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Actualités - ANALYSES

Beyrouth et Damas soumis - à une pression maximale

La pression américaine et israélienne sur Beyrouth comme sur Damas atteint aujourd’hui des pics sans précédent depuis la libération du Sud. Les Israéliens assument une part de menaces directes au sol, ou plutôt dans les airs, par leurs survols multipliés du territoire libanais. Les Américains, de leur côté, multiplient les coups de semonce verbaux. En invitant, par la voix de Condoleezza Rice, conseillère de Bush à la Sécurité nationale, la Syrie et le Liban à neutraliser de suite le Hezbollah. Classé comme mouvement paramilitaire à coloration terroriste. Ce qui signifie, bien entendu, que si le gouvernement libanais devait continuer à refuser de geler les avoirs bancaires du Hezbollah et à désarmer cette formation, il en paierait le prix. Pour sa part, l’émissaire US, M. William Burns, champion de l’understatement, s’est contenté de dire après son entrevue avec le président Lahoud : «Nous restons préoccupés par l’activité que le Hezbollah déploie en dehors du Liban». Dans cette affaire, force est de constater que la position européenne, largement plus compréhensive avant le 11 septembre, se rapproche désormais beaucoup des vues de Washington ou de Tel-Aviv. La seule différence réside dans le fait que les Européens ne refusent pas de dialoguer avec le Hezbollah. Ainsi l’ambassadeur de Grande-Bretagne, M. Richard Kinchen, a rencontré dernièrement, sans complexe, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah. Mais c’était pour lui signifier en face, de vive voix, qu’il fallait immédiatement mettre un terme aux activités terroristes de cellules extérieures liées au Hezb. Fait que sayyed Nasrallah a nié. De son côté, le chef de l’État a soutenu un tel démenti. En demandant que des preuves du contraire soient présentées avant toute accusation. Et en précisant que le Hezbollah ne fait que combattre sur place l’occupation israélienne. Une lutte à laquelle les USA entendent d’ailleurs mettre également fin. Car à leurs yeux, comme à ceux de la légalité internationale, l’enclave de Chebaa est syrienne et non pas libanaise. De plus, Washington considère avec réprobation, évident euphémisme, les positions en flèche du Hezb en faveur de l’intifada et de la poursuite des attentats palestiniens dans les Territoires ou en Israël même. La parade militaire organisée vendredi dans la banlieue sud par la formation intégriste à l’occasion de la Journée d’al-Qods est de même jugée comme un défi au processus de paix que les États-Unis tentent de sauver. Pour tout dire, Washington classe manifestement le Hezbollah parmi ses ennemis. Et y voit une bombe à retardement qu’il faut désamorcer sans tarder. Pour autant les Américains n’exigent pas la dissolution du Hezbollah, mais qu’il se cantonne dans des activités civiles, politiques ou sociales. Faute de quoi les pressions actuelles, militaires, diplomatiques ou économiques, exercées sur la Syrie et sur le Liban pourraient déboucher sur des sanctions. Ou des frappes d’avertissement, comme le matraquage l’été dernier du radar syrien du Beydar. Washington veut surtout, comme on sait, que le front semi-ouvert du Sud soit fermé pour de bon. Que le Liban y déploie son armée et cesse de suivre une ligne qui vise à soutenir, au nom du jumelage, la cause du Golan. C’est là le nœud véritable de l’histoire selon les Occidentaux. Pour qui il est clair que seul Damas peut amener le Hezbollah à composition.
La pression américaine et israélienne sur Beyrouth comme sur Damas atteint aujourd’hui des pics sans précédent depuis la libération du Sud. Les Israéliens assument une part de menaces directes au sol, ou plutôt dans les airs, par leurs survols multipliés du territoire libanais. Les Américains, de leur côté, multiplient les coups de semonce verbaux. En invitant, par la voix...