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Actualités - CHRONOLOGIES

Pétrole - Le Brent passe sous la barre fatidique des 18 dollars - L’Opep part en guerre contre la Russie

Prenant le risque de déclencher une véritable guerre des prix, les pays de l’Opep ont conclu, mercredi à Vienne, un accord portant sur une réduction de leur production de 1,5 million de barils par jour à compter du 1er janvier, pour peu que les pays non membres réduisent de leur côté leur débit de 500 000 barils par jour. Les pays de l’Opep qui veulent voir les cours du pétrole revenir dans leur fourchette de référence de 22 à 28 dollars ont réduit leur production à trois reprises depuis le début de cette année, l’amputant au total de 3,5 millions de barils par jour. Ils estiment ne pas avoir obtenu un soutien suffisant de la part des pays non membres de l’organisation dans leurs efforts de régularisation du marché et pointent en particulier du doigt la Russie qui a régulièrement augmenté ses exportations au cours des dernières années, allant jusqu’à vendre trois millions de barils par jour le mois dernier. Ouvertures à Moscou et Oslo Le ministre du Pétrole séoudien Ali al-Naïmi a déclaré que l’Opep ne réduirait pas sa production sans un engagement de la Russie de contribuer significativement aux efforts du cartel pour stabiliser les cours. Moscou n’a pour l’instant proposé qu’une réduction symbolique de 30 000 barils par jour sur sa production de sept millions de barils, soit à peine 0,5 %. Interrogé sur une éventuelle réduction de la production de l’Opep en l’absence d’un engagement plus sérieux de la Russie, Naïmi a totalement écarté cette hypothèse soulignant qu’alors «tout le monde serait perdant». «La réduction proposée par la Russie est minuscule et très décevante et nous ne la considérons pas comme sérieuse», a-t-il déclaré. «Notre demande est tout à fait raisonnable, la position russe tout à fait excessive. Nous sommes dans une situation de crise et les deux plus gros perdants seront la Russie et l’Arabie séoudite», a-t-il ajouté, soulignant toutefois qu’il «ne s’agit pas d’une guerre des prix ou d’une bataille pour des parts de marché». Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à Madrid que la Russie pourrait réduire sa production «pour quelque temps afin d’obtenir un prix équitable». Le ministre des Finances russe Alexeï Koudrine avait auparavant indiqué qu’il espérait qu’un accord pourrait être trouvé avec les pays de l’Opep. Le Premier ministre Mikhaïl Kassianov a dit, depuis Madrid lui aussi, que Moscou n’envisageait pas de grosse réduction de la production. «À aucun moment nous ne réduirons la production sur une grande échelle ; c’est impossible. Peut-être que nous pourrions réduire quelque peu la production quelque temps pour parvenir à un prix équitable», a-t-il dit. De son côté, le vice-Premier ministre russe en charge des questions pétrolières Victor Khristenko avait souligné que les ponts n’étaient pas rompus avec l’Opep. «Nous n’avons jamais renoncé au système des consultations avec les pays membres de l’Opep en vue d’une stabilisation du marché», a-t-il déclaré à des journalistes, à Bakou. Le ministre du Pétrole iranien, Bijan Zanganeh, a indiqué, hier, qu’il était prêt à se rendre en Russie pour en convaincre les compagnies d’accepter une réduction plus importante de leur production. De son côté, le ministre norvégien du Pétrole, Einar Steensnaes, a déclaré qu’Oslo pourrait réduire sa production pour éviter un effondrement du prix du pétrole. «Si la situation le rend nécessaire, la Norvège (troisième producteur mondial) prendra bien évidemment sa part de responsabilité pour stabiliser les prix du pétrole», a-t-il déclaré à la radio norvégienne NRK, sans toutefois prendre d’engagement précis. Il a aussi indiqué qu’Oslo prendrait en compte le fait qu’une hausse des cours du pétrole aggraverait le ralentissement économique mondial. Einar Steensnaes s’est entretenu avec son homologue séoudien qui n’avait pu obtenir d’engagement de réduction de la production norvégienne lors de leur rencontre dans la capitale pétrolière du pays, Stavanger, mardi. Einar Steensnaes devrait par ailleurs rencontrer son homologue mexicain Ernesto Martens à Oslo lundi ou mardi prochain, selon l’agence Platt’s. Ralliement mexicain Le Mexique a annoncé hier être prêt à aller jusqu’à une réduction de 100 000 barils par jour de ses exportations à compter du 1er janvier prochain afin de soutenir les cours. Le Mexique, qui figure parmi les trois principaux fournisseurs de pétrole aux États-Unis, le plus gros consommateur mondial, est le seul pays producteur non membre de l’Opep qui avait réduit sensiblement sa production lors du précédent accès de faiblesse des cours du pétrole, en 1998/1999. Ils étaient alors revenus sous les 10 dollars le baril. Le ministre de l’Énergie mexicain a toutefois précisé que cet engagement de réduction des exportations est lui-même conditionné à la mise en œuvre par les pays de l’Opep eux-mêmes d’une réduction et à un accord avec les autres pays non membres du cartel. Face à ces timides ouvertures, le secrétaire général de l’Opep, le Vénézuélien Ali Rodriguez, s’est employé à maintenir la pression. Il a estimé que les prix du pétrole ne trouveraient pas de plancher si les pays producteurs n’appartenant pas à l’organisation ne procèdent pas à des réductions significatives de production. «Nous souffrirons tous des conséquences de cette décision, nous n’avons pas de plancher pour les cours», a prévenu Ali Rodriguez. Une mise en garde que le ministre du Pétrole koweïtien n’a semble-t-il pas trouvée assez ferme.
Prenant le risque de déclencher une véritable guerre des prix, les pays de l’Opep ont conclu, mercredi à Vienne, un accord portant sur une réduction de leur production de 1,5 million de barils par jour à compter du 1er janvier, pour peu que les pays non membres réduisent de leur côté leur débit de 500 000 barils par jour. Les pays de l’Opep qui veulent voir les cours du...