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Actualités - CHRONOLOGIES

Plus des deux tiers des Allemands réclament l’arrêt des raids américains - Berlin mobilise 3 900 soldats en soutien aux USA

Le chancelier allemand Gerhard Schröder a annoncé mardi que 3 900 soldats de la Bundeswehr pourraient participer au volet militaire de la lutte contre le terrorisme, répondant ainsi sans restriction à une demande détaillée des États-Unis. Le Conseil des ministres doit adopter cette décision dès aujourd’hui, a ajouté le chancelier social-démocrate (SPD) au cours d’une conférence de presse. La mobilisation des soldats, valable pour un an, sera soumise à l’approbation du Bundestag (Chambre des députés), dont M. Schröder a souhaité qu’il se réunisse «le plus vite possible». Le Bundestag doit donner son aval à toute intervention des soldats allemands à l’extérieur des frontières de l’Otan. Les États-Unis n’ont pas demandé de participation des forces aériennes aux frappes sur l’Afghanistan ni de «troupes au sol au sens classique du terme», c’est-à-dire impliquant «un stationnement de longue durée», a ajouté M. Schröder. Néanmoins, l’allié d’outre-Atlantique a requis une centaine d’hommes d’une «unité spéciale», a poursuivi le chancelier, se refusant à définir cette unité. Il s’agit selon toute vraisemblance du commando des forces spéciales, le KSK, créé pour lutter contre le terrorisme dans le cadre d’opérations secrètes dont l’essentiel est composé de parachutistes. Des députés d’opposition parlaient mardi d’un commando d’élite aéroporté. La mobilisation concerne par ailleurs des unités équipées de véhicules blindés Fuchs pour la détection des armes nucléaires, biologiques et chimiques (NBC), soit 800 soldats, une unité sanitaire pour l’évacuation des blessés (250 hommes), une autre de transport aérien destinée à l’aide humanitaire (500 hommes) et des soldats de régiments d’infanterie de marine pour la protection des ports (1 500 hommes). M. Schröder entend obtenir du Bundestag l’autorisation pour le gouvernement de déployer ces unités à sa guise. Le chancelier, qui a informé mardi matin les dirigeants des partis politiques représentés au Parlement, s’est dit confiant de recueillir une large majorité à la Chambre des députés. Si l’opposition (chrétiens-démocrates et libéraux) a déjà promis son assentiment, M. Schröder va devoir compter avec un désaveu croissant des frappes américaines parmi les députés de sa coalition gouvernementale entre SPD et Verts. « Devoirs d’allié » L’opinion publique marque en outre le pas dans son soutien aux raids, plus des deux tiers des Allemands réclamant leur arrêt d’après un sondage réalisé le 24 octobre. Harcelé par les journalistes sur les détails d’une intervention, le chancelier a martelé qu’«il ne ferait aucune annonce publique sur le moment, l’endroit et les objectifs», ajoutant qu’il informerait seulement le Parlement et les partis dans des «limites objectives». L’intervention des soldats allemands sur le terrain n’est pas prévue «dans l’immédiat, mais est vraisemblable d’ici à la fin de l’année», a indiqué le chef du groupe parlementaire chrétien-démocrate (CDU/CSU, opposition), Friedrich Merz. Elle serait limitée à l’Afghanistan et à la région qui entoure ce pays. Il s’agirait de la plus importante participation militaire allemande à l’étranger, après l’opération de maintien de la paix dans le cadre de la Kfor au Kosovo, où quelque 5 000 soldats de la Bundeswehr sont stationnés. Invoquant les «devoirs d’allié» de l’Allemagne dans l’Otan, M. Schröder a réitéré la «solidarité inconditionnelle» qui lie son pays aux États-Unis depuis les attentats du 11 septembre, y compris dans les aspects militaires de la riposte, tout en appelant à poursuivre les efforts diplomatiques et l’aide humanitaire. L’Allemagne devient, après la Grande-Bretagne et la France, le troisième pays européen auquel les États-Unis ont réclamé une assistance militaire.
Le chancelier allemand Gerhard Schröder a annoncé mardi que 3 900 soldats de la Bundeswehr pourraient participer au volet militaire de la lutte contre le terrorisme, répondant ainsi sans restriction à une demande détaillée des États-Unis. Le Conseil des ministres doit adopter cette décision dès aujourd’hui, a ajouté le chancelier social-démocrate (SPD) au cours d’une...