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Actualités - CHRONOLOGIES

BILAN - Le ministère de l’Intérieur publie deux rapports sur son activité durant l’année - Des projets, des formalités et beaucoup d’efforts - dans la communication

Le ministre Élias Murr aime particulièrement les bilans. Pour les six mois de sa prise en charge du ministère de l’Intérieur et des Municipalités, il avait réalisé un livret pour rappeler le travail accompli et aujourd’hui, le scénario se répète pour évoquer son année à la tête d’un ministère immense. C’est d’ailleurs l’occasion pour lui de montrer qu’il a tenu une bonne partie des promesses lancées lors de sa nomination et de s’attarder sur les projets en cours et, comble d’élégance, le bilan est publié alors qu’il est en voyage, dans la plus grande discrétion, comme s’il s’agissait d’une opération de routine. Deux livrets pour un même bilan : un premier rapport évoque les réalisations de l’année du 26 octobre 2000 au 26 octobre 2001, alors que le second consiste en une sorte d’annuaire municipal pour expliquer les différentes formalités et les décisions municipales qui concernent les citoyens. Ce livret a d’ailleurs été réalisé en collaboration avec le centre d’études juridiques de l’Université d’Albany (New York) et les formulaires y sont particulièrement clairs, bref du jamais vu dans l’Administration libanaise. 304 652 formalités en un an Même si le projet de loi sur les municipalités présenté par le ministère, soulève de nombreuses critiques, notamment au sein de la communauté grecque-orthodoxe et dans la classe politique en général soucieuse de ne pas avoir des chefs de municipalité très populaires qui deviendraient des rivaux potentiels, cet annuaire municipal, publié la semaine dernière, ne peut que susciter des louanges tant il explique clairement le fonctionnement des municipalités, les droits des citoyens et les prérogatives du président et du conseil de la municipalité. Le bilan de l’activité du ministère est tout aussi précis: 304 652 formalités ont été ainsi accomplies en un an, 25 270 personnes ont été arrêtées pour crimes et délits divers, 21 158 opérations de sauvetage ont été effectuées par la Défense civile et les pompiers, des élections municipales ont été organisées dans 67 villages et localités au Sud, 439 069 procès-verbaux ont été dressés, 377 900 passeports ont été délivrés, 207 nouvelles associations sont nées, etc. On ne peut donc pas dire que le ministère a chômé tout au long de l’année écoulée. Après les premiers chiffres introductifs, le rapport contient un schéma sur l’infrastructure du ministère qui regroupe 5 directions civiles (statut personnel, affaires politiques et réfugiés, administrations et conseils locaux, direction administrative, direction de l’administration routière), 6 mohafazats (comprenant 25 cazas, 13 fédérations municipales et 711 municipalités) et 7 directions militaires et paramilitaires : la Défense civile, les FSI, la Sûreté générale, le Conseil central de sécurité, l’inspection centrale des FSI, le service de sécurité de l’AIB et la Direction centrale pour la lutte contre la drogue. Le rapport rappelle aussi que plusieurs campagnes ont été lancées pour la sécurité routière, l’arrêt du travail des enfants, le concours du plus beau jardin public, etc. Sur le plan de la sécurité, l’année écoulée a permis la création d’une unité spéciale de commandos en mesure d’agir rapidement en cas de détournement d’avion et le resserrement de la surveillance sur les forces de sécurité intérieure afin d’améliorer leur contact avec les citoyens. Demander et rendre des comptes Dans ce rapport détaillé, tout est strictement répertorié : les dons reçus, les projets en cours, les campagnes lancées, les procès-verbaux rédigés, les arrestations effectuées, la réorganisation des troupes, le citoyen est ainsi informé de toute l’activité du ministère dans tous ses départements. D’ailleurs, dans son mot introductif, le ministre Élias Murr explique que ce rapport a été rédigé pour permettre aux citoyens de demander des comptes aux responsables. L’activité ainsi rapportée est donc mise à la portée des citoyens qui peuvent la commenter, la juger et apporter leurs suggestions. L’un des objectifs du ministre Murr est d’ailleurs d’établir une communication directe entre son ministère et les citoyens, une sorte d’interactivité qui se veut productive pour les deux parties. C’est dans cet esprit qu’il a organisé une journée portes ouvertes pour les universitaires dans son ministère afin de leur permettre de découvrir les locaux, les personnes et le mode de fonctionnement. Mais la nouvelle un peu étonnante de ce bilan, c’est que tout au long de l’année, le ministère n’a reçu que 179 plaintes qui ont fait l’objet, toujours selon le rapport, d’une enquête immédiate. Sans doute les Libanais ne sont-ils pas encore habitués aux méthodes à la fois musclées et courtoises du ministre, en tout cas, on se serait attendu à un plus grand nombre de plaintes – pas forcément justifiées –, notamment au sujet du comportement des agents de la circulation. Mais les chiffres présentés dans ce bilan officiel, précis et détaillé, sont là, montrant qu’il reste encore du chemin à faire pour que le citoyen surmonte la méfiance qu’il porte à l’Administration dans tous ses secteurs. Le ministre Murr a le mérite de vouloir briser ce tabou, sa politique constante de communication est un pas important dans ce sens.
Le ministre Élias Murr aime particulièrement les bilans. Pour les six mois de sa prise en charge du ministère de l’Intérieur et des Municipalités, il avait réalisé un livret pour rappeler le travail accompli et aujourd’hui, le scénario se répète pour évoquer son année à la tête d’un ministère immense. C’est d’ailleurs l’occasion pour lui de montrer qu’il a...