrivent décidément pas à s’entendre sur un candidat à la direction de la CNSS. Les bons offices de M. Aridi semblent d’autant plus nécessaires que M. Berry s’était déchaîné jeudi...