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Actualités - CHRONOLOGIES

« Les nuits et les jours d’Amani » au théâtre al-Madina - La danseuse orientale a une mission : redorer le blason de son art

La danse orientale, elle la voit comme un tableau. Un très beau chef-d’œuvre que personne ne regarde plus. Amani s’est donc fixée comme mission de dépoussiérer cette toile et de lui redonner ses lettres de noblesse. «Je navigue à contre-courant, mais j’y arriverai», affirme la danseuse qui réalise un premier exploit : «se produire sur les planches d’un théâtre intellectuel comme le Théâtre al-Madina». Exit donc les boîtes de nuit et autres super-night-clubs. «La danse est un art. Pour beaucoup, plus qu’un simple constat, c’est une réalité difficile à accepter. C’est le regard que porte la société sur la danseuse qui menace de plus en plus ce métier», explique la danseuse qui s’est donné pour objectif de sauver et de relancer cet art. Les jours et les nuits d’Amani est le titre de son spectacle mis en scène par Gérard Avédissian. En douze tableaux, elle conjugue la danse orientale au pluriel. Et raconte l’histoire et les multiples facettes de la femme. «La coquette, la militante pour ses droits, la fatale ou la femme enfant...», explique Gérard Avédissian qui mène, avec Amani, un combat pour redorer le blason de la danse orientale. Le deuxième et troisième jour de la fête du Fitr. Puis du 19 décembre au 12 janvier 2002. Chorégraphie : Amani, Georgette Gébara, Mahmoud Réda, Félix Harotonian, Sami el Hage, François Rahmé et Sami el-Khoury. Costumes : Fouad Sarkis. Décor : Yehya Saadé. Directeur et manager d’Amani : Ali Réda. Loin d’être un divertissement sensuel qui se cantonne aux coins obscurs des boîtes de nuit, la danse orientale est un véritable héritage qui remonte aux temps de l’Égypte antique. Des scènes vieilles de plus de 5 000 ans représentent des femmes qui expriment leurs prières en dansant, un foulard sur les hanches, au rythme d’un tambourin. Pour Amani, les films égyptiens ont beaucoup contribué à accentuer cette image négative de la danseuse orientale, qui séduit l’homme marié, brise les couples ou gère un cabaret pour cacher une activité illégale. La danse est liée de près à la mauvaise réputation. Le tabou porte exclusivement sur le corps de la femme. «Une danseuse est une femme qui dévoile son corps, elle est provocante et porte un vêtement aux transparences suggestives. En bref : une femme aux mœurs légères», cette opinion qui paraît choquante est très répandue. La célèbre danseuse est très amère quand elle évoque cette dualité qui existe dans la façon dont la danse est perçue dans le monde arabe. «Quand une petite fille commence à bouger ses hanches devant le miroir, on applaudit celle qui fait ses premiers pas dans le monde de la danse. Si, plus tard, elle danse pour le mariage de son amie, cela ne pose aucun problème. En revanche, si elle exprime le désir d’en faire son métier, tout le monde la condamnera», poursuit Amani, qui avoue avoir souffert de ce regard, mais ne compte pas quitter ce monde de gloire et de charme. La danse est un rite social. Pas de fête sans danse. «La danse est en nous. C’est une partie de notre culture», conclut Amani. Rendez-vous donc avec cette première expérience dans le monde des arts.
La danse orientale, elle la voit comme un tableau. Un très beau chef-d’œuvre que personne ne regarde plus. Amani s’est donc fixée comme mission de dépoussiérer cette toile et de lui redonner ses lettres de noblesse. «Je navigue à contre-courant, mais j’y arriverai», affirme la danseuse qui réalise un premier exploit : «se produire sur les planches d’un théâtre intellectuel...