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Actualités - CHRONOLOGIES

CORRESPONDANCE - Aux USA, l’apprentissage des « kawaed » pour mieux connaître la « qaïda »

L’espagnol, l’anglais, l’italien et le russe «sans peine», c’était la fameuse méthode «Assimil» des temps heureux où l’on apprenait les langues pour les pratiquer en vacances. Puis, autres temps, autres mœurs : dans une première phase, on s’initie à un parler étranger pour faire des affaires et, aujourd’hui, on fait mieux puisqu’on se sert du multilinguisme comme arme d’autodéfense. C’est ainsi que les Américains sont en train de se mettre studieusement à l’étude de l’arabe. Pour essayer de mieux comprendre l’esprit et les motifs de leur supposé agresseur, après la catastrophe du 11 septembre. Les écoles, les universités et autres centres spécialisés ont enregistré des demandes accrues pour l’apprentissage de la langue d’al- Moutanabi. Une étude à ce sujet révèle notamment qu’à l’Université de Chicago, les inscriptions à ces cours ont augmenté de 70 %. Les cours sur l’islam et les relations internationales sont aussi très courus. L’Université de Virginie est en train de mettre sur pied, pour 2002, tout un programme couvrant la culture du monde arabe. L’intérêt pour cette partie du monde avait percé quelque temps avant la destruction du World Trade Center. À noter aussi, qu’à part les Américains de souche, les enfants et les petits-enfants d’émigrants arabes ont eux aussi voulu en savoir plus, et sur leur patrimoine et sur ce qui se passe actuellement sur la terre de leurs ancêtres. Même préoccupation à l’Université du Maryland où un cours d’histoire, prévu pour l’an prochain et portant sur «la guerre et la paix dans l’islam», affiche déjà complet. À Washington, capitale fédérale, lieu de rencontre de la politique du monde et grande concentration de «Think Tank» (centres de recherches), on se bouscule davantage pour accéder à des cours d’arabe car les candidats y voient là une manière d’accéder à de postes d’avenir dans les secteurs privé et public : traducteurs, analystes et conseillers. Les professeurs d’arabe ont pris la peine d’expliquer aux étudiants que l’apprentissage de cette langue est loin d’être un jeu d’enfant et qu’il leur faut approximativement trois ans de travail assidu pour arriver à lire un journal. Ils doivent aussi savoir que l’alphabet (28 consonnes) est tout autre que l’alphabet latin, qu’il existe dans ce dernier des lettres (p et v) n’ayant pas leur équivalent en arabe et que les mots s’écrivent de droite à gauche. Quant aux voyelles, elles relèvent d’un système de points placés au haut ou au bas des lettres. Autre précision côté fond. La langue abonde en symboles et significations mystiques, ce qui a fait dire que «le persan est la langue du paradis et l’arabe la langue de Dieu». Par ailleurs, selon la tradition populaire, l’ange Gabriel aurait appris à Adam à parler en arabe, devenu l’expression utilisée au paradis. On comprend que, dans ce contexte arabisant, la cote des enseignants de cette langue soit en hausse. Côté élèves, on ne semble pas rebuté par la richesse du vocabulaire et la complexité des «kawaed» (grammaire), obsédé que l’on est de comprendre le comment et le pourquoi de la redoutable «qaïda».
L’espagnol, l’anglais, l’italien et le russe «sans peine», c’était la fameuse méthode «Assimil» des temps heureux où l’on apprenait les langues pour les pratiquer en vacances. Puis, autres temps, autres mœurs : dans une première phase, on s’initie à un parler étranger pour faire des affaires et, aujourd’hui, on fait mieux puisqu’on se sert du multilinguisme...