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Actualités - ANALYSES

Diplomatie - Propositions pour une action arabe efficace

Les éternelles redites : les Arabes doivent s’unir pour faire front à Israël. C’est ce que souligne un diplomate en poste à Beyrouth. Au moment même où les ministres arabes des Affaires étrangères annonçaient le report sine die, c’est-à-dire l’annulation, de leur réunion spéciale sur la Palestine. Sous prétexte de laisser sa chance à l’initiative américaine. Et plus probablement, pour éviter que les conflits entre durs et modérés n’éclatent au grand jour. Donc, comme le déplore l’ambassadeur cité, l’on continue dans le camp arabe, qui se présente en ordre dispersé, à se contenter de vagues communiqués dénonçant les agressions israéliennes contre le peuple palestinien. Et réclamant l’application des principes de Madrid comme des résolutions de l’Onu. Mais pourrait-il en être autrement ? Le diplomate répond par l’affirmative. En avançant les propositions suivantes : – Relancer le Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il assume ses responsabilités en contraignant Israël à appliquer ses résolutions, tout comme il le fait pour d’autres pays comme l’Irak. – Appeler les États-Unis à imposer un règlement pacifique entre les Arabes et les Israéliens, en base des principes de Madrid confirmés par le président Bush et M. Colin Powell. À savoir la paix moyennant la terre, via l’application des résolutions 425, 242 et 338 de l’Onu. La partie qui refuserait un arrangement en subirait les conséquences. Si les radicaux comme le Hamas et le Jihad islamique devaient continuer à faire obstacle à la paix, l’Autorité palestinienne, soutenue par l’ensemble du camp arabe, entreprendrait de les neutraliser pour de bon. – Recommander le déploiement de forces internationales ou arabes qui veilleraient à l’application en Cisjordanie de l’accord de cessez-le-feu, en vue de la reprise des négociations de paix. – Rétablir un strict boycott économique arabe d’Israël, même de la part des pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec cet État. D’ailleurs, ces rapports doivent être suspendus tant que Sharon poursuit sa politique d’agression sans vouloir entendre personne. Expérience décevante vécue récemment par le ministre égyptien des Affaires étrangères qui est retourné bredouille d’une démarche d’apaisement effectuée auprès du gouvernement israélien dirigé par l’ancien général. Cette panoplie de résolutions, les États arabes sont-ils prêts à s’entendre pour l’adopter ? Peuvent-ils se montrer pour une fois cohérents et sérieux ? Sont-ils capables de manifester assez de détermination pour impressionner Israël, en facilitant du même coup les efforts de médiation déployés par les USA, l’UE et la Russie ? On peut en douter. Car, pour le moment, les Arabes ne se rassemblent qu’autour de vagues généralités. Concrètement, nombre d’entre eux se fixent par rapport à la position de base des Américains. Qui pensent grosso modo que la lutte contre le terrorisme et l’arrêt du cycle de violence doivent nécessairement précéder la reprise du processus des négociations. Dans un tel cadre, il est évident que Sharon, qui veut justement éviter la paix, va poursuivre de plus belle ses actions et ses exactions. Poussant Arafat dans ses derniers retranchements, pour l’obliger à frapper d’une main de fer les radicaux palestiniens. Au risque de provoquer une guerre civile. Et si Abou Ammar ne s’exécute pas, Sharon lancerait des opérations de grande envergure. Ce qui réunifierait les Palestiniens contre lui, mais entraînerait une confrontation majeure aux conséquences incalculables. En tout cas, si Sharon devait sauter, il est probable que le processus de paix pourrait retrouver ses chances. Par contre, si Arafat devait être écarté, ce serait la confusion. Il y aurait sans doute une lutte interne pour sa succession. Et il n’est pas certain que l’Autorité palestinienne en sorte assez renforcée pour régler le problème fondamental des intégristes. Dès lors, des troubles pourraient éclater dans de multiples points de la région. À cause peut-être des Palestiniens expatriés qui auraient perdu l’espoir de voir se créer un État palestinien où ils pourraient retourner. Si cela devait se produire, Israël serait tenté de réaliser le vieux rêve de Sharon : instituer la Jordanie comme État de substitution pour les Palestiniens.
Les éternelles redites : les Arabes doivent s’unir pour faire front à Israël. C’est ce que souligne un diplomate en poste à Beyrouth. Au moment même où les ministres arabes des Affaires étrangères annonçaient le report sine die, c’est-à-dire l’annulation, de leur réunion spéciale sur la Palestine. Sous prétexte de laisser sa chance à l’initiative américaine. Et...