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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres - Réunion consacrée à l’EDL, à l’UL et à l’Administration en général - Lahoud fait pencher la balance en faveur des professeurs

À quelque chose malheur est bon. La pénurie d’électricité enregistrée ces derniers temps à cause d’une rupture du stock de carburants va précipiter, semble-t-il, le processus de nominations administratives. C’est l’une des principales résolutions du Conseil des ministres réuni hier sous la présidence du chef de l’État, et dont une bonne partie a été consacrée à la crise au sein de l’EDL. Par ailleurs, dans une démarche d’équité et un souci de crédibilité dont il a rarement fait preuve, le Conseil des ministres a approuvé, contre l’avis du ministre des Finances, l’alignement du calcul des indemnités des professeurs de l’Université libanaise sur celui du personnel administratif. Le chef de l’État a souligné que cette mesure se justifie du fait qu’«il est injuste que, dans une même institution, il existe deux régimes de retraite différents». «Cette revendication était l’une des principales causes de la grève des professeurs de l’UL, au début de l’année, a-t-il fait valoir. Les professeurs ont respecté leurs engagements et ont arrêté leur grève. À nous de respecter les nôtres». Véritable petite révolution, le chef de l’État a par ailleurs insisté pour que l’Université libanaise retrouve une partie de son autonomie, comme le souhaitent les professeurs. Il a demandé et obtenu, toujours contre l’avis du ministre des Finances, le respect du règlement qui accorde au conseil de l’Université le droit de passer des contrats à l’heure avec de nouveaux professeurs. Depuis 1979, ces contrats étaient approuvés par le Conseil des ministres. Pas de « bouc émissaire » Longuement examinée, la crise de l’EDL a donné lieu à des prises de position contrastées de la part des ministres. Toutefois, le président de la République s’est opposé à la révocation du directeur général de l’EDL, Georges Mouawad, exigée par le ministre de l’Énergie, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, et ce pour deux raisons. Dans la forme, le chef de l’État a fait valoir que les questions soulevées hors de l’ordre du jour doivent être approuvées d’un commun accord entre le président de la République et le président du Conseil. Or, la décision de débattre de cette question a été prise mercredi soir, veille du Conseil des ministres, par le ministre de l’Énergie, au cours d’une visite au domicile du chef du gouvernement. Par ailleurs, sur le fond, plusieurs ministres, et notamment ceux de la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt, ont fait valoir que la responsabilité de la pénurie est «partagée» et ne saurait être attribuée au seul directeur général de l’office. Allant dans le même sens, le chef de l’État a refusé de traiter M. Georges Mouawad en «bouc émissaire» d’une crise qui date depuis des années. «Nous sommes tous responsables, à commencer par moi et jusqu’au dernier fonctionnaire, a été jusqu’à déclarer le chef de l’État. Je ne protège personne, l’essentiel, c’est que les abonnés reçoivent le courant». Tout le monde a convenu, toutefois, que cette affaire souligne l’urgence d’un train de nominations administratives. Le président Lahoud a formulé le souhait que le train de nominations soit achevé avant la période des fêtes, tout en invitant les ministres à suivre son exemple et à faire preuve d’un désintéressement parfait dans ce domaine. «Je n’ai pas de candidats, et je n’ai de veto sur personne», a-t-il souligné, mettant les ministres au défi de prouver le contraire. «Si le président n’a pas de candidats, personne d’autre ne devrait avoir de préférés. Et toute décision de révocation d’un fonctionnaire doit être clairement justifiée», a-t-il conclu à ce sujet. Pour sa part, le chef du gouvernement a demandé aux ministres de faire connaître leurs préférences avant la fin de la semaine, soulignant que le Conseil de la Fonction publique attend depuis un mois qu’ils se prononcent sur le sujet. Au moment de quitter le siège du Conseil des ministres, en compagnie du chef du gouvernement, et à la demande de ce dernier, le ministre de l’Énergie a déclaré que «le train de nominations commencera la semaine prochaine, et commencera par l’EDL». L’affaire Mar Roukoz Par ailleurs, des ministres ont été informés de l’affaire de la violation du campus de l’Esib à Mar Roukoz par des agents de sécurité. Cette affaire a été classée par le ministre de l’Intérieur, qui a reconnu qu’il y a eu «erreur» et a sanctionné les trois officiers des Forces de sécurité intérieure qui en assument la responsabilité. Fait remarquable, Bahige Tabbarah, ministre d’État dans le gouvernement actuel et ancien ministre de la Justice, a confirmé que l’entrée des agents de l’ordre sur un campus universitaire est soumise à des conditions qui n’ont pas été respectées. Le Conseil des ministres s’est réuni le matin, en raison du jeûne de ramadan, rompu par un repas au coucher du soleil. Voici par ailleurs les résolutions les plus importantes du Conseil des ministres : – Approbation du projet de création d’un ministère de la Croissance administrative. – Approbation d’un projet de loi relatif au calcul des indemnités des professeurs de l’Université libanaise, une revendication de longue date qui satisfait le corps professoral de l’UL. – Approbation de trois projets de loi autorisant le gouvernement à financer l’achat d’équipements et l’achèvement des travaux du nouveau campus de l’UL. – Approbation d’une étude d’exécution d’un pont enjambant l’autoroute entre Nahr el-Kelb et Maameltein. Le Conseil des ministres a également pris note de la décision, prise par le conseil central de sécurité, d’interdire toute culture de narcotiques (haschisch et pavot), dans la Békaa, à partir de l’année prochaine, sous quelque prétexte que ce soit. Tirer les leçons de ses erreurs Au cours de la session questions-réponses qui a suivi, le ministre de l’Information Ghazi Aridi a précisé que la question de l’électricité «a occupé la plus grande partie du Conseil des ministres» et que «la crédibilité du gouvernement y est engagée». À l’instar de ce qui a été fait pour la MEA et le téléphone mobile, une étude exhaustive va être faite sur l’EDL, a-t-il annoncé, qui permettra de poser un «diagnostic définitif» sur ses chances de relèvement. Un appel d’offres sera lancé en ce sens. Au sujet des accusations de M. Beydoun contre le directeur général de l’EDL, M. Aridi a dit : «C’est son avis. Pour ma part, je ne pense pas que Georges Mouawad soit seul responsable ou que le conseil d’administration soit seul responsable. C’est tous à la fois, le ministère, le conseil d’administration et le directeur général qui sont conjointement responsables». Au sujet du règlement de la pénurie d’électricité, M. Aridi a précisé que «c’est l’affaire de 48 heures». Au sujet de l’affaire de l’Esib, le ministre de l’Information a souligné que les agents de l’ordre «ne peuvent pas agir comme bon leur semble, sans en référer à l’autorité politique, et la compromettre dans une polémique dont on se passerait volontiers. Des comptes ont été demandés. C’est positif. Il faut tirer les leçons de nos fautes. C’est la meilleure preuve que les choses ne sont pas laissées à l’abandon».
À quelque chose malheur est bon. La pénurie d’électricité enregistrée ces derniers temps à cause d’une rupture du stock de carburants va précipiter, semble-t-il, le processus de nominations administratives. C’est l’une des principales résolutions du Conseil des ministres réuni hier sous la présidence du chef de l’État, et dont une bonne partie a été consacrée à...