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Actualités - CHRONOLOGIES

ART - Mules papales et sandales liturgiques - Le Vatican inconnu et disparu

Les trésors liturgiques des papes et le monde pittoresque de la cour pontificale, balayée par les réformes de Paul VI il y a une trentaine d’années, ont été remis à l’honneur par deux muséologues français. Auteurs d’un livre sur Les trésors inconnus du Vatican, Bernard Berthod, conservateur du musée de Fourvière (France), et Pierre Blanchard, secrétaire de la section extraordinaire de l’Administration du Saint-Siège, se sont penchés sur les curiosités du petit monde papal avec l’aide de l’évêque italien Piero Marini. Maître des célébrations liturgiques du souverain pontife, celui-ci leur a ouvert la porte de la sacristie pontificale dont il est le seul à avoir les clés. Si les mules papales, les souliers des souverains pontifes, ont résisté à toutes les réformes, les sandales, sorte de pantoufles passées au pied du pape au début de la messe pontificale, et les bas liturgiques ont définitivement disparu en 1985. Confectionnées en maroquin ou en drap pour l’hiver, en soie pour l’été, les mules s’attachent avec des cordons de soie rouge terminées par un gland en or. Les bords galonnés et l’empeigne portant une croix sont également en or. Le cérémonial voulait, jusqu’à Paul VI, que le visiteur baise le pied du pape sur cette croix. Jean-Paul II ne porte que des mules de cuir rouge, sans boucle métallique, œuvre d’un cordonnier de Turin (nord de l’Italie). Balayeurs privés Véritable encyclopédie, le livre reproduit également des aquarelles inédites de Tanfani et Bertarelli, une entreprise familiale romaine qui a la haute main sur le vestiaire papal depuis plus de deux siècles. La garde-robe de Jean-Paul II est confiée aux soins de trois religieux agostiniens et de deux religieuses chargées des petits travaux de couture. Balayeurs privés, chargés de nettoyer les appartements du pape, porteurs de chaise à porteurs , camériers de cape et d’épée, participants ou honoraires, rétribués ou non, maîtres portiers à la verge rouge (une fine baguette de jonc recouverte de velours cramoisi pour protéger le repos du pontife), devenus aujourd’hui attachés d’antichambre ou gentilshommes du pape, ont eux aussi leur place dans le livre avec leurs histoires et leurs costumes. Jusqu’au début du siècle dernier, les papes envoyaient des langes et de la layette bénis aux héritiers du trône des princes catholiques. En revanche, la «rose d’or» est un cadeau que les papes continuent à offrir. Cette pièce d’orfèvrerie représentant un buisson de roses, dont les boutons sont chargés de parfum, était destinée dans le passé à des grands personnages, rois et reines, princes et princesses, comme marque d’honneur. Les derniers papes ont également offert des roses d’or à des sanctuaires consacrés à la Vierge, Lourdes, Fatima, Guadalupe, Lorette et à Czestochowa. De nombreuses charges de la cour pontificale, restées en vigueur jusqu’à l’époque de Paul VI, prenaient leur origine dans les fonctions confiées à des prélats. L’archevêque Loris Capovilla, ancien secrétaire personnel de Jean XXIII, âgé aujourd’hui de 86 ans, était par exemple son «pincerna», l’échanson, responsable de la distribution du vin à la «familia» pontificale. Les couvre-chefs papaux, comme ceux des cardinaux et des prélats, trouvent également place dans l’ouvrage, comme la tiare de Paul VI en forme d’ogive, propriété aujourd’hui d’un musée de New York.
Les trésors liturgiques des papes et le monde pittoresque de la cour pontificale, balayée par les réformes de Paul VI il y a une trentaine d’années, ont été remis à l’honneur par deux muséologues français. Auteurs d’un livre sur Les trésors inconnus du Vatican, Bernard Berthod, conservateur du musée de Fourvière (France), et Pierre Blanchard, secrétaire de la section...