Le consulat américain d’Ekaterinbourg visé par le bioterrorisme - Charbon : premier courrier contaminé en Russie

Le bacille du charbon a été découvert dans du courrier reçu le 25 octobre dernier au consulat américain à Ekaterinbourg (Oural), ce qui constitue le premier cas de courrier contaminé par cette maladie en Russie, a-t-on appris mardi auprès du consulat. Aucun cas de contamination au consulat n’a pour l’instant été signalé. Le consulat a indiqué dans un communiqué adressé avoir reçu mardi les résultats d’analyses du courrier diplomatique arrivé en provenance de Washington le 25 octobre dernier. Un haut responsable du département d’État à Washington a confirmé cette information, estimant toutefois qu’il s’agissait du résultat d’un test «préliminaire» et qu’il devait encore être confirmé. Des spores du bacille du charbon ont été découvertes dans l’un des six sacs de courrier diplomatique reçus le 25 octobre à Ekaterinbourg, et en quantité moindre dans les autres sacs, selon le consulat. Les sacs de courrier avaient été soumis à analyse «après que nous eûmes reçu une note sur la contamination en Virginie d’un employé du service postal du département d’État», indique le communiqué. Une première analyse, commandée dès le 26 octobre au Centre de contrôle sanitaire et épidémiologique d’Ekaterinbourg, avait été négative. «Nous estimons que le fait qu’il a fallu deux tests pour découvrir les spores de la maladie du charbon (montre que) la quantité de spores est peu importante», indique le consulat américain dans son communiqué. «Les épidémiologistes à Moscou et à Ekaterinbourg nous ont assurés que le risque de contracter la maladie du charbon 13 jours après la réception du courrier est très faible», indique encore le consulat. Au consulat US de Lahore Selon la même source, dès le 26 octobre, un employé de la représentation consulaire à Ekaterinbourg «a pris la décision de prendre des antibiotiques à titre préventif». «Il n’est pas malade et ne présente aucun symptôme d’une maladie quelconque», poursuit le communiqué, ajoutant que cet employé «poursuivra son traitement pendant 60 jours». «De l’avis des médecins, il n’est pas indispensable que les autres collaborateurs commencent à prendre des antibiotiques», déclare encore la représentation américaine. Le consulat indique qu’il continue de travailler normalement. Lundi, le département d’État avait indiqué que des traces de la bactérie avaient aussi été trouvées dans un sac postal au consulat des États-Unis de Lahore au Pakistan. La présence du bacille du charbon a été détectée précédemment dans plusieurs courriers diplomatiques, envoyés de Washington vers des missions diplomatiques américaines à Lima au Pérou et à Vilnius, dans l’ex-république soviétique de Lituanie. Aux États-Unis, dix-huit personnes au total ont contracté la maladie du charbon depuis septembre, et quatre d’entre elles sont décédées. La ville d’Ekaterinbourg, qui portait le nom de Sverdlovsk à l’époque soviétique, avait connu en 1979 un grave incident lié à la maladie du charbon, lorsqu’une fuite d’un laboratoire militaire secret travaillant sur un vaste programme de guerre bactériologique développé par l’URSS avait causé la mort d’au moins 68 personnes dans la région.