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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Recommandations de la Fondation Sadr

«Nous nous sommes réunis pour la cause humaine». C’est sous cette bannière, chère à l’imam Moussa Sadr, que le débat sur le «Dialogue des civilisations» et son corollaire, le «Choc de civilisations», s’est clôturé hier en présence d’éminents intervenants qui ont tenté d’aborder les conflits qui secouent le monde d’aujourd’hui. Lancé jeudi dernier à l’initative de la Fondation Moussa Sadr, le congrès devait achever ses travaux par la publication d’un communiqué final adoptant des résolutions qui ont appelé au «développement du dialogue» tout en s’abstenant «d’utiliser la religion à des fins hégémoniques et abusives». Parmi les recommandations, figure également la demande de réactiver le rôle du comité de suivi de l’affaire de l’imam Moussa Sadr. Les débats avaient commencé tôt la journée avec pour premiers intervenants Samir Frangié et l’ancien ministre des P&T el-Fadl Chalak, qui devaient intervenir sur le thème de l’expérience libanaise. M. Frangié a choisi de s’attaquer aux raisons mêmes de l’absence d’un dialogue, ainsi que du fossé qui sépare les civilisations, les cultures et les hommes. C’est de fondamentalisme qu’il parlera, «fondamentalisme religieux, nationaliste et même laïc», comme il dit en essayant d’analyser les racines de ce mal. «L’intégrisme est entendu comme l’idéologie qui se fonde sur l’élimination de l’autre du fait même qu’il ( autrui) est différent de par sa constitution et par sa pensée», a affirmé l’intervenant en faisant remarquer que le fondamentalisme n’est pas particulier à l’islam ou au christianisme, mais il peut être également nationaliste culturel. «L’intégrisme fonctionne selon un système de tri, poursuit l’intellectuel : la classification se fait alors sur la base de celui qui se place dans notre camp – il devient l’un des nôtres – et celui qui se place dans le camp opposé – il est alors placé dans le camp ennemi». L’allusion est évidente : le schéma est bien celui présenté par le président américain George Bush, lorsque, dans sa «lutte contre le terrorisme», ce dernier n’ayant laissé d’autres choix aux divers peuples du monde que celui d’opter pour «son intégrisme» ou «celui de Ben Laden», rappelle le conférencier . La solution ? «Le retour aux religions, en tant que voie philosophique et initiatique pour mieux se connaître et connaître autrui». La religion qui ne sera pas exploitée à certaines fins mais qui sera comprise dans sa vraie spiritualité, à l’instar de l’expérience de la coexsitence libanaise qui a survécu à la tragédie de la guerre. Celle-ci a besoin d’être revivifiée, en ce moment plus que jamais, dit M. Frangié, car «le modèle libanais est actuellement une exigence arabe; le Liban étant prêt à contribuer à réconcilier la région arabe avec elle-même d’une part et avec son époque d’autre part». Ce sont également les antonymes du dialogue ( des civilisations) que M. Chalak évoquera dans son exposé, axé sur trois thèmes : la mondialisation et ses défis, le choc et le dialogue des civilisations, et la supériorité des civilisations occidentales, un thème qui ne manquera pas de susciter des critiques au sein de l’audience. Selon lui, le concept de mondialisation qui a été utilisé par les Américains à des fins politiques après l’effondrement de l’URSS et la seconde guerre du Golfe n’a fait qu’accentuer le fossé entre l’Occident et l’Orient. D’où conflit, dit-il. «Une série d’illusions s’ensuivit et nous nous sommes alors enfermés dans une cage idéologique», poursuit M. Chalak en faisant allusion aux différentes luttes arabes contre «le colonialisme, l’impérialisme, le néoimpérialisme». «À court terme, ce qui va prévaloir sur la pérennité des civilisations c’est, assurément , le conflit», affirme-t-il, «car c’est la volonté des gouvernants et des aventuriers – qui attachent de loin plus d’importance aux intérêts directs réalisés aux dépens d’autrui, qu’aux concepts et symboles culturels – qui va prédominer». D’autres conférenciers se succéderont à la tribune pour débattre du conflit israélo-palestinien dans le cadre du dialogue des cultures. L’après-midi sera consacré à l’analyse des obstacles et à la recherche des solutions afin d’établir les assises d’un véritable dialogue qu’il faut désormais rechercher à partir «du respect de toutes les racines de l’humanité».
«Nous nous sommes réunis pour la cause humaine». C’est sous cette bannière, chère à l’imam Moussa Sadr, que le débat sur le «Dialogue des civilisations» et son corollaire, le «Choc de civilisations», s’est clôturé hier en présence d’éminents intervenants qui ont tenté d’aborder les conflits qui secouent le monde d’aujourd’hui. Lancé jeudi dernier à...