Administration - Karamé critique la politique de copinage du gouvernement - Farès « extrêmement mécontent » de la procédure décidée pour les nominations

Selon des sources proches du vice-président du Conseil Issam Farès, ce dernier serait «excessivement mécontent» de la procédure décidée pour les nominations et les permutations administratives. Toujours selon les mêmes sources, M. Farès, qui a rencontré hier le Premier ministre Rafic Hariri dans le cadre de ses consultations, estime que la procédure adoptée est de nature à ramener l’administration au système du partage d’influence et du copinage au détriment de la compétence, de la transparence et de la répartition confessionnelle. Les sources ajoutent que le projet soumis à M. Farès est loin d’être conforme aux principes et aux normes convenues lors du dernier Conseil des ministres. Elles précisent que, si la procédure qui lui a été soumise demeurait inchangée, le vice-président du Conseil n’hésiterait pas à exprimer tout haut son mécontentement au cours de la prochaine réunion ministérielle. De son côté, l’ancien Premier ministre Omar Karamé a relevé «le manque de confiance qui règne entre le président Lahoud et le Premier ministre Rafic Hariri». Ce manque de confiance, a-t-il ajouté, devait nécessairement aboutir à un différend entre les deux hommes au niveau des nominations, «car le président Lahoud est un homme de principe qui cherche à appliquer les engagements qu’il a pris dans le discours d’investiture et qui possède, depuis qu’il était commandant en chef de l’armée, des renseignements certains sur toutes les irrégularités commises par le passé». Passant à l’attaque contre M. Hariri, l’ancien chef du gouvernement l’a accusé de vouloir se faire passer pour le «défenseur des musulmans» et d’avoir «exagéré les erreurs» du gouvernement Hoss pour s’imposer à la tête du Législatif. Pour M. Karamé, «le Libanais est assez intelligent pour savoir que la compétence ne sera nullement prise en considération dans les nominations administratives qui n’aboutiront qu’à la désignation des hommes de tel ou tel autre leader et ne feront que consacrer, comme d’habitude, le principe du partage des intérêts».