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Actualités - CHRONOLOGIES

ENVIRONNEMENT - Les résultats d’une étude de Green Line et de MEDSOS - L’expérience gréco-européenne au secours du littoral libanais

Comment développer de façon durable le littoral libanais, après les agressions de toutes sortes auxquelles il a été exposé ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une nouvelle étude établie par l’association Green Line et le réseau grec MEDSOS. Les résultats, annoncés samedi au siège de l’Ordre des ingénieurs, demeurent certes au stade de généralités. Mais ils ont le mérite, selon les conférenciers interrogés, de désigner du doigt les problèmes les plus urgents à la lueur des expériences grecques et européennes. D’autant plus que l’étude était accompagnée, selon eux, de projets sur le terrain, et que la coopération entre les deux ONG grecque et libanaise s’est avérée payante. Ce sont les responsables du projet, Nikos Chrysogelos, Salmane Abbas, Barbara Tomassini et Georges Kallis, qui ont exposé les résultats de leurs recherches en présence d’un représentant du ministre de l’Environnement, M. Antoine Ghorayeb, de l’ambassadeur de Grèce et d’un représentant de l’Ordre des ingénieurs, M. Loutfallah Hajj. M. Chrysogelos a expliqué que le projet, lancé en 1998 et financé par les Grecs (avec un budget de 40 000 drachmes), a officiellement pris fin, «ce qui ne nous empêche pas de poursuivre une coopération qui s’est avérée très fructueuse». Objectifs de la coopération : le développement durable de la côte libanaise, une sensibilisation écologique, la création d’un réseau gréco-libanais. M. Chrysogelos a expliqué que les informations avaient été collectées à partir de plusieurs sources et basées sur des observations sur le terrain. «Nous avons entrepris avec nos partenaires libanais de lancer un programme de sensibilisation écologique dans les écoles», a-t-il poursuivi. «Un matériel d’information environnementale est également mis à la disposition des adultes : diapositives, film vidéo… Par ailleurs, nous avons institué une coopération entre des hommes d’affaires libanais et grecs et nous avons organisé une visite de responsables de différents secteurs en Grèce». Les nombreux obstacles à l’implantation d’un plan de développement durable sur la côte libanaise ont été évoqués par M. Salmane. «Il faut savoir qu’aucun plan directeur n’a jamais été conçu pour le littoral libanais, d’autant plus que l’urbanisation y est excessive et chaotique et qu’une grande partie en est privatisée», a-t-il rappelé. «Après la guerre, la priorité a été donnée à la reconstruction, sans égards aux agressions qui se sont perpétuées sur le front de mer». Au nombre des obstacles cités par M. Salmane : le manque de transparence des autorités, qui hésitent encore à impliquer l’opinion publique dans les décisions. Comme difficultés d’ordre politique, il a évoqué le peu de prérogatives et de moyens dont dispose le ministère de l’Environnement et la nécessité d’inclure les considérations environnementales dans les décisions publiques. Enfin, revenant à l’écologie à proprement parler, M. Salmane a confirmé que l’eau potable, tout comme l’eau de mer ont un niveau de pollution supérieur à la normale, et provenant de différentes sources, comme l’ont prouvé les recherches. Il a suggéré la création d’un comité national pour un développement durable. Les priorités C’est à Mme Tomassini qu’est revenue la tâche d’exposer les priorités d’actions telles que dictées par les résultats de l’étude. «Les solutions que nous proposons ne sont pas nouvelles parce que les problèmes du Liban ne sont pas uniques», a-t-elle prévenu d’emblée. «Le développement durable signifie qu’il faut concilier entre les besoins sociaux, économiques et environnementaux», a-t-elle expliqué. À quoi cela correspond-il pour le Liban ? Selon Mme Tomassini, il faudrait suivre les étapes suivantes : suggérer un changement des matériels de production et des technologies, instaurer un système de mesure de l’impact environnemental des projets, porter assistance aux populations défavorisées parce que la pauvreté est l’une des causes majeures de dégradation écologique et que la protection de l’environnement crée des emplois locaux, et promouvoir la santé publique et les risques encourus du fait de la pollution. «Pour une gestion durable de la côte, il convient d’adopter une approche globale des problèmes», a-t-elle rappelé. Enfin, les solutions proprement dites, telles que proposées dans le cadre de l’étude, ont été exposées par M. Kallis, qui s’est continuellement référé aux expériences de la Grèce et d’autres pays d’Europe. Ne s’attardant pas sur les infrastructures indispensables pour la protection de la côte, «parce que des projets sont déjà en cours d’exécution au CDR», M. Kallis a souligné l’importance de bases de données concernant des paramètres de santé publique. «Il est vrai que ce processus est difficile et coûteux à implanter comme nous l’avons compris en Europe, mais il faut le faire graduellement afin que les citoyens soient informés des risques», a-t-il fait remarquer. Le libre accès de la population à toutes les plages, comme c’est le cas en Grèce, est un must. M. Kallis a également souligné la nécessité de la participation du public (une tâche ardue qui doit être réglementée par des mesures précises) et surtout l’éducation de la population. Enfin, il a souligné que, concernant l’implantation des lois à caractère environnemental, la Grèce a connu les mêmes obstacles que le Liban. Ce qui a permis une avancée dans le domaine, ce sont les critères sévères exigés par l’Union européenne.
Comment développer de façon durable le littoral libanais, après les agressions de toutes sortes auxquelles il a été exposé ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une nouvelle étude établie par l’association Green Line et le réseau grec MEDSOS. Les résultats, annoncés samedi au siège de l’Ordre des ingénieurs, demeurent certes au stade de généralités....