PATRIMOINE - Un ouvrage qui fera la joie des lecteurs francophones - Réimpression de l’« Histoire des maronites » - de Mgr Pierre Dib

La Librairie orientale, en collaboration avec les éditions La Sagesse, vient de réimprimer un classique de l’histoire libanaise contemporaine, «L’Histoire de l’Église maronite» de Mgr Pierre Dib, rebaptisée simplement «Histoire des maronites».Un souci d’objectivité historique a présidé à cette réimpression. Dans un court avant-propos, les éditeurs justifient leur initiative par le souci de fournir aux lecteurs l’accès à l’un des ouvrages de référence retraçant l’histoire de la communauté maronite. «Vouloir que l’histoire ait un sens, disait Aron, c’est inviter l’homme (...) à rendre conforme à la raison l’ordre de la vie en commun», précisent-ils, «mais ce n’est pas par tentation de vouloir donner un sens à l’histoire que nous voulons réimprimer cette œuvre». Et l’avant-propos d’ajouter : «Chez les maronites», comme pour beaucoup de minorités d’Orient, l’histoire de l’Église et l’histoire civile sont solidaires, sans se confondre (...) Trop longtemps absente des rayons, L’Histoire des maronites de Mgr Pierre Dib réimprimée fera certes la joie du public francophone du Liban et d’ailleurs, en cette année du IXe sommet de la francophonie. L’ouvrage de Mgr Pierre Dib se divise en trois sections, dont la première, qui va des origines jusqu’à la fin du Moyen Âge, a été publiée à Paris en 1930. La deuxième section, imprimée à Beyrouth en 1962, est une histoire civile qui couvre toute la période ottomane jusqu’au mandat. La troisième reprend l’histoire religieuse là où l’avait laissée la première section, et s’étend du XVe siècle à nos jours. Les trois tomes de cette réimpression très soignée, présentés dans un coffret, reprennent ces trois sections. Des soucis religieux dominent l’histoire proprement religieuse des maronites. L’auteur souligne, dans le premier tome de son ouvrage, que l’un des objectifs de son travail, c’est «de montrer l’inébranlable attachement du peuple maronite au Siège apostolique de Rome», et que «rien n’a été avancé sans preuves». L’un de ses principaux soucis, en effet, a été de laver les maronites de toute accusation de «monophysisme». «Dans les études qui concernent l’orthodoxie des maronites, il faut bien se garder d’étayer des conclusions sur de simples éléments de détails». C’est donc d’un contexte plus large qu’il faut les tirer, en laissant «la vérité en émerger». Mgr Dib consacre le second chapitre du premier tome de son ouvrage à «La légende du monophysisme des maronites». Il parle aussi du «prétendu monolithisme des maronites». Quoi qu’il en soit, l’ouvrage est indispensable pour jeter un regard panoramique sur le parcours du «peuple maronite», de la formation du patriarcat (vers 700) jusqu’au mandat français. Certains de ses chapitres, comme l’affaire de la religieuse «Hindiyé», qu’un ouvrage récent accable, restent indispensables pour comprendre des épisodes complexes de l’histoire des maronites. L’édition comprend également un précieux article sur «Les conciles maronites de 1557 à 1644», une notice biographique de Mgr Pierre Dib écrite par Mgr Ignace Ziadé, archevêque maronite de Beyrouth et de nombreux appendices.