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Actualités - CHRONOLOGIES

Disparus - Manifeste des associations des droits de l’homme - Le pouvoir appelé à assumer - ses responsabilités

Plusieurs associations des droits de l’homme ont signé hier, au siège du syndicat de la presse, un véritable manifeste, le premier en son genre, sur la question des «disparitions forcées» au Liban, terme qui englobe aussi bien les personnes disparues qu’enlevées ou détenues. «La disparition forcée est un crime continu, et toute enquête sur un cas doit nécessairement aboutir à des résultats sur le sort de la personne disparue», selon les termes propres à la Déclaration pour la protection des personnes contre les disparitions forcées élaborée par l’Assemblée générale de l’Onu en 1972. Six ONG humanitaires spécialisées dans ce domaine, le Comité des parents de personnes enlevées et disparues, l’association Soutien aux Libanais détenus et exilés (Solide), le comité des parents de détenus dans les prisons syriennes, le Comité de soutien pour les prisonniers en Israël, l’Association libanaise pour les droits de l’homme (Aldhom) et l’Association pour la défense des droits et des libertés (Adel), ont organisé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont donné lecture de ce manifeste, lequel intervient au moment où échoit le mandat du comité créé par l’État pour recueillir les informations des parents de personnes disparues. À travers ce document commun et en présence des parents de détenus en Syrie et en Israël, les associations ont mis en exergue leur droit indiscutable à connaître le sort des Libanais disparus aux mains des différentes milices durant la guerre ou détenus dans les geôles israéliennes et syriennes. Fait notable et exceptionnel, puisque c’est la première fois que la question des détenus libanais en Syrie, jusque-là portée à bout de bras par quelques associations dans des actions unilatérales en raison du cachet tabou qui lui est accordé, est associée à la question des détenus en Israël ou des personnes disparues. Les participants ont d’ailleurs insisté sur la nécessité de garder la question «loin des intérêts politiques» et d’aller au-delà des aspects partiels ou sectaires, puisque «le problème concerne la société civile dans son ensemble, toutes les communautés, toutes les régions et toutes les formations politiques». Les ONG ont rappelé que la commission officielle présidée par le ministre Fouad es-Saad ne correspondait pas aux normes internationales requises, puisqu’elle est formée des responsables des services de sécurité et exclut toute présence de la société civile, à l’exception de l’Ordre des avocats. Cette commission n’aurait accepté, selon eux, que les plaintes des parents qui ont des preuves que leur fils est encore vivant, ce qui est contraire même à la mission qui lui est assignée. Les participants ont enfin et surtout appelé l’État à assumer ses responsabilités dans cette affaire, c’est-à-dire à dévoiler les circonstances des disparitions et à déployer tout ses efforts pour permettre leur retour dans les plus brefs délais. Ils ont également demandé au comité concerné de poursuivre ses recherches en fonction des plaintes déposées par les parents et à œuvrer avec tous les pays amis et les instances internationales pour faire la lumière sur ces disparitions. Le droit des proches à l’information continuelle, à travers des rapports périodiques, a également été évoqué. Parmi les associations et les formations politiques qui ont manifesté leur appui en signant le document : Amnesty International qui, par la voix de sa secrétaire générale, a appelé l’État libanais à assumer ses responsabilités dans le cas des prisonniers en Syrie, Nouveaux droits de l’homme (NDH), l’Association libanaise pour la démocratie des élections, le syndicat de la presse, le Mouvement culturel – Antélias, l’Association palestinienne pour les droits de l’homme et le Renouveau démocratique de M. Nassib Lahoud. À noter que toutes les associations civiles et les partis politiques sont invités à signer le document.
Plusieurs associations des droits de l’homme ont signé hier, au siège du syndicat de la presse, un véritable manifeste, le premier en son genre, sur la question des «disparitions forcées» au Liban, terme qui englobe aussi bien les personnes disparues qu’enlevées ou détenues. «La disparition forcée est un crime continu, et toute enquête sur un cas doit nécessairement...