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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Le patriarche maronite s’inquiète de l’exode massif des Libanais - Sfeir a clôturé hier sa tournée en Europe et en Amérique latine - -

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a clôturé hier soir sa tournée pastorale, qui aura duré près de deux mois et a englobé l’Italie, la France, l’Uruguay, l’Argentine et le Mexique. À la veille de son départ de Mexico, il a fait part de ses inquiétudes en raison de «l’émigration massive des Libanais causée par des difficultés économiques et politiques» dans leur pays. Durant son périple en Europe et en Amérique latine, le cardinal Sfeir a rencontré les présidents de quatre pays, les gouverneurs d’une dizaine d’États, en Uruguay, en Argentine et au Mexique, sans compter l’inauguration d’une cathédrale, de plusieurs églises et ses rencontres innombrables avec la communauté libanaise en général et maronite en particulier de la diaspora. C’est à bord d’un jet privé appartenant au millionnaire d’origine libanaise Jose Abed que le prélat maronite est arrivé jeudi à Chihuahwa, une région au nord du Mexique, considérée comme le prolongement du Texas. Il a été notamment accueilli à l’aéroport de la ville par un représentant du gouverneur Patricio Martinez Garcia et par le chef de la municipalité Jorge Barousse. Dans la capitale de l’État qui compte près d’un million d’habitants, vivent près de 250 familles d’origine libanaise, des Méouchy, des Abdo, des Rouhana, des Attié, des Dagher, des Assly, bref autant de noms aux consonances familières à des milliers de kilomètres de leur patrie d’origine. Dans ces lieux lointains, le patriarche a posé la première pierre d’une église maronite qui sera construite dans la ville sur une superficie de 5 000 mètres carrés. Après la cérémonie, Mgr Sfeir a été reçu par le gouverneur de la ville, avec qui il a notamment évoqué la situation de la colonie libanaise. Puis, lors d’une conférence de presse donnée au siège de la municipalité de Chihuahwa, le patriarche a répondu aux questions des journalistes qui ont notamment voulu savoir ce qu’il pensait du jihad. Le patriarche a répondu avec sa délicatesse habituelle, précisant que «le jihad est reconnu par le Coran et est considéré comme une guerre sainte, déclarée lorsque les musulmans se sentent menacés par un problème commun. Aujourd’hui, je ne sais pas dans quelle mesure ils sont effectivement tous d’accord pour le déclarer». En réponse à une question sur les conflits actuels au Moyen-Orient, Mgr Sfeir a répété qu’il était contre la violence, précisant que celle-ci ne résout pas les problèmes. Le dialogue : tel est à ses yeux l’unique moyen de parvenir à un règlement. Du reste, le prélat maronite estime que le conflit ne peut plus se limiter à une région en particulier, «du moment que l’ennemi est devenu invisible» et que la raison de ce conflit est justement «le fossé qui se creuse entre pauvres et riches». Loin du cardinal Sfeir l’idée qu’il faille aux pauvres l’argent des riches. Il rappelle à cet égard que «l’expérience du système communiste a échoué». «Il faut donc, dit-il, inventer un nouvel ordre mondial au sein duquel les peuples sentiraient que leur dignité est respectée en tant que fils de Dieu». Invité à dresser un bilan de sa longue tournée en Europe et en Amérique latine, Mgr Sfeir a déclaré : «Notre visite à ces pays était pastorale. Elle visait essentiellement à ranimer la foi dans le cœur des gens, et des maronites en particulier. Il fallait aussi rappeler à ces derniers le souvenir de leur patrimoine, de leur spiritualité et de leur rite, de manière à les rattacher d’abord à leur Église puis à leur patrie».
Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a clôturé hier soir sa tournée pastorale, qui aura duré près de deux mois et a englobé l’Italie, la France, l’Uruguay, l’Argentine et le Mexique. À la veille de son départ de Mexico, il a fait part de ses inquiétudes en raison de «l’émigration massive des Libanais causée par des difficultés économiques et politiques» dans...