« Ceux qui font des affaires avec le terrorisme ne feront pas d’affaires avec les USA », a déclaré le président américain - Bush gèle les avoirs de plusieurs organisations - accusées de soutenir le Hamas

Les États-Unis ont annoncé mardi le gel des avoirs d’une organisation caritative américaine et de deux groupes à l’étranger accusés de fournir des fonds au mouvement de la résistance islamique palestinien Hamas. «Le message est celui-ci : ceux qui font des affaires avec le terrorisme ne feront pas d’affaires avec les États-Unis, ni avec ceux que les États-Unis peuvent toucher», a déclaré le président George W. Bush à la Maison-Blanche. Le gel des avoirs concerne une organisation caritative basée au Texas, la Holy Land Foundation for Relief and Development, suspectée d’aider le Hamas à recruter et à former des kamikazes pour s’attaquer à des cibles israéliennes. Il concerne également la Banque internationale el-Aqsa et un groupe d’investissements, Beit el-Mal Holdings Company, installés dans les territoires palestiniens. La police fédérale a perquisitionné les bureaux de la fondation dans plusieurs États, notamment au Texas (Sud), en Californie (Ouest), dans le New Jersey (Est) et l’Illinois (Nord). Ils ont récupéré des archives de l’organisation, qui aurait recueilli 13 millions de dollars l’an dernier grâce à son statut non imposable, ont indiqué des responsables américains. La fondation Holy Land a reçu des fonds d’un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a affirmé de son côté l’attorney général (ministre de la Justice) John Ashcroft qui se trouvait aux côtés de M. Bush. Selon lui, cette organisation a reçu «la plupart de ses fonds de départ de Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du Hamas, qui, selon la justice américaine, est directement lié au terrorisme». « Le filet se resserre » M. Bush, qui a déclaré la guerre contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre à New York et Washington, a estimé que «le groupe Hamas obtient ici, aux États-Unis, la plupart des fonds qu’il utilise pour payer ses assassinats à l’étranger». «L’argent recueilli par la Fondation (Holy Land) est utilisé par le Hamas pour financer des écoles où des enfants sont endoctrinés pour devenir de futurs kamikazes, et également pour recruter des volontaires kamikazes et soutenir leurs familles», a-t-il ajouté. L’organisation a nié ces accusations. Un responsable américain avait précédemment indiqué que le président prévoyait de prendre ces mesures depuis un certain temps, mais a accéléré le processus après les attentats du week-end dernier en Israël. Le Hamas a en effet revendiqué trois attentats, à Jérusalem et à Haïfa, ainsi qu’une attaque à Gaza, qui ont fait un total de 31 morts et plus de 200 blessés. Le secrétaire au Trésor Paul O’Neill et l’attorney général John Ashcroft entouraient le président lors de cette annonce concernant le front financier de la guerre contre le terrorisme, qui vise particulièrement Oussama Ben Laden et son réseau el-Qaëda, tenus pour responsables des attentats du 11 septembre. Paul O’Neill a noté que, jusqu’à présent, les gouvernements impliqués dans cette lutte ont réussi à geler 61 millions de dollars appartenant au réseau el-Qaëda et à ses protecteurs, le régime afghan des talibans. Il a également précisé que la fondation «se déguise sous la forme d’une organisation charitable» alors que sa principale mission est de regrouper des fonds à destination du Hamas, «une organisation terroriste de portée mondiale». M. Bush, qui a rencontré dimanche le Premier ministre Ariel Sharon, a déclaré que cette action était «encore une étape de la lutte contre le terrorisme, mais pas la dernière». «Il existe d’autres groupes de terroristes qui ont des réseaux internationaux, et d’autres organisations qui cherchent à les aider. Le filet se resserre et aujourd’hui, il est devenu plus étroit», a-t-il déclaré.