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Actualités - CHRONOLOGIES

Dossier Régional - Hammoud réaffirme la nécessité d’un règlement global - Beyrouth juge incomplète la nouvelle approche US

Le Liban a exprimé quelques réserves sur la «vision» de Washington pour mettre fin à la violence dans la région et pour relancer le processus de paix. Les principales se rapportent à l’absence de toute allusion au sort des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil et aux volets libanais et syrien des pourparlers avec Israël. L’essence de cette «vision», exposée par le secrétaire d’État américain, Colin Powell, lundi, a été communiquée hier par l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, au chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud – qui l’a jugée «incomplète», selon des sources politiques bien informées – puis au chef du gouvernement, Rafic Hariri. M. Battle a été reçu en début de matinée au palais Bustros, pour un entretien de quarante minutes avec le ministre des Affaires étrangères qu’il a informé de la volonté de M. Powell de dépêcher dans la région son assistant pour les affaires du Moyen-Orient, William Burns, et son conseiller spécial, le général à la retraite, Anthony Zinni. L’entretien s’est déroulé en présence des directeurs des affaires politiques et des affaires internationales au palais Bustros, Nagi Abi Assi et Gebrane Soufane, et de Mme Antonina Perry, conseillère politique à l’ambassade des États-Unis. Le diplomate américain s’est abstenu de toute déclaration à la presse à sa sortie du palais Bustros. M. Hammoud, pour sa part, a annoncé que son hôte lui a remis un résumé du discours prononcé lundi par le secrétaire d’État américain à l’université de Louisville, au Kentucky, au sujet du processus de paix et de la «vision» américaine de deux États, palestinien et israélien, vivant en paix. Aux journalistes, le chef de la diplomatie a expliqué que pour être réalisée, la nouvelle approche américaine nécessite le concours simultané de quatre parties, Washington, Moscou, l’Union européenne et l’Onu. « Chaque chose en son temps » Prié de dire si elle est réalisable, M. Hammoud a répondu : «Chaque chose en son temps», avant de poursuivre : «Nous prenons au sérieux les propos (de M. Powell) mais ce sont les actes que nous jugerons. Il est impératif de résoudre le conflit régional sur base des principes établis à Madrid et que le règlement envisagé soit global, sinon il ne sera pas réalisé dans un proche avenir, alors que la situation dans la région commande un règlement rapide. Un retard n’est pas dans l’intérêt d’une paix juste et globale». Le ministre a précisé dans ce cadre que M. Battle lui a fait savoir qu’aucun calendrier n’a été prévu pour la mise en application du plan américain. «Mais je lui ai fait remarquer que la situation ne tolère plus un délai de dix nouvelles années», a-t-il ajouté, en allusion à la dizaine d’années qui se sont écoulées depuis la tenue de la conférence de Madrid qui avait lancé le processus de paix en 1991. Citant M. Battle, le chef de la diplomatie a indiqué que l’Administration américaine reste attachée au principe de la terre contre la paix et à l’application des résolutions internationales 242 et 338 et qu’elle accorde un intérêt aux volets libanais et syrien des négociations de paix avec Israël. M. Hammoud a aussi confirmé que l’émissaire américain, William Burns, visitera le Liban au cours de la tournée qu’il effectuera dans la région, mais sans le général Zinni. De sources politiques, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, on a indiqué hier que l’ambassadeur américain était chargé de communiquer aux autorités libanaises, le volet du discours de M. Powell se rapportant à l’édification d’un État palestinien à côté de l’État israélien. Selon ces sources, M. Battle a fait savoir à son hôte qu’il est chargé de lui transmettre le texte et de lui présenter son contenu, sans lui demander s’il soutient le plan américain prévu pour la paix dans la région. Il n’en demeure pas moins que M. Hammoud a formulé plusieurs remarques sur la «vision» américaine de paix régionale, a-t-on ajouté de mêmes sources. Il a en effet voulu connaître la place réservée par Washington au règlement du dossier des réfugiés palestiniens et le plan prévu à ce niveau. La réponse de l’ambassadeur l’a sans doute laissé sur sa faim puisque M. Battle s’est contenté d’indiquer qu’il y a «une allusion» à ce dossier. C’est ce qui explique sans doute la réserve reflétée dans les réponses du ministre aux questions de la presse, au terme de l’entretien. Le chef de la diplomatie a également obtenu une réponse vague lorsqu’il a interrogé le diplomate au sujet de la solution prévue pour Jérusalem, selon les mêmes sources : «La «vision» américaine consiste en lignes générales qui seront explicitées plus tard, au moment de l’examen des détails», a dit M. Battle, toujours selon les mêmes sources. Et quand M. Hammoud a fait remarquer l’absence de tout délai d’exécution du plan américain, l’ambassadeur s’est contenté d’approuver. Pour le chef de la diplomatie, ce plan reste incomplet dans la mesure où il omet les volets libanais et syrien des négociations de paix avec Israël. M. Hammoud estime, toujours selon les sources politiques, que tous les volets des négociations arabo-israéliennes doivent démarrer en même temps si l’on veut parvenir à une paix juste et globale dans la région. De mêmes sources, on a par ailleurs estimé que l’initiative américaine a mis fin aux «rumeurs» sur une tension entre Beyrouth et Washington à cause du refus des autorités de geler les avoirs du Hezbollah, considéré par les États-Unis comme faisant partie des organisations terroristes. Réactions positives En soirée, M. Battle s’est rendu auprès du chef du gouvernement pour un entretien également centré sur le discours de M. Powell. À sa sortie de Koreytem, le diplomate a indiqué que «les premières réactions libanaises» aux propos du secrétaire d’État américain, sont «très positives». Après avoir souligné l’importance de ce discours, il a précisé que le gouvernement libanais est en train de l’étudier en détail. «Nous poursuivrons nos concertations avec le Liban au sujet de l’engagement futur de l’Administration américaine dans le processus de paix», a ajouté le diplomate, affirmant que la prochaine visite de M. Burns au Liban «fait partie de cet engagement».
Le Liban a exprimé quelques réserves sur la «vision» de Washington pour mettre fin à la violence dans la région et pour relancer le processus de paix. Les principales se rapportent à l’absence de toute allusion au sort des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil et aux volets libanais et syrien des pourparlers avec Israël. L’essence de cette «vision», exposée...