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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Le dossier des nominations renvoyé à l’an prochain - Berry : Israël n’a besoin d’aucun « feu vert » pour attaquer le Liban

Les hauts responsables suivent de près, et avec inquiétude, les développements au Liban-Sud. Les survols répétés de l’aviation israélienne au-dessus du territoire libanais sont considérés comme autant de violations de la ligne bleue. À en croire le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, ce n’est pas là le seul avis de Beyrouth, mais aussi celui de Washington et des Nations unies. M. Hammoud a précisé dans ce cadre que l’Administration américaine a multiplié les contacts avec l’État hébreu pour l’inciter à mettre fin à ces «violations injustifiées». De son côté, le représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban Staffan de Mistura a signalé trois incursions mardi, appelant pour la énième fois les autorités israéliennes à y mettre fin. La même question a été au centre de l’entretien que les présidents de la République et de la Chambre, MM. Émile Lahoud et Nabih Berry, ont eu hier au palais de Baabda. Les deux responsables sont convenus de la nécessité de resserrer les rangs internes pour faire face aux plans israéliens. Le chef du législatif a été encore plus explicite dans ce cadre lors de sa rencontre hebdomadaire avec les députés. À ses yeux en effet, les provocations militaires israéliennes représentent bien plus qu’un simple avertissement au Liban. Selon lui, il s’agit carrément d’une «menace» qui s’inscrit dans un nouveau contexte pour Israël, celui-ci estimant en effet qu’il n’a plus besoin d’un quelconque «feu vert» pour mettre à exécution ses menaces. M. Berry a ajouté : «Le Liban et la Syrie savent très bien quelles sont les nouvelles équations en jeu, mais il sont également conscients du fait que la force du droit a toujours triomphé de la force brute. Or nous ne faisons que défendre nos droits», a-t-il déclaré devant ses visiteurs avant de critiquer «l’impuissance des leaderships et des régimes arabes face aux événements qui se déroulent en Palestine». Il convient de noter dans ce cadre que le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud a finalement décidé tard en soirée de se rendre lui-même au Caire – alors que durant toute la journée il avait hésité à y aller – pour participer à la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui doit se tenir aujourd’hui pour se pencher notamment sur la crise palestinienne et tenter d’aboutir à une position arabe commune à cet égard. M. Hammoud devrait être de retour à Beyrouth demain vendredi au plus tard pour y recevoir son homologue chinois. La loi sur les loyers Sur le plan interne, les présidents Lahoud et Berry ont notamment évoqué lors de leur entretien d’hier le nouveau projet de loi sur les loyers. Le chef de l’État a souhaité que le Parlement se penche au plus vite sur ce projet pour l’approuver en veillant à sauvegarder les droits des locataires sans pour autant léser les propriétaires. M. Berry a promis d’accorder à cette loi toute l’attention nécessaire dans la mesure où elle concerne notamment les personnes à revenus limités. Par ailleurs, la question des nominations administratives a été longuement évoquée par le président de l’Assemblée et les députés qu’il a rencontrés hier, place de l’Étoile. L’impression qu’ont dégagée les interlocuteurs de M. Berry est claire : les prochaines nominations n’auront pas lieu avant l’année prochaine. Le chef du législatif a d’ailleurs escamoté le problème et s’est contenté de réagir quand l’un des députés a reproché au Conseil de la Fonction publique d’avoir manqué à son devoir dans le processus de nominations. «Ne soyez pas injustes envers les organismes de l’État (...) Attendons voir si tous les noms ont été communiqués au Conseil, si les avis de ce dernier sont parvenus au gouvernement et s’ils ont été pris en considération», a-t-il dit. En réponse à une question concernant les critiques formulées par l’Assemblée des patriarches catholiques à l’égard du déséquilibre confessionnel dans les nominations, M. Berry a indiqué qu’il n’avait pas lu en détail le communiqué des prélats. «Mais dans ce cas, a-t-il précisé, il convient de tenir compte des récriminations des patriarches et réparer les erreurs si elles existent». Et de noter enfin sur un ton amusé que les fêtes musulmanes et chrétiennes étaient rapprochées cette année «à l’instar des composantes du peuple libanais, mais non à l’instar des hommes politiques».
Les hauts responsables suivent de près, et avec inquiétude, les développements au Liban-Sud. Les survols répétés de l’aviation israélienne au-dessus du territoire libanais sont considérés comme autant de violations de la ligne bleue. À en croire le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, ce n’est pas là le seul avis de Beyrouth, mais aussi celui de Washington...