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Actualités - CHRONOLOGIES

« Les demandes US sont une déclaration indirecte de guerre au Liban », estime Beyrouth

Des sources libanaises ont fait part hier de leur stupéfaction. Avec, en ligne de mire, la conseillère américaine à la Sécurité nationale, Condoleeza Rice. Ou du moins, les propos qu’elle a tenus durant le week-end, en direct sur la chaîne de télévision américaine ABC. «Les tentatives du Liban pour redynamiser son économie et s’intégrer davantage dans l’économie mondiale resteront vaines si Beyrouth ne répond pas aux demandes américaines», avait-elle dit, grosso modo. Comprendre par là que si le Liban refuse de geler les avoirs du Hezbollah et de lui interdire toute source de financement, eh bien, il ne faudrait plus parier un kopeck sur son avenir. Condoleeza Rice dixit, donc, qui a ajouté que le cas du Hezbollah «était en cours de discussion» avec le gouvernement libanais. Une stupéfaction, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, née surtout des mots et autres expressions utilisées par l’omnipotente conseillère de George W. Bush qui a clairement suggéré que «l’intégration du Liban dans l’économie mondiale» était «une condition pour sa survie». Et ces sources d’inviter «chaque Libanais à examiner de près les paroles de Condoleeza Rice, et de se tenir aux côtés du gouvernement pour soutenir et consolider le droit du Liban à libérer les fermes de Chebaa occupées par Israël». Et d’expliquer la raison fondamentale qui empêche Beyrouth de répondre positivement aux desiderata US : «Demander au Liban de mettre en application des décisions politiques qui ébranleraient ses fondements et les constantes sur lesquelles repose son entité et qui sont la condition même de sa pérennité, c’est déclarer, indirectement, la guerre au Liban. Et lui imposer un boycottage économique implicite et sans précédent, surtout si tout cela s’avère avoir un lien direct avec la crise au Proche-Orient», avertissent les sources libanaises responsables précitées. «Parce que tout ce qui concerne cette crise doit s’inscrire dans le cadre des démarches de règlement. Qui doivent se baser sur l’accord de Madrid et sur les résolutions légales internationales, et non pas sur des points qui résument parfaitement les revendications israéliennes visant à faire cesser la Résistance libanaise et l’intifada», ajoutent-elles. Et de rappeler, comme toujours, que le Liban a été un des premiers pays à condamner les attentats terroristes de New York et de Washington. «Et que tout élargissement du concept du terrorisme – chose qui a bien eu lieu à l’époque – est considéré comme déplacé et sert de tremplin à Israël pour qu’il marque des points sur les résistants libanais et palestiniens. Chose qu’il n’avait pas réussi à faire dans le passé», estime ces mêmes sources. Qui ont fait part de certaines démarches libanaises auprès des États-Unis, des pays amis et des membres de la coalition antiterroriste, dans le souci de «ne pas lier le terrorisme au Proche-Orient à celui qui a frappé New York et Washington». Et que si tel était le cas, «il faudrait qu’ils qualifient de terroristes les exactions israéliennes quotidiennes contre le peuple palestinien depuis près d’un demi-siècle. C’est une question de justice et d’équité», ont estimé ces sources diplomatiques. Qui ont rappelé que le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud tentera, par le biais de ses entretiens à New York en marge du sommet de l’Onu, de convaincre (directement si un entretien avec son homologue US Colin Powell se présentait, ou indirectement grâce aux pays arabes alliés de Washington) les Américains de la nécessité de modifier leur opinion, leur vision, à propos du Liban. «Et de lui éviter tout blocus – que ce soit un isolement politique ou un embargo économique», ont précisé ces sources. Qui réfutent l’idée de l’existence de deux courants au sein de l’Administration US. Celui de Condoleeza Rice, dur, jusqu’au boutiste et «belliqueux si l’on ne répond pas positivement aux demandes américaines», et celui du département d’État de Colin Powell, «bien plus mesuré».
Des sources libanaises ont fait part hier de leur stupéfaction. Avec, en ligne de mire, la conseillère américaine à la Sécurité nationale, Condoleeza Rice. Ou du moins, les propos qu’elle a tenus durant le week-end, en direct sur la chaîne de télévision américaine ABC. «Les tentatives du Liban pour redynamiser son économie et s’intégrer davantage dans l’économie...