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Actualités - ANALYSES

dossier régional - Comment atténuer les effets de l’explosion en Cisjordanie ? - Possible reprise des pourparlers sur le volet jumelé syro-libanais

Au moment où les affrontements entre Israéliens et Palestiniens atteignent un point de non-retour, les grandes capitales cherchent une issue de secours. Une dérivation qui puisse sauver ne serait-ce que le principe du processus de paix. Dans cet esprit, des sources diplomatiques croient pouvoir prédire une prochaine reprise des pourparlers syro-israéliens sur le Golan. Et par voie de conséquence directe, puisqu’il y a jumelage, sur le contentieux libano-israélien. C’est-à-dire sur Chebaa comme sur les prisonniers libanais détenus en Israël, sur la question des eaux du Hasbani ou le problème des réfugiés palestiniens. Le fait est que le facteur de simultanéité entre le dossier palestinien et le volet syrien, encore défendu il y a quelques semaines par les médiateurs, ne paraît plus envisageable. Car l’horizon semble désormais totalement bouché du côté palestino-israélien. L’on en est même à craindre fortement une guerre régionale généralisée. Pour prévenir un tel péril, il faut donc mettre le paquet pour un redémarrage des discussions syro-israéliennes, soulignent ces sources. En avouant qu’un tel cheminement, presque forcé à leur avis, correspond en réalité à la ligne toujours prônée par les Israéliens. Qui préfèrent dissocier autant que faire se peut les arrangements avec les voisins arabes. Une option à laquelle les USA, principaux parrains du processus, devraient se rabattre sans tarder pour sauver les meubles. En d’autres termes, l’objectif même de Madrid, une paix globale, semble dorénavant hors de portée. Selon les mêmes diplomates, Washington mais aussi Tel-Aviv délivrent actuellement des signes laissant penser qu’ils ne souhaitent pas laisser le volet syro-libanais paralysé en attendant une solution sur le front palestinien. Bien entendu, la cause palestinienne restant au cœur du conflit israélo-arabe, une paix véritable ne saurait être conclue avant que cette question ne soit résolue. Mais, affirment ces sources, des arrangements syro-israéliens déterminés permettraient de relâcher suffisamment la tension en ouvrant la voie à un règlement sur le front palestinien. Une entrée en matière, pour ainsi dire. Qui, cependant, n’interviendrait pas avant un certain délai. Car les USA veulent d’abord voir si Sharon va réussir ou non à neutraliser, par la guerre livrée à cet effet à Arafat, le Hamas et le Jihad islamique. Autrement dit, s’il va parvenir à éteindre l’intifada. Ce n’est qu’après le constat de son échec, très probable selon ces sources, que les Américains se résigneraient à axer leurs efforts sur une reprise des pourparlers syro-israéliens. Un dossier qui offre l’avantage d’une certaine facilité. C’est du moins ce que les Américains semblent croire, peut-être à tort. En s’imaginant que Sharon, ou son successeur, restituerait sans trop rechigner le Golan à la Syrie. C’est qu’avant l’avènement du boutefeu sioniste, le litige s’était trouvé circonscrit à un espace réduit autour du lac de Tibériade. Le compromis envisagé serait de laisser provisoirement cette enclave sous la garde des Nations unies, en attendant que la normalisation progressive des relations bilatérales entre Damas et Tel-Aviv permette une entente sur ce point de souveraineté territoriale. Du côté du Liban, le retrait de Chebaa se ferait automatiquement une fois que le Golan serait rétrocédé à la Syrie. La résistance libanaise active n’aurait plus lieu d’être. Les frontières libano-israéliennes seraient définitivement retracées et les prisonniers libanais rendus. Quant aux réfugiés palestiniens, leur problème resterait lié aux négociations israélo-palestiniennes dites de la phase finale. Étant entendu que si d’aventure le Hezbollah devait poursuivre ses actions, sous prétexte qu’il faut aussi libérer les détenus palestiniens sinon Jérusalem, il serait définitivement considéré comme terroriste. Avec tout ce que cela pourrait impliquer comme riposte. Si par contre le parti devait jouer le jeu, il aurait droit à une reconnaissance US comme formation politique régulière. Et l’on oublierait les poursuites engagées contre certains de ses membres pour des actions antérieures. Bien entendu, il faut encore voir ce qu’Israël compte faire pour sa part. Il est en effet possible qu’il lâche Chebaa mais pas le Golan. Auquel cas le Hezbollah poursuivrait probablement ses opérations, au titre du jumelage ou du soutien à l’intifada palestinienne. Et si la Syrie est d’accord avec cette ligne, le Liban ne serait pas en mesure de mettre le Hezb au pas, quelles que soient les conséquences en termes de représailles.
Au moment où les affrontements entre Israéliens et Palestiniens atteignent un point de non-retour, les grandes capitales cherchent une issue de secours. Une dérivation qui puisse sauver ne serait-ce que le principe du processus de paix. Dans cet esprit, des sources diplomatiques croient pouvoir prédire une prochaine reprise des pourparlers syro-israéliens sur le Golan. Et par voie...