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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-UE - Verhofstadt, Prodi et Moratinos reçus par Lahoud et Hariri - L’accord d’association d’ici à deux semaines

L’accord d’association négocié depuis six ans entre le Liban et l’Union européenne sera conclu d’ici à deux semaines, a annoncé hier soir à Beyrouth le président de la Commission européenne Romano Prodi, à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement Rafic Hariri, en présence du Premier ministre belge Guy Verhofstadt. M. Prodi se trouvait au Liban dans le cadre d’une tournée régionale effectuée par une délégation européenne conduite par M. Verhofstadt, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, et comprenant l’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos. La délégation était arrivée en fin d’après-midi à Beyrouth, dernière étape de sa tournée, venant de Damas, où elle avait été reçue par le président syrien Bachar el-Assad. «Nous avons de bonnes nouvelles», a commencé par dire M. Prodi. «Nous avons décidé que la date de la signature finale de l’accord d’association pouvait être fixée. Il sera paraphé dans un délai de deux semaines au maximum. J’espère que le Premier ministre Rafic Hariri viendra à Bruxelles pour la cérémonie solennelle parce qu’à mon avis, il s’agit d’un événement très important pour le Liban comme pour l’Europe», a-t-il ajouté. Selon une source gouvernementale libanaise, M. Hariri se rendra dans les 15 jours à Bruxelles en compagnie du ministre de l’Économie et du Commerce, Bassel Fleyhane, qui paraphera l’accord pour le Liban. La signature formelle interviendra ultérieurement. À un journaliste qui s’inquiétait de savoir si le texte de l’accord allait être «signé» ou «paraphé», le président de la Commission a répondu : «C’est la même chose. Il faut d’abord qu’il soit paraphé parce qu’il doit être traduit en onze langues, c’est la règle». Précisant que pour entrer en vigueur, il faudra naturellement attendre la ratification du texte par les deux partenaires. «Mais le travail important est fini et l’accord est prêt», a-t-il assuré. Sur le point de savoir si ce développement constituait un signe de confiance dans l’économie libanaise, M. Prodi a dit : «Bien sûr, autrement ce ne serait pas possible. C’est une manifestation concrète de l’amitié et de la confiance». Les entretiens à Koraytem ont eu lieu en présence des ministres des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, des Finances Fouad Siniora et de la Culture Ghassan Salamé. Interrogé à son tour sur le volet politique de la rencontre, et plus particulièrement sur les intentions du Liban au sujet de la situation à la frontière libano-israélienne, que les Occidentaux voudrait voir pacifiée, M. Hariri a déclaré : «Nous faisons partie de la communauté internationale et nous avons toute la volonté de coopérer avec elle. Nous avons condamné l’acte terroriste qui a eu lieu à New York le 11 septembre et nous sommes totalement opposés au terrorisme. Mais nous voudrions aussi parvenir à la paix dans la région. J’ai demandé à l’Union européenne de nous aider (à atteindre cet objectif) et à faire en sorte qu’Israël se retire de nos territoires ainsi que des territoires syrien et Palestinien». Le Premier ministre a indiqué, en réponse à une question, ne pas avoir évoqué avec ses interlocuteurs européens le problème de la distinction entre terrorisme et résistance nationale. «Nous avons plutôt discuté de la nécessité d’établir la paix aussi rapidement que possible dans la région et d’obtenir qu’Israël se retire (des territoires occupés), qu’il respecte les résolutions internationales et qu’il applique les principes de (la conférence) de Madrid». Prié de dire si les entretiens de la délégation européenne avec M. Hariri ont été sereins ou bien difficiles comme ce fut le cas avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon, M. Verhofstadt a eu cette réponse : «Voyez le sourire que j’ai. C’est la réponse à votre question». Et M. Hariri d’enchaîner : «La délégation européenne est ici chez des amis. Nous ne nous disputerons jamais avec l’Europe». Lahoud : Une occasion de paix qu’il ne faut pas rater De Koraytem, la délégation européenne s’est dirigée vers Baabda où elle a été reçue par le chef de l’État Émile Lahoud, en présence du ministre des Affaires étrangères. Selon un