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Parlement 2009 - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Libertés publiques - Des membres des FSI font irruption sur le campus de Mar Roukoz (ESIB) - Abou dénonce la violation de l’enceinte - universitaire et décrète une grève pour lundi

Signe des temps... Les forces de l’ordre ont célébré cette année la fête de «l’Indépendance» à leur manière. Elles ont fait irruption dans la nuit de mardi à mercredi dans le campus des sciences et technologies de l’Université Saint-Joseph, à Mar Roukoz (ESIB), où elles ont déchiré des photos, des affiches et même des drapeaux libanais qui avaient été accrochés sur des panneaux par les étudiants à l’occasion de la fête... de l’Indépendance. Les photos se rapportaient au tabassage dont avaient été victimes des étudiants devant le Palais de justice au début du mois d’août. Quant aux affiches, elles réclamaient, notamment, l’application de la résolution 520 du Conseil de sécurité concernant le retrait de toutes les forces étrangères du territoire libanais. La célébration du 22 novembre telle que conçue sur le campus de Mar Roukoz n’était ainsi visiblement pas du goût des responsables de certains services de sécurité, parce que non conforme à la «ligne orthodoxe» du pouvoir en place. Réclamer une indépendance sans faille et dénoncer, pour l’occasion, les violations des libertés publiques ne devraient pas figurer, aux yeux de certains responsables, au registre des festivités du 22 novembre. Mais parallèlement à la signification politique du geste des forces de l’ordre, l’action de celles-ci constitue aussi une grave atteinte au principe d’inviolabilité d’un campus universitaire privé – intervenue, de surcroît, en pleine nuit et sans en avertir au préalable la direction de l’université. Cette irruption nocturne dans les bâtiments de la branche de l’USJ à Mar Roukoz été vivement condamnée dans les milieux universitaires, politiques et estudiantins. Le recteur de l’USJ, le père Sélim Abou, a publié à ce propos le communiqué suivant : «Le mercredi 21 novembre 2001, des éléments des Forces de sécurité intérieure ont pénétré à 1 heure du matin sur le campus des sciences et technologies à Mar Roukoz, à Mkallès, sous le prétexte de rechercher des affiches et des banderoles interdites. Une demi-heure plus tard, ils sont revenus en prétendant être munis d’un mandat du procureur général et ont saisi les drapeaux libanais, les banderoles et les affiches préparées à l’occasion de la fête de l’Indépendance. Ce comportement irresponsable et condamnable, qui s’inscrit dans une longue série d’actions répressives, constitue une menace grave à l’encontre des libertés au Liban. En signe de protestation contre la violation de l’enceinte universitaire, la direction de l’Université a décidé de décréter une grève générale, dans toutes les institutions et sur tous les campus, le lundi 26 novembre 2001». Il convient d’indiquer que c’est la première fois depuis une vingtaine d’années que le rectorat de l’USJ s’implique aussi directement dans la condamnation du comportement des forces de l’ordre, notamment pour ce qui a trait aux atteintes aux libertés publiques. C’est également la première fois depuis longtemps que le rectorat proclame directement une grève générale sur tous les campus de l’USJ pour dénoncer l’action des forces de sécurité. Commentant l’affaire de Mar Roukoz, le député Boutros Harb a vivement condamné l’irruption des FSI en pleine nuit sur le campus, soulignant qu’un tel comportement «est contraire aux législations en vigueur et représente un retour aux erreurs que nous avions dénoncées lors du tabassage des étudiants par les forces de sécurité devant le Palais de justice». M. Harb a demandé au gouvernement de dévoiler les responsables de cette violation de l’enceinte universitaire et de prendre à leur encontre les mesures qui s’imposent. «Nous ne devons pas nous contenter de réprouver de tels actes sans réclamer des comptes à ceux qui se sont rendus coupables de cette atteinte aux dispositions de la Constitution et des lois en vigueur, a déclaré M. Harb. Nous devons prendre les mesures qui s’imposent à l’égard des responsables afin que cessent les abus de pouvoir et les répressions des libertés sous prétexte de préserver la sécurité. En quoi la sécurité serait-elle menacée si des citoyens usent de leur droit d’expression pour critiquer la situation présente et réclamer la liberté et la souveraineté ?»
Signe des temps... Les forces de l’ordre ont célébré cette année la fête de «l’Indépendance» à leur manière. Elles ont fait irruption dans la nuit de mardi à mercredi dans le campus des sciences et technologies de l’Université Saint-Joseph, à Mar Roukoz (ESIB), où elles ont...