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Actualités - CHRONOLOGIES

Célébration - Le CCI rend public le message papal pour la Journée mondiale - de la paix - Jean-Paul II : « Le droit de se défendre contre le terrorisme »

Comme chaque année, le Vatican et avec lui, tous les centres catholiques du monde ont rendu public le message du pape pour la célébration de la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2002. Intitulé Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon, le message est une longue réflexion sur les événements du 11 septembre, dont la note dominante est l’espérance : «Le mal n’aura pas le dernier mot», dit le pape, «Dieu connaît les chemins permettant d’atteindre les cœurs les plus endurcis et de tirer de bons fruits même d’une terre aride et inféconde». Et le pape d’annoncer, un peu mystérieusement, l’avènement d’un monde «réellement transformé (...), où les aspirations les plus nobles du cœur humain pourront être satisfaites, un monde où prévaudra la vraie paix». «Quel est le chemin qui conduit au plein rétablissement de l’ordre moral et social qui est violé de façon aussi barbare ?», commence par s’interroger le pape. Une question à laquelle il répond : «On ne rétablit pleinement l’ordre brisé qu’en harmonisant entre eux la justice et le pardon». Car, explique le pape, «le pardon s’oppose à la rancune et à la vengeance, et non à la justice». «Le pardon, précise-t-il, ne s’oppose d’aucune manière à la justice, car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de réparation de l’ordre lésé. Le pardon vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l’ordre, celle-ci étant bien plus qu’une cessation fragile et temporaire des hostilités : c’est la guérison en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits. Pour cette guérison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels». La réflexion du pape porte ensuite sur le terrorisme et son rapport avec les croyances religieuses. Constatant qu’il «s’est transformé en un réseau sophistiqué de connivences politiques, techniques et économiques», le pape affirme que le terrorisme manifeste «l’instinct de mort» qui anime ses adeptes et représente «un véritable crime contre l’humanité». Au vu de cette définition, «il existe un droit de se défendre contre le terrorisme», constate ensuite le pape. Mais, ajoute-t-il, c’est un droit qui n’est pas absolu, qui doit «répondre à des règles morales et juridiques, tant dans le choix des objectifs que dans celui des moyens» et, pour commencer, «l’identification des coupables doit être dûment prouvée, car la responsabilité pénale est toujours personnelle et on ne peut donc l’étendre aux nations, aux ethnies, aux religions auxquelles appartiennent les terroristes». «La collaboration internationale dans la lutte contre l’activité terroriste, enchaîne le pape, doit comporter aussi un engagement particulier sur les plans politique, diplomatique et économique, pour résoudre avec courage et détermination les éventuelles situations d’oppression et de marginalisation qui seraient à l’origine des desseins terroristes». Respect de la liberté religieuse Au terrorisme qui croît sur un terreau «fondamentaliste» et sur «la conviction de pouvoir imposer à tous sa propre conception de la vérité, le pape répond : «Au contraire, à supposer même que l’on ait atteint la vérité – et c’est toujours d’une manière limitée et perfectible –, on ne peut jamais l’imposer. Le respect de la conscience d’autrui, dans laquelle se reflète l’image même de Dieu, permet seulement de proposer la vérité aux autres, auxquels appartient ensuite la responsabilité de l’accueillir». Et, constatant que «le terrorisme exploite non seulement l’homme, mais Dieu lui-même», le pape souligne qu’«aucun responsable religieux ne peut donc user d’indulgence à l’égard du terrorisme et moins encore de le préconiser». Que signifie concrètement pardonner, s’interroge ensuite le pape, avant de rappeler que «le pardon réside dans le cœur de chacun avant d’être un fait social», ajoutant : «Et c’est simplement dans la mesure où l’on proclame une éthique et une culture du pardon que l’on peut espérer en une politique du pardon, qui s’exprime dans des comportements sociaux et des institutions juridiques dans lesquels la justice elle-même puisse prendre un visage plus humain». Après avoir appelé Israéliens et Palestiniens à mettre fin à leur conflit, le pape conclut en soulignant l’importance de la compréhension et de la coopération interreligieuse «pour éliminer les causes sociales et culturelles du terrorisme, en enseignant la grandeur et la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande de l’unité du genre humain». «Je suis convaincu, conclut-il, que les responsables religieux juifs, chrétiens et musulmans doivent prendre l’initiative par une condamnation publique du terrorisme, refusant à ceux qui s’y engagent toute forme de légitimation religieuse ou morale. En donnant un témoignage commun à la vérité morale, selon laquelle l’assassinat délibéré de l’innocent est toujours et partout, sans exception, un péché, les responsables religieux du monde favoriseront la formation d’une opinion publique moralement correcte. C’est là le présupposé nécessaire à l’édification d’une société internationale capable de rechercher la tranquillité de l’ordre dans la justice et la liberté».
Comme chaque année, le Vatican et avec lui, tous les centres catholiques du monde ont rendu public le message du pape pour la célébration de la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2002. Intitulé Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon, le message est une longue réflexion sur les événements du 11 septembre, dont la note dominante est...