communiqué de la présidence, M. Lahoud a exprimé à ses interlocuteurs «le soutien du Liban à un rôle efficace de l’Europe dans la recherche d’une solution juste, globale et durable au conflit du Proche-Orient». Le président de la République a souligné le caractère «impartial et objectif» de la position européenne à l’égard de ce conflit, ce qui, selon lui, «garantit le soutien du Liban et de tous les États aimant la paix à tout effort déployé par l’Europe». Évoquant les attentats du 11 septembre, M. Lahoud a souligné la nécessité pour la communauté internationale de remédier au problème du terrorisme en «s’attelant au règlement des crises dans le monde et non en usant de la force et de la violence, car cette voie ne donne pas de résultat». Pour ce qui est du Proche-Orient, il a notamment insisté sur l’urgence d’une solution au problème des réfugiés palestiniens garantissant leur droit à retourner chez eux, et a réitéré le refus du Liban de les implanter sur son sol. M. Lahoud a également abordé «les pressions qu’a subies le Liban, avant comme après la libération, puis avant et après les événements du 11 septembre, dans le but d’établir un lien entre le terrorisme et la résistance nationale libanaise». «Notre position n’a pas changé, parce que nous considérons que les Libanais ont le droit de libérer leur sol de l’occupation israélienne, d’autant que toutes les opérations de résistance ne se déroulent que sur les territoires libanais occupés». Enfin, le chef de l’État a indiqué que le Liban était disposé à retourner à la table des négociations sur la base des principes de la conférence de Madrid et des résolutions internationales. «Le monde (…) a devant lui une occasion d’avancer vers la paix. Il ne faut pas la rater», a-t-il conclu. Après un crochet par l’ambassade de Belgique, la délégation européenne devait regagner Bruxelles, au terme de sa tournée qui, outre le Liban, l’a menée en Égypte, en Israël, dans les territoires palestiniens autonomes et en Syrie. À Damas, la délégation de l’UE avait appelé hier la Syrie à «user de son influence» pour faire régner le calme à la frontière israélo-libanaise et permettre au processus de paix israélo-arabe de démarrer. «J’ai demandé au président syrien (Bachar el-Assad) d’user de son influence dans les prochains jours et les prochaines semaines pour obtenir une période de calme à la frontière israélo-libanaise et dans toute la région»,a déclaré M. Verhofstadt, dans une allusion notamment aux activités intermittentes du Hezbollah dans le secteur des fermes de Chebaa. Le Premier ministre belge s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’issue d’un entretien de plus d’une heure avec M. Assad. «Tout le monde est d’accord pour relancer le plus tôt possible le processus de paix», a relevé M. Verhofstadt, insistant sur l’importance de cette période de calme qui va créer, selon lui, «les conditions adéquates pour relancer» les négociations de paix israélo-arabes. Un membre de la délégation européenne a indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que M. Assad avait répondu qu’il allait «user de son influence pour ramener les différentes parties à relancer le processus de paix». Pour sa part, le président de la Commission européenne a jugé «important» que les États-Unis, l’UE, la Syrie et toutes les autres parties concernées «travaillent ensemble, car les prochaines semaines seront décisives pour le processus de paix», a-t-il estimé. M. Verhofstadt s’est félicité du fait que «pour la première fois depuis une décennie», la communauté internationale, l’Union européenne, les États-Unis et la Russie ont «le même point de vue». Ceci est «important pour relancer la paix», a-t-il souligné. M. Prodi a plaidé par ailleurs pour un développement des relations économiques entre l’UE, la Syrie et les autres pays de la région qui «forment un seul bloc économique», selon lui. Le Premier ministre a invité le président Assad à se rendre en Belgique pour visiter les institutions de l’Union européenne.
L’accord d’association négocié depuis six ans entre le Liban et l’Union européenne sera conclu d’ici à deux semaines, a annoncé hier soir à Beyrouth le président de la Commission européenne Romano Prodi, à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement Rafic Hariri, en présence du Premier ministre belge Guy Verhofstadt. M. Prodi se trouvait au Liban dans le...