Justice - Mirvet Rabah toujours à la prison - de Baabda

Le procureur général du Mont-Liban Jean Fahed a chargé M. Élias Khoury d’instruire l’affaire de la petite Mirvet Rabah (13 ans), une mineure arrêtée à Tripoli, après avoir fui le domicile de ses parents adoptifs. Le père et la mère véritables de l’adolescente lui ont rendu visite hier, à la prison de Baabda, d’où elle doit être incessamment transférée vers une correctionnelle. Ils lui ont apporté de la pâtisserie, des fruits, des habits propres ainsi que des extraits de journaux relatant son aventure. Toutefois, Mirvet a indiqué que ses parents adoptifs, un couple sans enfants vivant à Bourj Hammoud, ne l’ont pas scolarisée et qu’elle ne sait pas lire. Elle s’est toutefois plainte de la manière dont la presse rapporte son cas. Adoptée à l’âge de 3 ans, Mirvet, qui en a aujourd’hui 13, avait fui le domicile de ses parents adoptifs, en apprenant qu’elle n’était pas leur fille. Sa tante l’avait reconnue, fortuitement, lors d’une visite à la prison de Baabda, et avait alerté sa mère. Mais avant de la remettre en liberté et de lui permettre de rejoindre sa famille, le juge d’instruction devra élucider les rapports entretenus par la mère et sa sœur, la tante de la petite Mirvet, qui l’a confiée pour adoption à une institution religieuse, apparemment malgré la volonté de sa mère. Il devra s’assurer qu’il n’y a pas eu paiement d’une somme aux parents naturels, et donc «vente illicite de l’enfant». Il devra également interroger la religieuse qui a servi d’intermédiaire entre les deux familles, naturelle et adoptive, et les règles d’usage observées dans les cas d’adoption, pour le bien de l’enfant et son équilibre affectif. Règles qui, dans le cas de la petite Mirvet, ont produit tout le contraire du bien recherché. Pourquoi la petite Mirvet n’a pas été à l’école ? Par quel hasard sa fugue l’a-t-elle conduite à Tripoli, et comment espérait-elle rejoindre son village de Laboué, dans la Békaa, par ce chemin ? Les religieuses n’assurent-elles pas un suivi, pour s’assurer que les enfants confiés en adoption sont bien traités ? La justice, saisie par la mère voici des années, a-t-elle accompli son devoir en tentant sérieusement de retrouver l’enfant ?