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Actualités - INTERVIEWS

LIRE EN FRANÇAIS ET EN MUSIQUE - L’ancien champion du monde de course en solitaire, ce soir, à la librairie Stephan - Titouan Lamazou : artiste navigateur…

Son nom évoque les voiliers, les embruns, les frégates…Normal : Titouan Lamazou est un marin. Un vrai. Un navigateur solitaire, qui a succombé, voilà 18 ans, à l’appel du large. Depuis, ce Basque-Béarnais – qui ne connaissait pas la mer ! – a fait trois fois le tour du monde en bateau, a remporté, en 1990, le fameux Vendée Globe Challenge (la course autour du monde en solitaire, sans escale). Et a été champion du monde de course au large en 1991. C’est dire si ce grand voyageur en a vu des pays. Et des hommes. De Cuba, des Antilles, de Colombie, d’Égypte, d’Indonésie, du Mali, de Russie, etc., il a ramené des carnets de voyage. Qu’il a commencé à publier chez Gallimard, voici quelques années. C’est à ce titre, qu’il est invité au Salon Lire en français et en musique 2001 (où il signera ses ouvrages, ce soir à 18h, au stand de la librairie Stephan). On connaissait Titouan Lamazou, le navigateur, on découvre le «nouveau Lamazou» : voyageur-écrivain. «Écrivain est un bien grand mot», corrige-t-il d’emblée. «En fait, je suis plutôt artiste. En 1993-94, après avoir fait à peu près tout ce que je devais faire en matière de navigation, je suis revenu à mes premières amours : la peinture, la photo, l’écriture», dit-il. «Ma première vocation était artistique», raconte cet homme de quarante-six ans, qui, bizarrement pour un marin, en paraît dix de moins. «À seize ans, j’ai arrêté l’école, parce que j’avais décidé de faire de la peinture, et je ne voyais pas la nécessité de poursuivre mes études scolaires. Je suis entré aux beaux-arts, mais je n’y suis resté qu’un an, parce que ça ne me plaisait pas d’être confiné dans une salle de classe. À l’époque, j’étais imprégné des romans de voyageurs, comme Stevenson, et j’avais envie de voyager. Je me suis donc rendu sur les ports de la Méditerranée et j’ai embarqué sur un voilier qui partait aux Antilles. J’y ai passé deux ans. J’avais dix-huit ans, je vivais en faisant des portraits aux terrasses des cafés et en travaillant sur les bateaux. Là, j’ai rencontré Éric Tabarly, avec qui j’ai embarqué, pour un tour du monde, pendant deux ans. C’est là qu’a vraiment commencé ma formation de marin». Si les frégates ont donné à ce «solitaire», comme il se définit lui-même, les joies du challenge et de la victoire, le voyage maritime lui a donné «cette complicité immédiate entres marins des quatre coins du monde, qui donne le sentiment d’appartenir tous à un même pays». Ce qui est une bonne manière de découvrir en profondeur un pays. «Ce qui m’intéresse dans un pays ce n’est pas la situation économique et politique, c’est la rencontre des populations, dit Titouan Lamazou. J’aime aller vers les gens, découvrir, au-delà des clichés, leur génie populaire». Peintures, photos et textes C’est ce «génie populaire» qu’il présente, dans ses carnets de voyage (de format grand album), à travers un patchwork de photos, croquis, peintures (gouache et encre), collages, textes et récits, imprimés sur un très beau papier glacé. «J’y raconte, de manière impressionniste et subjective, à travers des rencontres humaines et artistiques, les pays que j’ai visité». Il présente Haïti, par exemple, à travers ses nombreux peintres. Le Mali, par le biais des clichés de ses photographes. En Colombie, ce sont les écrivains, leurs propos, des extraits de leurs textes, mais aussi des portraits pris sur le vif des belles natives. En Indonésie, c’est la danse et la musique qui donnent le ton du récit de voyage. En Russie, «j’ai surtout travaillé avec un cinéaste, qui avait fait un film sur la station Mir. La Cité des étoiles, où s’entraînent les cosmonautes». Le voyageur auteur a déjà publié trois carnets de voyage. Le premier était axé autour de Cuba et de l’Égypte. Le second réunit cinq pays (Haïti, Mali, Colombie, Russie et Indonésie) aidés par l’association Action contre la faim, à laquelle il adhère activement. Le troisième a été conçu en collaboration avec le grand photographe français Raymond Depardon, et il est entièrement consacré au désert. Enfin, le prochain, qui sortira dans quelques mois, sera dédié au Burkina Faso. Titouan Lamazou, qui ne pourra pas, pour des raisons professionnelles, s’attarder plus de quelques jours à Beyrouth, a envie de revenir bientôt au Liban. En bateau ? «Je ne sais pas. Par voie de terre, peut-être, pour explorer cette zone chargée d’histoire». Qui est un des rares coins de la planète qu’il ne connaît pas encore. Gageons que son prochain «Carnet de voyage» sera consacré aux pays de la région : Liban, Jordanie, Syrie.
Son nom évoque les voiliers, les embruns, les frégates…Normal : Titouan Lamazou est un marin. Un vrai. Un navigateur solitaire, qui a succombé, voilà 18 ans, à l’appel du large. Depuis, ce Basque-Béarnais – qui ne connaissait pas la mer ! – a fait trois fois le tour du monde en bateau, a remporté, en 1990, le fameux Vendée Globe Challenge (la course autour du monde en...