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Actualités - OPINIONS

Bonne ânée…

Une année de plus à balancer dans le caniveau. Geste machinal devenu traditionnel, venant clôturer 365 jours de baffes, avant la Grande bouffe de lundi soir. Refrain connu : le Libanais, t’as beau cogner dessus, s’arrêtera jamais de manger. Ce qui, en un sens, est rassurant, puisque ça lui évite de postillonner, la bouche gavée de hommos, les âneries politiques qu’on lui raconte. Car, des âneries, on nous en aura servi cette année. À commencer par la concomitance des dossiers. Si bien concomités qu’ils ont fini par se fondre en un seul : le dossier syrien, que nous gérons pantalon baissé sous la trique de Damas. D’ailleurs, dès que ça devient intéressant pour nous, on ne concomite plus : depuis 1974, le Golan est solidement verrouillé par l’armée syrienne, pendant que le Liban-Sud, lui, est décoré d’une jolie ligne bleue enguirlandée de barbus et de gendarmes. Ne pas oublier en passant la casuistique d’un intérêt planétaire sur la différence entre terrorisme et résistance. Quand le terroriste voit l’ennemi, il tire. Le résistant, par contre, quand il voit l’ennemi, il tire aussi, mais bon, c’est différent. Faut seulement pouvoir le dire sans éclater de rire. Nous avons également appris qu’il fallait râler contre les investisseurs occidentaux, qui s’obstinent à bouder la région frontalière. Où va le monde si on ne peut même plus emmener ses enfants aux heures d’école lancer héroïquement des pierres à travers la porte de Fatmé ? Et puis, ne nous a-t-on pas dit aussi qu’en temps de guerre, seuls les femmes et les enfants restent en première ligne ? Mais console-toi, va. Entre les théories, les clichés, les poncifs, les rodomontades, les rires épais, les sirènes hurlantes, les claquements de portières, les mines compassées et les larbins empressés, nous avons les dirigeants les plus cocasses du monde. Sauf qu’ils gagneraient sans doute à être un peu moins éblouis par le reflet irradiant de leur propre rayonnement.
Une année de plus à balancer dans le caniveau. Geste machinal devenu traditionnel, venant clôturer 365 jours de baffes, avant la Grande bouffe de lundi soir. Refrain connu : le Libanais, t’as beau cogner dessus, s’arrêtera jamais de manger. Ce qui, en un sens, est rassurant, puisque ça lui évite de postillonner, la bouche gavée de hommos, les âneries politiques qu’on...