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Actualités - REPORTAGES

CINÉMA - Prix du meilleur film libanais au Festival du film de Beyrouth - « Pied de nez à la guerre » de Zeina Sfeir : personnel, intéressant, alarmant

Diplômée de l’Institut d’études scéniques et audiovisuelles de l’Université Saint-Joseph (Iesav, 5e promotion), Zeina Sfeir a reçu le Golden Award pour son film Pied de nez à la guerre, élu meilleur film libanais au Festival du film de Beyrouth. Un film de 30 minutes, assez personnel, qui se rapproche plutôt du documentaire et qui dit, en gros, que la guerre du Liban n’est pas finie. Le film de Zeina Sfeir est le fruit de sa participation à un atelier d’écriture de scénario pour le film documentaire, organisé par l’association Chams – dont elle est membre – et Beirut DC. Une quinzaine de scénarios avaient été présentés à l’issue de cet atelier, dont sept ont été retenus par un jury professionnel. Et sur les sept, quatre ont été produits, dont Pied de nez à la guerre de Zeina Sfeir. C’est le cinéaste Borhane Alaouiyé qui, étape par étape, a supervisé l’écriture du scénario de Zeina Sfeir. «Il m’a beaucoup appris, sans jamais rien imposer et en insistant toujours pour que je garde mes idées», souligne-t-elle. Côté production, Beirut DC lui offre la caméra et une partie de l’équipement technique (complété par l’Iesav), ainsi qu’un studio équipé pour montage sur ordinateur, pour la post-production. La Mission culturelle française lui apporte également une aide à la production. Pied de nez à la guerre a remporté le Golden Award du meilleur film libanais du Festival du film de Beyrouth. «Cela m’a fait tout drôle de me retrouver en avant-scène», indique Zeina Sfeir qui a participé, en 1997, 1998 et 1999, à l’organisation des cérémonies de clôture de cette manifestation. «J’étais, parmi d’autres, coordinatrice à la production les deux premières années, puis productrice et réalisatrice en 1999. J’avais donc l’habitude d’être dans les coulisses et non sous les projecteurs». «La guerre et moi, nous avons le même âge». Le film commence ainsi. «Tout ce qui touche à la guerre est étroitement lié à mon histoire, c’est pourquoi j’ai toujours été sensible à ce sujet», renchérit Zeina Sfeir. «Lorsque j’ai commencé mes études à l’Iesav, on disait que la guerre était finie et je voulais bien le croire. Nous étions tout à notre boulot, nous faisions des films». Plus tard, lorsqu’elle rentre dans le monde professionnel, elle recommence à douter. «Je participais à de nombreux festivals où je rencontrais des personnes dont les noms étaient liés à la guerre, explique-t-elle. Il y a ensuite eu les événements au Liban-Sud. Bref, tout cela m’a fait réaliser que la guerre n’était pas finie. Qu’elle était comme un volcan endormi, qui est une menace permanente car il risque à tout instant d’entrer en éruption». Mais l’idée de faire un film sur tout cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Jusqu’au jour où elle a l’occasion de participer à l’atelier de Chams et Beirut DC. Elle en ressort «très enrichie et guérie. Le fait de nous réunir régulièrement, de parler, d’échanger nos idées (méthode de travail de Roger Assaf) m’a appris comment canaliser les choses pour aller à l’essentiel, au cœur de ce que je veux dire, insiste-t-elle. «Par ailleurs, si le sujet continue de m’intéresser, le fait d’en parler m’en a ôté le poids de sur le cœur». Elle remercie de tout cœur les membres de l’équipe technique – des anciens de l’Iesav, principalement – pour leur enthousiasme, leur soutien et leur disponibilité, qui ont beaucoup facilité le travail. Dans Pied de nez à la guerre, Zeina Sfeir donne la parole à des personnes de tous bords et de toutes confessions. «Je suis, de nature, observatrice et j’écoute les gens parler. Plusieurs personnes autour de moi disent ou ont dit un jour des choses qui m’ont choquée. J’ai voulu leur donner la parole». Leurs propos sont tour à tour drôles, absurdes, graves, inquiétants voire alarmants. Elle filme également son père et sa mère, ainsi que des membres de son entourage. Le résultat : 30 minutes de sincérité, saupoudrées d’humour. Zeina Sfeir se trouve actuellement en Égypte où son film va être projeté en panorama, hors compétition, dans le cadre du Festival el-Ismaïliyya. Pied de nez à la guerre – qui a été interdit de projection officielle – sera ensuite projeté pour l’ouverture de la nouvelle saison du ciné-club de l’Iesav, le 5 novembre. Il sera également présenté au Théâtre de Beyrouth par Chams et Beirut DC, puis fera le tour de plusieurs centres culturels et festivals. L’équipe technique Image : Tony el-Khazen, Didier Nion et Arlette Girardeau. Son : Rana Eid, Bachir Asmar et Cynthia Choucair. Montage : Pierre Moarkech. Mixage : Riad Chebli. Assistant image : Houssam Mouchaïmech. Deuxième assistante à la réalisation : Nisrine Maktabi. Le texte en «Voice Over» a été principalement écrit par Zeina Sfeir, avec l’aide de Dimitri Khodr, Éliane Raheb, Arwa Itani et Hanane el-Hajj Ali. Avec aussi l’aide et le soutien moral de Nadine Labaki et d’Aline Honein Baz.
Diplômée de l’Institut d’études scéniques et audiovisuelles de l’Université Saint-Joseph (Iesav, 5e promotion), Zeina Sfeir a reçu le Golden Award pour son film Pied de nez à la guerre, élu meilleur film libanais au Festival du film de Beyrouth. Un film de 30 minutes, assez personnel, qui se rapproche plutôt du documentaire et qui dit, en gros, que la guerre du Liban...