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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Idées - Colloque sur les « valeurs » organisé par les Filles de la Charité - La foi dans son surgissement vécu

L’effondrement des totalitarismes qui ont ravagé le globe, au XXe siècle, avec leurs attirails d’idéologies et de philosophies athées ou agnostiques, a laissé de nouveau le champ libre à la recherche du sens. Le XXIe siècle commence par une réflexion philosophique, sinon religieuse. En appelant à un «aggiornamento» de l’Église, dans les années 60, le pape Jean XXIII pressentait déjà que les mutations technologiques, et surtout culturelles, dans le monde imposaient à l’Église une nouvelle prise de conscience, une nouvelle façon de concevoir sa tâche missionnaire. Paul VI, puis Jean-Paul II, se sont chargés de mener à bien cet «aggiornamento», en faisant fructifier les germes du concile Vatican II. Au nombre des graines semées : l’ouverture de l’Église au monde, qui ne s’est pas faite sans dommages, mais qui était indispensable ; le dialogue avec les grandes religions, et notamment avec l’islam, qui apparaît si crucial ; la participation des laïcs à la vie de l’Église et la perception de l’Église comme «peuple de Dieu», qui a «démocratisé» l’autorité ecclésiale et l’a rapprochée des mentalités de l’homme contemporain ; l’option préférentielle pour les pauvres. Dans le sillage de Vatican II, beaucoup d’ordres religieux se sont remis en question. Les Filles de la Charité, l’Ordre fondé par saint Vincent de Paul durant le premier quart du XVIIe siècle ont décidé, elles aussi, après le synode sur le Liban, de faire l’effort de remonter vers la source, vers le charisme de leur fondateur, pour mieux s’adapter à l’évolution du monde, mais surtout pour remettre en question la fonction sociale de la religion, l’arracher à son confort intellectuel, lui redonner son souffle primordial. Organisé par la province du Proche-Orient des Filles de la Charité, un colloque consacré à la recherche des valeurs, et à leur sens, s’ouvre aujourd’hui au palais de l’Unesco (8-10 novembre). Il prolonge un premier colloque sur le thème «Charité et droits de l’homme», tenu en 1998. Le colloque est un moment de réflexion sur les valeurs ou, pour reprendre un mot de son directeur, Abdo Kahi, professeur de sociologie à l’Université Saint-Joseph, de réflexion sur «la valeur des valeurs». Pour M. Kahi, un effort d’abstraction est nécessaire à l’homme d’action, et à la Fille de Charité, pour prendre ses distances par rapport aux significations connues des valeurs et aller vers l’inconnu, redécouvrir les valeurs dans leur surgissement vécu originel. Les «valeurs», elles, s’appellent humilité, simplicité, «sainte modestie», obéissance, patience, pureté, proximité, altérité, service, engagement, justice, etc. La liste n’est pas limitative. Certes, une telle démarche n’est pas à la portée de tous. En organisant le colloque, M. Kahi fait d’abord œuvre de philosophe plutôt que de sociologue. Mais, enfin, comment tracer la limite entre ces deux disciplines, quand on se veut à la fois hommes de réflexion et d’action, quand on veut agir sur la société, et non pas se contenter de l’étudier ? Car cet écueil ne doit pas empêcher une remise en question qui débouche sur des réponses précises à des questions comme celles-ci : Comment faire face aux nouvelles pauvretés ? Comment intensifier sa vie de prière, concilier l’action et la contemplation, la vie communautaire et le travail paroissial ? Comment être témoins du Christ dans un monde musulman ? Comment partager «le pouvoir» avec les personnes servies ? Comment s’identifier à la culture des autres et à leurs valeurs ? Comment financer les services des pauvres ? Comment aimer ses ennemis ? Comment passer d’un monde basé sur la «qualité du produit» à un monde basé sur «la qualité de l’homme» ? Pour répondre à ces questions, le colloque donnera la parole à des personnalités intellectuelles et religieuses de grande autorité, parmi lesquelles figurent plusieurs membres de la direction de la revue Esprit, dont son directeur Olivier Mongin, des évêques et des prêtres, NN. SS. Georges Iskandar, aumônier de la Jeunesse ouvrière catholique, Grégoire Haddad, créateur du Mouvement social, l’ayatollah Mohammed Hussein Fadlallah ; le P. Jean-François Desclaux, aumônier de l’Institut catholique de Paris, le P. Jean Ducruet, le P. Henri Boulad, supérieur des jésuites en Égypte et vice-président de Caritas Internationalis, sans parler des professeurs, conseillers et chercheurs universitaires. Les Filles de la Charité au Proche-Orient Les Filles de la Charité sont présentes au Proche-Orient, à travers de nombreuses maisons : Égypte (Alexandrie, 1844) : 10 maisons et 55 religieuses Iran (Khosrova, 1856) : 4 maisons et 12 religieuses Liban (Beyrouth, 1847) : 6 maisons et 161 religieuses Palestine (Jérusalem, 1886) : 6 maisons et 37 religieuses Syrie (Damas, 1854) : 2 maisons et 17 religieuses.
L’effondrement des totalitarismes qui ont ravagé le globe, au XXe siècle, avec leurs attirails d’idéologies et de philosophies athées ou agnostiques, a laissé de nouveau le champ libre à la recherche du sens. Le XXIe siècle commence par une réflexion philosophique, sinon religieuse. En appelant à un «aggiornamento» de l’Église, dans les années 60, le pape Jean XXIII...