Les prêches du Fitr axés sur la Palestine

Les communautés musulmanes ont célébré dimanche la fête du Fitr. De nombreuses cérémonies ont marqué la journée, tant à Beyrouth que sur l’ensemble du territoire libanais. Des prêches ont été prononcés dans toutes les mosquées, spécialement axés sur la situation qui prévaut dans les territoires palestiniens. À Tarik Jédidé, dans la mosquée de l’imam Ali ibn Abi Taleb, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a appelé les pays arabes à «prendre en main la situation» et à réagir «face à la tyrannie israélienne et au massacre organisé du peuple palestinien». «Nos frères palestiniens subissent chaque jour les affres de la persécution et des assassinats. La machine de guerre israélienne détruit leurs maisons et emprisonne leurs fils, alors que le monde est occupé ailleurs et assiste, impassible, au terrorisme qu’Israël pratique à leur encontre», a-t-il ajouté. «Tous les Arabes, a encore souligné cheikh Kabbani, espèrent que le prochain sommet arabe, prévu à Beyrouth, aboutira à l’adoption de résolutions fermes face à l’agression israélienne qui menace non seulement la Palestine, mais l’ensemble de la nation arabe (…). L’intifada, qui est devenue le symbole de la cause arabe et que l’ennemi cherche à écraser par tous les moyens, demeure l’unique espoir de sauvegarder le droit arabe en Palestine. Elle est devenue le lien qui rassemble les différentes composantes de la nation arabe et que nous devons aider à tout prix». En conclusion, le mufti de la République a affirmé que «notre nation est en butte à une campagne menée par les forces sionistes et colonialistes du monde, qui exploitent à tort les récents événements pour porter un coup à la nation arabe et islamique et pour jeter le discrédit sur l’islam et ses valeurs spirituelles». Cheikh Mohammed Rachid Kabbani avait été accompagné à la mosquée Ali ibn Abi Taleb par le ministre des Finances Fouad Siniora représentant le Premier ministre Rafic Hariri, le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Marwan Zein, et le commandant de la police de Beyrouth, le général Walid Koleilate. De son côté, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a appelé, dans un prêche prononcé à la mosquée de l’imam Hussein ben Ali, à «sauvegarder la paix civile au Liban et assurer le redressement économique du pays à travers le dialogue national et l’institution de l’État de droit». Sur le plan régional, cheikh Kabalan a estimé que «la nation arabe se trouve actuellement exposée, sous le prétexte de lutte antiterroriste, à une vaste agression colonialiste ourdie par Israël sous une couverture internationale». «Nous réitérons notre condamnation des événements du 11 septembre, tout comme nous condamnons le terrorisme pratiqué par Israël à l’encontre de nos frères palestiniens. Nous trouvons étrange le mutisme international face à de tels agissements et appelons à une réunion extraordinaire de la Ligue arabe qui permettrait d’adopter des prises de position favorables à un appui inconditionnel à l’intifada sur les plans militaire, économique et matériel», a-t-il poursuivi. Pour le vice-président du Conseil supérieur chiite, l’«intifada armée a prouvé son efficacité et demeure l’unique planche de salut du peuple palestinien et le symbole de la résistance à l’occupant». À l’issue de la cérémonie, cheikh Abdel Amir Kabalan s’est recueilli sur la tombe de l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine. Par ailleurs, dans un communiqué publié dimanche, le vice-président du Conseil supérieur chiite s’est excusé de ne pouvoir recevoir les visiteurs désireux de lui présenter leurs vœux à l’occasion de la fête du Fitr, en raison «du deuil qui a frappé la communauté chiite avec la disparition de l’imam Chamseddine et de la poursuite des agressions israéliennes contre le peuple palestinien».