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Actualités - CHRONOLOGIES

Algérie - Nouvelles émeutes en Kabylie après une tentative - avortée de régler la crise

Les émeutes ont repris ces derniers jours en Kabylie où des manifestants ont dénoncé la tentative des autorités de dénouer la crise qui secoue leur région depuis le mois d’avril avec des délégués «non mandatés» par la population. Quatre émeutiers ont été blessés par balles lundi à el-Kseur près de Béjaïa (260 km à l’est d’Alger), la capitale de la Petite Kabylie, alors qu’ils attaquaient une cité de la police, blessant quatre agents par des jets de pierres et de cocktails Molotov, selon un communiqué officiel. Trois policiers, craignant pour «l’intégrité physique» de leurs familles ont tiré des coups de «sommation», a indiqué la direction générale de la Sûreté nationale qui a présenté ses «regrets» à la suite de ces «incidents». Depuis jeudi dernier, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre se sont produits dans quelques villes de la région, dont Tizi-Ouzou, la capitale de la Grande Kabylie (110 km à l’est d’Alger). Les heurts les plus durs ont eu lieu à el-Kseur, notamment après l’arrestation d’un délégué de la Coordination des âarchs (tribus) et villages (CIADC), fer de lance du mouvement. Au moins dix manifestants ont été blessés dans cette petite ville de la vallée de la Soummam, selon la presse d’Alger. Les émeutes ont éclaté jeudi dernier lorsque les forces de l’ordre ont tenté de disperser des manifestants appelés par la CIADC à observer des sit-in devant les brigades de gendarmerie en Kabylie. Ces actions avaient été engagées en signe de protestation contre les autorités, qui devaient discuter ce jour-là des revendications des Kabyles avec des délégués «dialoguistes» non mandatés par la population, selon la CIADC. Devant l’absence des délégués de la CIADC, qui refusent de dialoguer avec le pouvoir tant que le président Abdelaziz Bouteflika n’aura pas accepté publiquement leurs revendications, le chef du gouvernement Ali Benflis, de guerre lasse, a décidé de les contourner en rencontrant des délégués partisans du dialogue, se présentant comme des «citoyens libres». Dénoncés par la Coordination des tribus et villages comme des délégués «Taïwan» (symbole de la contrefaçon), ces derniers sont désormais «mis en quarantaine» et désignés à la vindicte populaire. Le domicile de l’un d’entre eux a été saccagé, selon Le Quotidien d’Oran, qui présume qu’«une telle situation conduirait inévitablement la Kabylie à une spirale de violence sans fin». Le journal craint aussi une «guerre qui finira par emporter toute la région dans l’embrasement». La rencontre de jeudi autour du chef du gouvernement s’est achevée par la création de quatre ateliers pour la «mise en œuvre» d’une plate-forme de revendications adoptée le 11 juin à el-Kseur. La plate-forme d’el-Kseur contient 15 revendications principales qui sont «non négociables», selon les radicaux des âarchs. Parmi celles-ci figurent notamment la reconnaissance du tamazight (la langue berbère) et la prise en charge des victimes des émeutes qui ont fait une soixantaine de morts et plus de 2 000 blessés à la fin du printemps, selon des sources officielles. Selon la CIADC, le bilan est de 106 morts et 6 000 blessés, dont 2 000 «handicapés à vie». La plate-forme exige également le départ des gendarmes de Kabylie, accusés de provocation et de brutalités par les âarchs, ainsi qu’un plan socio-économique d’urgence pour résorber le chômage dans cette région pauvre et déshéritée.
Les émeutes ont repris ces derniers jours en Kabylie où des manifestants ont dénoncé la tentative des autorités de dénouer la crise qui secoue leur région depuis le mois d’avril avec des délégués «non mandatés» par la population. Quatre émeutiers ont été blessés par balles lundi à el-Kseur près de Béjaïa (260 km à l’est d’Alger), la capitale de la Petite...