Administration - Battle : « Les autres communes peuvent suivre l’exemple » - Programme de réforme et de modernisation à la municipalité de Beyrouth

«Moi qui ai connu ce pays à une époque transitoire et pleine de défis, à savoir entre 1991 et 1994, je n’aurais jamais imaginé que la municipalité de Beyrouth aurait aussi réussi à réaliser un tel projet avec autant de succès». Ces propos sont ceux de l’ambassadeur américain Vincent Battle tenus lors d’une cérémonie organisée hier au siège de la municipalité de Beyrouth pour célébrer la finalisation d’un projet de modernisation et de réforme de la municipalité. Étaient présents à cette manifestation, le ministre de l’Intérieur Élias Murr, le mohafez de Beyrouth Yaacoub Sarraf, le président de la municipalité Abdel Mouneem el-Ariss, le directeur de l’Agence américaine pour le développement (USAid) Jon Breslar, et le représentant de l’Université de New York (Albany) Mahmoud Batlouni. Louant les efforts conjoints et le «dynamisme» des partenaires qui ont permis la mise en place de ce projet, à savoir le ministère de l’Intérieur, le mohafazat, le conseil municipal, la USAid et enfin le centre Suny pour le développement législatif relevant de l’Université de New York, M. Battle a énuméré les principales réalisations auxquelles a abouti ce programme : « Nous témoignons aujourd’hui d’une série d’innovations avant-gardistes qui mettent en relief les principes de bonne gouvernance, d’une réforme administrative contemporaine, d’un système informatisé interadministratif (e-government ) ainsi que d’une participation citoyenne effective». «Si Beyrouth peut le faire, toutes les autres municipalités peuvent suivre l’exemple (…)», a encore ajouté le diplomate américain. Inauguré en 1998, le projet concernait à l’origine 20 municipalités. Il se développera par la suite pour inclure 82 autres administrations locales. Financé par l’Agence américaine pour le développement et mis en exécution par le centre pour le développement législatif de l’université de New York, Albany (Suny/CLD), le programme vise à consolider les administrations locales, à améliorer leur gestion financière et à renforcer leur aptitude à rendre des services administratifs aux citoyens. «L’objectif de ce projet est la transparence et le fait pour les responsables municipaux de rendre compte de leurs actions. Ce sont les requêtes par excellence du chef de l’État», a fait remarquer M. Sarraf. Il a loué les bienfaits d’un système informatisé qui sert désormais à rationaliser toutes les procédures administratives. Prenant à son tour la parole, M. Murr a mis l’accent sur le fait que ce projet encourage «l’évolution du processus démocratique et du développement entre les régions». «Cette initiative vise à long terme à réaliser un certain équilibre entre les petites et les grandes municipalités». Le coût total du projet s’élève à 15 millions de dollars. Après une évaluation qui a été effectuée au printemps 99, le programme a démarré avec la mise en place du Guide du citoyen comprenant toutes les informations sur les formalités à entreprendre par l’administré auprès de sa municipalité. Autre volet du projet : un «Système de gestion du personnel» qui, comme son nom l’indique, rationalise l’administration du département de ressources humaines de la municipalité. Toujours dans le cadre de cette réforme, la municipalité de Beyrouth dispose désormais d’une liste de ses contribuables (Tax Payer List) qui lui garantit une collecte régulière et transparente de ses taxes. Ce système a l’avantage de prévenir contre toute manipulation ou fraude dans les données recueillies. Les responsables du projet ont en outre mis l’accent sur le fait que ce programme est compatible avec la comptabilité nationale. Parallèlement à cette liste, un système de budget municipal (Municipal Budget System) a également été conçu pour planifier la préparation du budget municipal. Toujours dans un esprit de moderniser, de rationaliser et de mieux communiquer, une page d’accueil sur Internet ( www.beirut.lb) a été créé, ainsi qu’un système de collecte des commentaires et des doléances des citoyens. Enfin, un système informatisé permettra désormais d’échanger des informations entre les instances locales, le mohafazat et l’administration centrale.